Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
CALER1, verbe.
I.− Faire descendre dans l'eau.
A.− Emploi intrans., MAR. [Le suj. désigne un navire] Enfoncer dans l'eau. [Le navire], il calait sept pieds, et, chargé, quatorze (Hugo, Les Travailleurs de la mer,1866, p. 102).
Absol. Ce navire cale trop, ne cale pas assez (Ac. 1835-1932).
B.− Emploi trans., PÊCHE. Caler une ligne, un filet. L'enfoncer dans l'eau après l'avoir lesté(e).
II.− P. ext. Faire descendre, faire cesser le fonctionnement.
A.− MARINE
1. Emploi trans. Abaisser les basses vergues, les mâts de hune ou de perroquet le long du mât qui les porte. Caler une voile, une vergue, un mât (Ac. 1835-1932) :
1. Le frémissement des mers, là où ses vaisseaux [de Napoléon] caleront la voile, nous indiquera le lieu de sa disparition : ... Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 2, 1848, p. 654.
Absol. Caler à mi-mât, caler tout bas (Ac. 1835-1932).
2. P. métaph. ou au fig., vieilli.
Caler la voile. Se radoucir, rabattre de ses prétentions.
Absol., usuel, [P. ell. du compl. d'obj.] fam. Céder, reculer :
2. Il [Petit] affectait d'en rire. Mais la misère plaquait ses joues, et ses tempes étroites dénotaient un entêtement de bélier, un intraitable orgueil. Jamais il ne calerait. Flaubert, Bouvard et Pécuchet,t. 2, 1880, p. 40.
B.− P. anal.
1. Emploi trans., MÉCAN. Arrêter le fonctionnement d'un moteur par une fausse manœuvre :
3. ... rien n'empêche de démarrer en 2e, 3eou 4e; on ne risque que deux choses : faire patiner l'embrayage afin de pouvoir « décoller » le véhicule (...), ou bien, tout simplement, de caler le moteur. Ch. Chapelain, Cours mod. de techn. automob.,1956, p. 80.
2. Emploi intrans. [Le suj. désigne un moteur] Cesser brusquement de fonctionner. Il y avait à cet endroit une côte fort raide, où le moteur calait souvent, ce qui provoquait immanquablement les jurons du chauffeur (Ambrière, Les Grandes vacances,1946, p. 368).
Arg. des typographes. Fainéanter ou manquer d'ouvrage (d'apr. Esn. 1966). Si le compositeur n'est pas en train de jaser, il rêve. Sa plus grande jouissance est de caler, c'est-à-dire de ne rien faire (France1907).
Rem. On rencontre ds la docum. a) Le part. prés. adj. calant. Qui cale. Des vis calantes (A. Ledieu, E. Cadiat, Le Nouv. matériel naval, t. 1, 1890, p. 389). b) Le subst. masc. caleur. Garçon de café qui travaille en extra. Veut-on de l'Allemand? Voici le caleur, le garçon, Kellner (Hugo, Les Misérables, t. 2, 1862, p. 197).
Prononc. et Orth. : [kale], (je) cale [kal]. Ds Ac. 1694-1932. Homon. cal et cale. Étymol. et Hist. 1. Ca 1165 « laisser aller, baisser la voile d'une embarcation » (Chr. de Troyes, G. d'Angleterre, 2324 ds T.-L.); d'où a) 1524, 24 févr. fig. « céder, reculer » (cité ds Brunot t. 3, p. 187, note 2), proscrit en ce sens par Malherbe (ibid.), considéré comme burlesque au xviies. (ibid. et FEW t. 2, 1, s.v. calare, p. 58b), devenu pop.; b) 1808 arg. des typographes « faire le paresseux quand on a de l'ouvrage » (D'Hautel, Dict. du bas lang.); d'où 1928 le moteur cale (P. Gorgeu, Machines-outils, p. 75); 2. ca 1288 mar. « s'enfoncer, couler » (Jacquemard Gielée, Renart le Nouvel, 3382 ds T.-L.); début xviies. caller à fond « couler à fond (d'un bateau) » (Aubigné, Hist. Univ., IV, 8 ds Hug.). Empr. à l'a. prov. calar « abaisser » (1remoitié xiiies., Prise de Damiette ds K. Stichel, Beiträge zur Lexikographie des altprovenzalischen Verbums, Marburg, 1890, p. 24; Pt Levy), « tendre les filets » mar. (1430 ds Pansier t. 5) du gr. χ α λ α ́ ω « détendre, laisser aller » en partic. « abaisser le mât »; ce sens, non attesté en lat., est sans doute en a. prov. une survivance du gr. − L'hyp. d'un empr. à l'ital. calare « abaisser les voiles » (REW3, DG, Brunot t. 1, p. 287), xiiies. (DEI) ou à l'esp. calar « id. » (Brunot, loc. cit.), fin xives. (Cor.) est à écarter du point de vue chronologique.