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CAVERNE, subst. fém.
A.− Cavité naturelle souterraine, fermée de tous côtés à l'exception d'une étroite ouverture et creusée dans une roche le plus souvent calcaire (cf. également abîme, ex. 5) :
1. ... un peu plus bas que le couvent, d'immenses cavernes creusées dans le granit de la montagne : ce sont les fameuses grottes des prophètes. Lamartine, Voyage en Orient,t. 1, 1835, p. 351.
La Caverne. Allégorie de Platon, (La République, livre VII) illustrant la coupure entre l'opinion et la Science.
P. ext. Cavité sous-marine ou creusée dans une roche du littoral :
2. Après le palais de Tibère, la merveille de Capri est la grotte d'azur. Il n'y a pas fort long-temps qu'un voyageur, en se baignant au pied des rochers, la découvrit par hasard. L'ouverture de cette caverne marine est tournée sur le golfe et fort basse; pour peu que le flot s'élève, il l'obstrue en plein;... Quinet, Allemagne et Italie,1836, p. 209.
SYNT. Caverne obscure, profonde, sombre, ténébreuse, vaste; immense caverne.
B.− [P. réf. à son usage d'habitation ou de refuge]
1. Âge des cavernes, temps des cavernes. Époque paléolithique durant laquelle l'homme préhistorique habitait des cavernes :
3. Ainsi, contemplant l'océan sans mémoire, nous voulons effacer le temps, penser tout à neuf, et agir à neuf, comme au temps des cavernes. Alain, Propos,1926, p. 680.
Homme des cavernes, ours des cavernes. Homme ou animal de cette époque (cf. Breton, Les Manifestes du Surréalisme, 1930, p. 49) :
4. En certaines parties de la Belgique, les hommes des cavernes paléolithiques utilisaient des silex provenant de régions françaises dont les habitants exigeaient à coup sûr quelque dédommagement. R.-H. Lowie, Manuel d'anthropol. culturelle,1936, p. 166.
2. Vx. Lieu où se passent des choses mystérieuses, réservées à des initiés. Les cavernes de la science. Il marchait sûr de sa fortune, avec la sécurité particulière à l'homme du Palais qui connaît les cavernes du Droit (Balzac, Pierrette,1840, p. 114).
3. Péj. [P. réf. à la caverne des quarante voleurs] Ali-Baba, personne ne l'ignore, est un conte des Mille et Une Nuits. Aussi est-il inutile de raconter une fois de plus l'histoire du jeune Ali-Baba découvrant le secret qui permet de pénétrer dans la caverne des quarante voleurs (L. Schneider, Les Maîtres de l'opérette fr.,Lecocq, 1924, p. 227).
a) Lieu ou assemblée, rendez-vous de scélérats. Caverne de brigands, caverne de voleurs. Cette maison est une caverne de brigands (Ac.1798-1932).Quasi-synon. repaire.
P. anal. :
5. Le Journal officiel était une vraie caverne de brigands : un hasard a mis un moment dans les mains de Drumont les feuilles d'émargement et il a vu de la copie à lui, payée 100 francs, cotée 400 francs! E. et J. de Goncourt, Journal,1890, p. 1141.
b) Rendez-vous de débauchés. Elle a été chez lui!... elle est entrée dans cette caverne de débauches, dans cet antre de luxure! (A. Dumas Père, Lorenzino,1842, IV, 3, p. 261).
C.− P. anal., MÉD. Cavité qui se forme dans l'épaisseur d'un parenchyme, le plus souvent le poumon, après évacuation du pus d'un abcès ou du tissu nécrosé. Caverne tuberculeuse. Synon. vieilli spélonque :
6. ... à l'autopsie d'un phtisique on trouve toujours des lésions tuberculeuses à tous les stades, depuis les grandes cavernes jusqu'aux granulations grises encore translucides. A. Calmette, L'Infection bacillaire et la tuberculose chez l'homme et chez les animaux,1920, p. 173.
SYNT. Caverne biliaire (cf. A. Calmette, L'Infection bacillaire et la tuberculose chez l'homme et chez les animaux, 1920, p. 190); caverne cancéreuse, prostatique.
Rem. On rencontre ds la docum. le subst. masc. cavernier. Appellation, au xves., des Hussites qui se cachaient dans les grottes ou les cavernes pour fuir les persécutions (cf. Du Camp, En Hollande, 1859, p. 238).
Prononc. et Orth. : [kavε ʀn]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. xiies. « cavité naturelle » (Naissance du chev. au cygne, 166, Todd. ds R. Hist. litt. Fr., t. 6, p. 298); 2. 1546 anat. (Ch. Estienne, Disc. des parties du corps, 8, 8 ds Quem.), attest. isolée; 1863 « excavation pulmonaire » (Littré). Empr. au lat. class. caverna « grotte » employé aussi comme terme d'anatomie. Fréq. abs. littér. : 994. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 589, b) 2 008; xxes. : a) 1 378, b) 965.