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CAVALIER2, IÈRE, adj.
A.− [En rapp. avec la pers. physique du cavalier]
1. Propre au cavalier :
1. ... on lui donnait, parfois, le titre de général au Marquis à cause de son penchant au langage soldatesque et de la maigreur cavalière de ses genoux. A. Arnoux, La Nuit de Saint-Avertin,1942, p. 89.
2. Réservé au cavalier. Allée, rue cavalière :
2. ... Hugo, (...) n'interrompant sa méditation silencieuse qu'au passage de leur voiture devant une propriété à laquelle donnaient accès deux portes, une grande, une petite, pour désigner à Juliette la grande : « porte cavalière, madame » et l'entendre, elle, montrant la petite, répondre : « porte piétonne, monsieur »;... Breton, Nadja,1928, p. 11.
Vx, loc. À la cavalière. À la manière d'un cavalier :
3. Pendant que les hommes imaginaient les coiffures en fer à cheval, en aile de pigeon, à mille boucles, à la cavalière, les femmes renchérissaient sur un ridicule dont elles voulaient se conserver le privilège. Jouy, L'Hermite de la chaussée d'Antin,t. 4, 1813, p. 277.
[P. réf. à la position du cavalier sur son cheval] :
4. Bésuquet était donc devant la pharmacie avec Pascalon, et en face d'eux le Père Bataillet, assis sur sa chaise à la cavalière. A. Daudet, Port-Tarascon,1890, p. 34.
B.− ARCHIT. [En parlant d'une vue] Comme la vue d'un cavalier regardant du haut de son cheval.
Vue à la cavalière (vieilli) :
5. J'ai admiré [au musée d'Avignon] ... une mosaïque qui représente une vue à la cavalière d'une ville ou d'un camp fortifié avec des tours carrées. Stendhal, Mémoires d'un touriste,t. 1, 1838, p. 287.
Perspective cavalière, plan cavalier, vue cavalière. Perspective, plan, vue selon l'angle visuel d'un observateur placé en un point élevé. Le plan cavalier du prieuré de Cantorbéry... fournit des détails utiles (A. Lenoir, Archit. monas ique,t. 1, 1852, p. XVIII):
6. Dans la cohue bourdonnante des consommateurs, Eustache leva la main pour attirer l'attention d'une jeune femme arrêtée au milieu du grand escalier d'où elle avait une vue cavalière du sous-sol du « Rond-Point ». Aymé, Le Bœuf clandestin,1938, p. 65.
P. métaph. :
7. Rentrant cette semaine à Paris après des mois d'absence, j'ai trouvé dans l'antichambre un flot accumulé de journaux. J'ai donc pu prendre une vue cavalière de tout ce qui s'était écrit durant ces dernières semaines. Mauriac, Le Nouveau Bloc-notes,1961, p. 263.
C.− P. méton. et au fig. [En parlant de l'air, des manières d'une pers. p. réf. à l'agilité de la cavalerie légère]
1. Vieilli. Aisé, dégagé, libre. Un air cavalier; avoir des façons, des manières cavalières :
8. Lui-même [Van Dyck] comme on le voit dans son portrait, avait la grâce cavalière, l'air vif et dégagé de l'homme du monde. T. Gautier, Guide de l'amateur au musée du Louvre,1872, p. 159.
2. Péj., vieilli, loc. [En parlant des rapp. hum.] À la cavalière. Avec légèreté et désinvolture :
9. Il [Eric Vidame] entrait dans toutes les loges sans frapper, à la cavalière. C'était son privilège, sa manière à lui de réclamer ses droits féodaux. G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Suzanne et les jeunes hommes, 1941, p. 29.
P. ext., usuel. D'une liberté insolente, exagérée, et presque inconvenante. Ton, genre, procédé cavalier :
10. Les façons cavalières, les propos gaillards, les déclarations faites d'une main audacieuse dont il [Crusco] usait avec les filles du quartier n'auraient su convenir à une demoiselle de manières réservées. Aymé, La Rue sans nom,1930, p. 129.
Prononc. et Orth. : [kavalje], fém. [-jε:ʀ]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1617 « noble, galant » ([D'Aubigné], Aventures du baron de Fœneste, IV, chap. VI ds Lex. de la lang. de Corneille, éd. Marty-Laveaux, t. 1, p. 156); d'où 1659 [vers] à la cavalière « méchants vers faits sans règle, par pure galanterie » (Molière, Préc. rid., sc. 9, éd. R. Bray, t. 1, p. 273); 1664 stile cavalier (Loret, La Muze hist., ds Livet, Molière, t. 1, p. 346); d'où av. 1704 à la cavalière « cavalièrement » (Bossuet, Silence, 2 ds Huguet, Petit glossaire des class. fr. du XVIIes.); 2. 1923 « (d'une allée, voie, piste) réservé aux cavaliers » (Pesquidoux, Chez nous, p. 57). Emploi adj. de cavalier1* étymol. 3.
STAT. − Cavalier1 et 2. Fréq. abs. littér. : 1 897. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 920, b) 4 239; xxes. : a) 2 219. b) 1 969.
DÉR.
Cavalièrement, adv.,vx. D'une manière aisée, dégagée. Ah! c'est vous, monsieur Froment, dit-elle [Valentine], très aimable, en s'avancant vers Mathieu, pour lui serrer cavalièrement la main (Zola, Fécondité,1899, p. 56).P. ext., cour. D'une manière brusque, inconvenante. Agir, parler cavalièrement. Les trois femmes mariées ressentaient une grande humiliation d'être ainsi rencontrées par ce soldat, dans la compagnie de cette fille qu'il avait si cavalièrement traitée (Maupassant, Contes et nouvelles,t. 2, Boule de suif, 1880, p. 141). [kavaljε ʀmɑ ̃]. Ds Ac. 1694-1932. 1reattest. 1614 en bonne part « généreusement » (C. Nostredame, Hist. de Provence, 927 ds Quem.); 1642 en mauvaise part « de façon impertinente » (Oudin d'apr. DG); de cavalier2, suff. -ment2*. Fréq. abs. littér. : 60.
BBG. − Duch. 1967, § 12.2. − Gougenheim (G.). De Chevalier à cavalier. In : [Mél. Hœpffner (E.)]. Paris, 1949, pp. 117-126. − Goug. Mots t. 1 1962, p. 167. − Hope 1971, p. 179. − Rog. 1965, p. 96. − Rueg (G.). Lang. de l'automob., lang. noble. Vie Lang. 1966, pp. 336-337. − Schutz (A.H.). Joglars, borges, cavaliers ds les bbg. prov. In : [Mél. Franck (I.)]. Sarrebrücken, 1957, pp. 672-677. − Wind 1928, p. 126.