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CAMISOLE, subst. fém.
A.− Vêtement court ou long et à manches, qui se portait sur la chemise. Camisole de flanelle, de toile; mettre sa camisole, être en camisole. Pourtant à la fin tout le monde se calma. Le père s'essuya la figure; il mit sa camisole, son bonnet des dimanches (Erckmann-Chatrian, Histoire d'un paysan,t. 1, 1870, p. 385).
En partic., vx. Court vêtement de nuit porté par les femmes sur la chemise de jour. Cette horrible femme vêtue d'une camisole de nuit, (...), et portant par-dessus sa camisole un châle tartan à carreaux verts (Ponson du Terrail, Rocambole,t. 1, L'Héritage mystérieux, 1859, p. 210).
B.− Camisole de force. Vêtement à manches fermées utilisé pour ligoter les malades mentaux agités :
1. Elles se retournèrent, on venait de passer la camisole de force à Lulu. Du sac d'épaisse toile grise, seule sortait une tête hurlante, avec d'énormes tempes empourprées. Druon, Les Grandes familles,t. 2, 1948, p. 255.
[P. anal. de fonction] La chlorpromazine... ou la réserpine... Ces « camisoles chimiques » ont relégué les autres... donné aux maisons de fous le calme des hôpitaux ordinaires (H. Bazin, La Fin des asiles,1959, p. 39).
P. métaph. Ce qui ligote, ce qui contraint. La camisole des préjugés, du respect, de la timidité; la camisole de force de la versification. Contents, (...), d'être partis il y a huit jours, d'avoir fait craquer la camisole de l'habitude (Colette, La Jumelle noire,1938, p. 153):
2. ... un grand artiste tel que Mozart ne pouvait être un stupide bon chrétien... Car enfin, il faut qu'un artiste soit vivant et penseur... Chacun sait que le catéchisme est une camisolle (sic) de force qui empêche de vivre et de penser. L. Veuillot, Les Odeurs de Paris,1866, p. 207.
Prononc. et Orth. : [kamizɔl]. Ds Ac. 1694-1932. Lar. encyclop. : ,,On disait aussi chemisole``. Étymol. et Hist. 1. 1547 camizolle (Comptes des funérailles de François Ierds Gay); 1578 camisole (H. Est., Nouv. lang. franç.-ital., I, 347 ds Gdf. Compl. : J'en sais qui disent chemisole, non pas camisole); 2. 1832 camisole de force (Land.). Empr. au prov. camisola (Bl.-W.5; FEW t. 2, p. 142a; EWFS2), dim. de camisa (suff. -ola), attesté dep. 1524 (quamisolla ds Pansier t. 5). Un empr. à l'ital. camic(u)ola dimin. de camicia « chemise » (REW3, no1550; Dauzat 1973; DG; DEI) attesté dep. la fin du xvies. (d'apr. DEI), par l'intermédiaire d'une forme dial. du nord de l'Italie (Rohlfs, t. 1, § 287) est moins probable. Fréq. abs. littér. : 198.
DÉR.
Camisoler, verbe trans.Mettre la camisole de force. Camisoler un fou, un furieux. Attesté ds Littré Suppl., Guérin 1892, Rob., Quillet 1965. Seule transcr. ds Littré Suppl. : ka-mi-zo-lé. 1reattest. 1867 (Lar. 19e); dénominatif de camisole*, dés. -er. Rem. On rencontre ds la docum. le subst. masc. camisolage. Fait de mettre la camisole à quelqu'un. Hoerdt ramène... l'attention sur les camisolages en croix et les cellules de force (H. Bazin, La Tête contre les murs, 1949, p. 345).
BBG. − Kohlm. 1901, p. 35. − Sar. 1920, p. 28. − Wind 1928, p. 156, 202.