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CHAMBELLAN, subst. masc.
A.− HIST. Gentilhomme de la cour qui assurait le service de la chambre d'un prince. Chambellan de Lorraine, de France; chambellan de la couronne. Avec l'habit rouge et la clef dans le dos d'un premier chambellan (Coppée, Prose,Contes en prose, 1882, p. 171):
... c'est un cortège de vieux chambellans, de vieux diplomates, de vieux ministres, c'est le caquet de l'antichambre d'un roi; ... Musset, Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée,1845, p. 256.
Grand chambellan. Chargé du service de la chambre du roi ou de l'empereur, il était le plus élevé en dignité des chambellans. Grand chambellan sous l'Empire.
Rem. Désigne également le surintendant des finances du pape (cf. infra B).
P. métaph. − Tu devais être (...), le Chambellan de nos pleurs, tu devais les introduire près du Père (Huysmans, Là-bas,t. 2, 1891, p. 164).
Rem. Rare. On rencontre le subst. fém. chambellane. Femme d'un chambellan (cf. Balzac, Lettres à l'Étrangère, t. 2, 1850, p. 272).
B.− Dignitaire de l'administration royale ou pontificale. Chambellan ordinaire du roi; chambellan du sacré collège; grand chambellan.
Rem. 1. Sens B attesté ds Ac. Compl. 1842, Besch. 1845, Lar. 19e, Littré, Guérin 1892. 2. On rencontre ds la docum. chambellanisme, subst. masc., néol. Genre littéraire qui tient de la biographie et de l'apologie, et selon lequel un familier consigne par écrit les conversations qu'il a eues avec un grand homme. Avez-vous lu le Mémorial de Sainte-Hélène, chef d'œuvre du chambellanisme? (Stendhal, Correspondance, t. 3, 1800-42, p. 75).
Prononc. et Orth. : [ʃ ɑ ̃bε(l)lɑ ̃] ou [ʃ ɑ ̃belɑ ̃]. [ε] ouvert et [l] simple ds la majorité des dict. Cf. Pt Lar. 1968 et Lar. Lang. fr. Cf. aussi Fér. 1768, Gattel 1841, Littré et DG.; [ε] et [ll] double ds Land. 1834, Nod. 1844 et Warn. 1968; [e] fermé et [l] ds Fér. Crit. t. 1 1787, Fél. 1851 et Passy 1914. Pt Rob. propose [ε] ouvert avec [ll] ou [e] fermé avec [l]. Ds Ac. 1694-1932. Fér. Crit. t. 1 1787 critique la graph. chambelan rencontrée ds Richelet qui aurait dû au moins écrire chambélan avec un é accent aigu pour marquer [e] fermé. La var. chamberlan est mentionnée ds Ac. Compl. 1842, Besch. 1845. Lar. 19eet Guérin 1892; chambrelan ds Guérin 1892. Étymol. et Hist. Mil. xiies. cambrelenc (S. Alexis, rédaction interpolée, éd. G. Paris et L. Pannier, p. 224, 77); 1150-70 chamberlent [: argent] ([R. Bicket], Lai du Cor, éd. Fr. Wulff, 178 ds T.-L.); fin xiies. chamberlans (Garin le Loherain ds Bartsch, La Langue et la litt. fr. du IXeau XIVes., col. 118, 10); 1221 chambellanc (A.N. K 28, pièce 3 ds Gdf. Compl.); 1285 chambellen (Adenet Le Roi, Cleomadès, éd. van Hasselt, 14303 ds T.-L.); 1559 chambellan (Amyot, Alexandre, 5 ds Hug.). De l'a. b. frq. *kamerling « personnage préposé au service de la Chambre » (FEW t. 16, p. 298b; v. aussi EWFS2et Gam. Rom.2t. 1, p. 256) dont le rad. est empr. au lat. camera (chambre*), les Germains ne semblant pas avoir connu la division de l'habitation en pièces (Kluge20, s.v. Kammer); à l'appui du frq., l'a. h. all. kamarling (Graff t. 4, col. 402). Cet empr. fait à la lang. de la Cour des rois francs est plus probable qu'un empr. au germ. av. le ves., à travers la lang. des esclaves (Brüch, p. 109; REW3, no4668). Fréq. abs. littér. : 265. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 717, b) 333; xxes. : a) 325, b) 140.
DÉR.
Chambellage, subst. masc.,dr. féod. Droit en argent versé par les vassaux au chambellan d'un seigneur ou d'un roi lors de la prestation d'hommage. Dernière transcr. ds Littré : chan-bè-la-j'. Chambellage enregistré ds Ac. 1798-1878 et ds le reste des dict. gén. Var. chambellenage ds Ac. Compl. 1842, Besch. 1845, Lar. 19e-20e; chamberlage ds Guérin 1892; cambrelage ds Lar. encyclop.; cf. aussi Lar. 19e-20e, s.v. chambellage et à titre hist. : ,,on disait aussi cambrelage``. 1resattest. 1370 lat. médiév. chamberlagium (ds Du Cange t. 2, p. 284b); 1387 cambrelage (Doc. inéd. sur la Pic., II, 106 ds Gdf.); 1412 chambellage (Aveu, Poitiers, Fonteneau, I, 129, Bibl. Poitiers, ibid.), fréq. ds les textes de coutumes (E. de Laurière, Gloss. du droit françois, Niort, 1882, p. 109); du rad. de chambellan (suff. -age*) p. réf. au fait que dep. l'ordonnance de Philippe III, de 1272, tout vassal du roi décédé devait, en faisant hommage à son successeur, payer une certaine somme au grand chambellan de France et autres chambellans du roi (E. de Laurière, op. cit., p. 109b).