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CANEVAS, subst. masc.
A.− TEXT. Toile écrue d'épaisseur et serrage variables servant à divers usages.
1. Grosse toile écrue (lin, chanvre, étoupe) qui sert à confectionner des torchons, à bâcher, à entoiler des vêtements, etc. Manteau de canevas (Chateaubriand, Essai hist. sur les Révolutions, t. 1, 1797, p. 254); papier vert à ramages (...) qui laissait voir un canevas de toile grossière tout crevé (A. France, Le Petit Pierre,1918, p. 17).
2. Grosse toile écrue, croisée à jour et empesée servant de support aux ouvrages de tapisserie à l'aiguille. Canevas fin; gros canevas; tracer un dessin sur le canevas (Ac. 1798-1932) :
1. Après le dîner, lorsqu'on eut pris le café, elle se mit à sa broderie et simula un travail assidu. Mais elle étirait et rapprochait du canevas l'aiguillée de laine sans y ajouter un point, ... Reider, Mlle Vallantin,1862, p. 111.
P. méton.
a) Ouvrage de broderie sur canevas. Faire du canevas.
b) Dessin de la broderie sur canevas. Tracer un canevas (Ac. 1798-1932). P. métaph. Tracer son canevas (d'un discours, etc.) (cf. infra B 2 b).Broder le canevas ou sur le canevas. Le plein est une broderie sur le canevas du vide (Bergson, L'Évolution créatrice,1907, p. 276);il a brodé sur ce canevas mille impertinences (Ac.1835-1932).
Arg. ,,Tapis du ring (box., 1927)`` (Esn. 1966). Battre (un adversaire) (...) après l'avoir envoyé deux fois au « canevas » (L'Œuvre,24 mars 1941).
B.− P. anal.
1. Ensemble des lignes et des points principaux d'une figure. Le canevas d'un dessin.
En partic. Dessin préparatoire.
ARTILL. Canevas de tir. Plan à grande échelle qui sert à la préparation des tirs d'artillerie.
GÉOD. Réseau des points géodésiques servant de base à l'établissement d'une carte (cf. Uv.-Chapman 1956 et Élie de Beaumont, Rapport sur les progrès de la stratigraphie, 1869, p. 517).
2. P. ext. Ébauche d'une œuvre musicale ou littéraire.
a) MUS. Premières paroles écrites sur un air qui représentent la mesure et le nombre de syllabes de la mélodie et qui servent de modèle pour la composition des paroles définitives. Faire un canevas sur un air; ce n'est qu'un canevas (Ac. 1798-1932).
b) Ensemble d'idées classées et ordonnées sur lesquelles on se propose de travailler; plan sommaire. Un canevas de composition française; travailler sur un bon canevas (Ac. 1798-1932). Jamais ce grand laborieux n'avait pris une note, n'avait écrit le canevas d'un discours (R. Martin du Gard, Les Thibault,La Belle saison, 1923, p. 905).
Spéc., THÉÂTRE. Plan de comédie détaillé sur lequel les comédiens de la Commedia dell'Arte improvisaient à la représentation. P. méton. Comédie jouée sur un canevas. Proverbes (...) improvisés, comme ces canevas de la comédie italienne (E. et J. de Goncourt, Journal,1857, p. 362):
2. « ... mais ces visites produisant des scènes sans objet, (...), dont le dialogue est comme écrit d'avance, je n'en fais aucun cas. J'aime mieux un canevas italien, qui a du moins le mérite d'être joué à l'impromptu. » Chamfort, Caractères et anecdotes,1794, p. 143.
Rem. On rencontre ds la docum. le verbe dér. canevasser, verbe trans., distinct de canevasser*, verbe intrans. Quadriller comme d'un canevas. Après trois semaines de labeur [dans une exploitation « Radio-tellurique »], l'immense champ des pommes de terre fut entièrement canevassé en laiton à « sol frisant » avec mille raccords pointilignes (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 598).
Prononc. et Orth. : [kanva]. [a] ant. pour la finale dans la majorité des dict. mod., cf. Dub., Pt Rob., Pt Lar. 1968, Warn. 1968 et Lar. Lang. fr.; cf. aussi Nod. 1844. [ɑ] post. ds Barbeau-Rodhe 1930, cf. aussi les dict. hist. Fér. 1768, Fér. Crit. t. 1 1787, Land. 1834, Gattel 1841, Fél. 1851, Littré et DG; cf. encore Rouss.-Lacl. 1927, p. 135. Passy 1914 admet [a] ou [ɑ]. Buben 1935, § 11 range ce mot parmi ceux pour lesquels il y a hésitation entre [a] et [ɑ]. Littré souligne que l's ne se lie pas excepté dans le parler soutenu. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1509 « grosse toile » (Lemaire de Belges, Illustr., I, 41 ds Hug.); 2. 1584 « grosse toile pour les travaux de tapisserie » (Du Bartas, 2eSemaine, 4ejour, La Magnificence, p. 383, ibid.); av. 1630 fig. (D'Aubigné ds L. Dochez, Nouv. dict. de la lang. fr., Paris, 1860). Issu du croisement entre l'a. fr. chanevas, chenevas [proprement « fait de toile »] « grosse toile » (xies. judéo-fr. chenevas, Raschi ds Levy Tresor; 1181-90, Chretien, Perceval, éd. W. Roach, 499, forme canevas) et l'a. pic. canevach (1281, St Omer ds Gdf. Compl. qui atteste ce type pic. jusqu'en 1539), dérivés, avec les suff. a. fr. -as/ache (-aceu; pour le pic., v. Gossen, § 39), du rad. c(h)anev- de can(n)apus, v. chanvre. Un étymon ital. pour 2 (EWFS2) fait difficulté, ce sens n'étant pas attesté dans cette lang. av. le xixes. ds Batt. (v. Wind, p. 66). Fréq. abs. littér. : 115. Bbg. Behrens Engl. 1927, p. 50. − Kohlm. 1901, p. 35. − Sar. 1920, p. 30. − Wind 1928, p. 66, 147.