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CAVALER, verbe intrans.
A.− Vx. Chevaucher.
Rem. Attesté ds Lar. 19e, Lar. Lang. fr. qui citent tous un ex. d'A. Dumas Père : Aramis et Porthos cavalèrent sur leurs chevaux.
B.− Fam., pop. ou arg.
1.
a) Courir précipitamment. L'homme descend, tranquille, sans courir. « Mais grouille-toi donc! hurle Floquard. Allume! Cavale! » (Genevoix, Les Éparges,1923, p. 61).... il [Judex] s'élança au pas de course. Nous le suivions en cavalant (P. Vialar, La Mort est un commencement, Les Morts vivants, 1947, p. 99).
Cavaler après qqn. Le poursuivre. Vous croyez qu'ils avaient mis pleins gaz, quand ils nous cavalaient après? (Malraux, L'Espoir,1937, p. 523).P. métaph. Le poursuivre de ses assiduités. C'était moi qui la cherchais [Blanche], moi qui lui cavalais après (Genevoix, L'Assassin,1948, p. 127).
Emploi trans., arg. Ennuyer, importuner (cf. courir, emploi trans.). Non, c'que t'es bassinant (...) tu vois donc pas qu'tu nous cavales? (A. Bruant, Dict. fr.-arg.,1901, p. 34).
b) Partir promptement. Vous allez cavaler, hein! ordonna-t-il, pris d'une soudaine colère (F. Carco, L'Équipe,1919, p. 135):
− Je m'en vais, s'écria le père Soupe, je m'en vais!... − C'est ça, dit Lahrier, cavalez! je vous ai assez vu, mon bon. Tenez, voilà votre chapeau. Courteline, Messieurs-les-Ronds-de-cuir,1893, 4etabl., I, p. 132.
Emploi pronom. Prendre la fuite, se sauver. [Les souteneurs,] à la vue des inspecteurs de police s'écrient : la rousse! cavalons-nous! (A. Lucas, Des Dangers de la prostitution,1841, p. 45).« − Partez vite. − Je vais me cavaler et presto » (Proust, La Prisonnière,1922, p. 154).
En partic. S'évader. Je trouverai bien moyen de me cavaler (F. Vidocq, Mémoires de Vidocq,t. 2, 1828-29, p. 15).
2. Au fig. Mener une vie de débauche. C'est quand il [un fiancé] est parti soldat que je me suis mise à faire la noce. J'avais le vice dans la peau, il fallait que je cavale (Aymé, Le Vaurien,1931, p. 45).
Emploi pronom. Même sens. Lantier défendait sournoisement Nana. Mon Dieu! sans doute, déclarait-il de son air puritain, une demoiselle qui se cavalait offensait toutes les lois (Zola, L'Assommoir,1877, p. 728).
Rem. On rencontre ds la docum. le part. prés. adjectivé cavalant a) Qui cavale. Elle [Alfredine] fait son galop d'autruche cavalante (J. de La Varende, L'Amour sacré et l'amour profane, 1959, p. 102). b) Agaçant. « − Ah!... Toujours la même rengaine, c'est cavalant! » (A. Bruant, Dict. fr.-arg., 1901, p. 13).
Prononc. et Orth. : [kavale], (je) cavale [kaval]. Ac. Compl. 1842 écrit cavaller. Cette orth. est admise à côté de cavaler ds Lar. 19e-20e. À partir de Guérin 1892 les dict. écrivent uniquement cavaler (cf. Rob., Lar. encyclop., Quillet 1965, Dub., Lar. Lang. fr., etc.). Étymol. et Hist. 1. 1585 « poursuivre » (Brantôme, Couronnels françois [VI, 97] ds Hug.); 2. 1611 cavaller « aller à cheval » (Cotgr.); 3. 1821 pop. « courir, filer » (Ansiaume, Arg. en usage au bagne de Brest, § 38); 4. 1888 id. « mener une vie désordonnée » (Courteline, Le Train de 8 h 47, épilogue, p. 246). Dénominatif de cavale « jument »; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 70.
DÉR.
Cavaleur, euse, subst.,arg. Coureur de filles, coureuse de garçons. Si tous les hommes étaient comme (...) Salomon [qui avait 700 femmes et 300 concubines] (...) ils ne seraient pas des cavaleurs, ils auraient suffisamment de travail chez eux (Rossignol, Dict. d'arg., arg.-fr. et fr.-arg.,1901, p. 24). Emploi adj. Surtout en Espagne et en Italie!... où ils [les hommes] sont si cavaleurs (Céline, Mort à crédit,1936, p. 499). [kavalœ:ʀ], fém. [-ø:z]. 1reattest. 1901 (Rossignol, loc. cit.); de cavaler étymol. 4, suff. -eur2*. Fréq. abs. littér. : 1.
BBG. − Grimaud (F.). Pt Gloss. du jeu de boules. Vie Lang. 1969, p. 112. − Matoré (G.). Proust linguiste. In : [Mél. Wartburg (W. von)]. Tübingen, 1968, t. 1, p. 290. − Sain. Arg. 1972 [1907], p. 120, 122. − Sain. Lang. par. 1920, p. 135.