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CASQUE, subst. masc.
I.− Coiffure rigide recouvrant la tête et généralement destinée à la protéger.
A.− Coiffure protectrice.
1. Coiffure militaire défensive généralement en cuir ou en métal. Casque à cimier, à mentonnière; casque d'airain, de fer. Le casque en tête et la lance au poing (Sandeau, Sacs et parchemins,1851, p. 23):
1. L'ombre voilait et les monts et les plaines; Tout reposait dans les camps ennemis; Les casques d'or des guerriers endormis Étincelaient au feu mourant des chênes. Baour-Lormian, Ossian,Combat fingal et fantôme de Loda, 1827, p. 66.
2. Ah! les Prussiens avaient terriblement enfoncé le casque à pointe sur la dure tête alsacienne. Ils s'étaient mis à quatre-vingts millions pour cette opération. Mais là-dessous la tête dure subsistait intacte. Barrès, Mes cahiers,t. 12, 1919-20, p. 92.
P. métaph. [Claudel] armé du casque empanaché de l'espérance (Mauriac, Mémoires intérieurs,1959, p. 189).
P. méton. La vie militaire. Changer la mitre pour le casque (Barante, Hist. des ducs de Bourgogne,t. 3, 1821-24, p. 228).
2. P. ext. Coiffure similaire protégeant du feu, du soleil. Casque d'aviateur, de pompier; casque colonial.
B.− P. anal. Coiffure rappelant d'une certaine manière la forme d'un casque.
1. Lang. pop. Casque à mèche (iron.). Bonnet de coton, bonnet de nuit :
3. ... j'emportai, autant qu'il m'en souvienne, deux ou trois chemises de nuit, un gilet de laine, ou peut-être de coton, et une demi-douzaine de bonnets de nuit, de ces bonnets de nuit, vraiment hideux, qu'on nommait casques à mèche, couvre-chefs emblématiques du bourgeois tranquille. A. France, La Vie en fleur,1922, p. 303.
2. [P. anal. de forme] Coiffure de femme enserrant la tête à la manière d'un casque. Coiffure, cheveux « en casque ». Son lourd casque de cheveux blonds (Zola, La Bête humaine, 1890, p. 162); son casque de cheveux roux (R. Martin du Gard, Les Thibault, La Belle saison, 1923, p. 884); le casque d'or de ses cheveux (Jouve, La Scène capitale,1935, p. 198).
C.− P. méton., arg. La tête. Il en a dans le casque (Besch.1845).Il manque un clou à son casque. Il est un peu fou (Besch. 1845). S'en donner dans le casque. Boire avec excès. (Cf. infra II B).
II.− Divers domaines techn.
A.− GÉOGR. Relief rappelant un casque dans sa partie concave. Un grand trou sur un plateau, (...) le casque de Lhéris (E. et J. de Goncourt, Journal,1857, p. 338).
Rem. Attesté ds Quillet 1965.
B.− MÉD. Casque neurasthénique. Céphalée donnant au malade l'impression de porter un casque lourd et pesant. Avoir le casque (lang. pop.). Avoir une violente migraine généralement à la suite d'un excès de table ou de boisson. Presque chaque jour, dès midi, j'ai le « casque » et comme une sourde migraine (Léautaud, Journal littér. 3,1910-21, p. 96).
C.− SC. NATURELLES [Chez différentes espèces animales ou végétales] Plante ou partie d'une plante, animal ou partie de l'anatomie d'un animal reproduisant de manière plus ou moins fidèle la forme d'un casque.
1. BOT. Prolongement de la corolle ou du calice de certaines fleurs (éperon) qui évoque la forme d'un casque vu de profil. L'aconit est une fleur en casque (Ac.1798-1932).
2. ENTOMOL. Partie solide recouvrant la tête de certains insectes. Nom sc. galea. Du peuple scarabée admirant les élytres, Les corselets luisans, les casques et les mitres (A. Pommier, Crâneries et dettes de cœur,1842, p. 196).
3. ORNITH. Protubérance calleuse surmontant la tête de certains oiseaux. Le casoar à casque, qui a des plumes comme un Saint-Cyrien (Renard, Journal, 1895, p. 278); l'ému ou casoar sans casque (Verne, Les Enfants du capitaine Grant,t. 2, 1868, p. 179).
4. ZOOL. Mollusque gastéropode univalve, dont la coquille comportant une extrêmité pointue évoque la forme d'un casque. Nom sc. cassis. Sous ces végétations se dérobaient et se montraient (...) les plus rares bijoux de l'écrin de l'océan, des éburnes, des strombes, des mitres, des casques (Hugo, Les Travailleurs de la mer,1866, p. 281).
D.− TECHNOL. Appareil rappelant la forme du casque.
1. COIFFURE. Appareil chauffant monté sur support servant à sécher les cheveux chez les coiffeurs de dames ou à domicile.
2. TÉLÉCOMM. et TECHN. DE L'AUDIO-VISUEL. Casque téléphonique; casque à écouteurs. Appareil récepteur muni de deux écouteurs reliés entre eux par un support qui enserre la tête un peu à la manière d'un casque. Ainsi offrait-il très exactement l'apparence d'un radio-télégraphiste avec son casque sur la tête (Ambrière, Les Grandes vacances,1946, p. 281).
Prononc. et Orth. : [kask]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Apr. 1578 « armure de tête » (Brantôme, Traité des duels, éd. de 1787, t. VIII, p. 48 ds Gay) [Schmidt, p. 87 et Rupp., p. 51, donnent ce mot comme attesté dep. le xves., O. Basselin ds Littré, mais il s'agit d'un texte remanié aux xvie-xviies., v. Cioranescu 16e, no13225]. Empr. à l'esp. casco « id. », attesté dep. ca 1140 (Cantar del mio Cid d'apr. Cor.), également « crâne » (ca 1295, ibid.) et « tesson » (ca 1495, ibid.), déverbal de cascar « briser », empr. au lat. vulg. *quassicare, dér. de quassare (casser*; REW3, no6941; Cor., s.v. casco; FEW t. 2, p. 1436; Bl.-W.5; Dauzat 1973; EWFS2; pour l'évolution sém. de l'esp. casco, cf. lat. testa, tête*). L'hyp. de Spitzer (ds Mod. Lang. Notes, t. 64, pp. 44-46) faisant de casque un dér. régr. de casquet attesté de 1556 à 1704 se heurte à des difficultés phonét. et historiques. Fréq. abs. littér. : 979. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 230, b) 1 778; xxes. : a) 1 632, b) 1 178. Bbg. Duch. 1967, § 9.6, 66.2, 70.7. − Gottsch. Redens. 1930, p. 276, 311. − Rommel (A.). Die Entstehung des klassischen französischen Gartens im Spiegel der Sprache. Berlin, 1954, p. 75, 83. − Rupp. 1915, pp. 51-52. − Sain. Lang. par. 1920, p. 271. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 109; t. 3 1972 [1930], p. 349. − Sandmann (M.). Monter à cheval und die Frage situationsbezogener Ausdrucksvarianten. Rom. Jahrb. 1962, t. 13, pp. 23-24. − Spitzer (L.). Casket, cask. Mod. Lang. Notes. 1949, t. 64, pp. 44-46.