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CALIFOURCHON (À), loc. adv. et subst. masc.
A.− Loc. adv. Dans la position d'un homme à cheval, les jambes écartées. Aller à califourchon, se mettre à califourchon, être à califourchon sur un bâton (Ac. 1798-1932) :
1. Mais déjà sorciers et sorcières s'étaient envolés par la cheminée à califourchon, qui sur le balai, qui sur les pincettes, et Maribas sur la queue de la poële. Bertrand, Gaspard de la nuit,1841, p. 88.
2. ... Doucement mais ferme, Comme on tient un enfant quand on joue à le porter à califourchon Sur les deux épaules, La jambe droite dans la main droite, la jambe gauche dans la main gauche. Péguy, Le Porche du mystère de la 2evertu,1911, p. 208.
Au fig., vx et rare. Être à califourchon sur qqc. Tenir obstinément à quelque chose. Expr. synon. Être à cheval sur qqc.Il est à califourchon sur cette idée (Lar. 19e-20e).
Rem. Expr. figurée mentionnée ds Besch. 1845, Lar. 19e-20e.
B.− Au fig., subst. masc., vx et inus. Manie, dada. C'est son califourchon. Chacun a son califourchon, son hobby-horse, comme disent les Anglais, sur lequel il est monté, tout en se moquant de celui des autres (Jouy, L'Hermite de la Chaussée d'Antin,t. 2, 1812, p. 1).
Rem. Attesté ds Ac. 1835 et 1878, Besch. 1845, Lar. 19e-20e, Littré, Guérin 1892. On relève une var. à califourquet, loc. adv., rare et familier.
Prononc. et Orth. : [kalifuʀ ʃ ɔ ̃] ([a]). Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1262 a caleforchies (J. Le Marchant, Mir. de N.-D., 89 ds T.-L., s.v. routure); mil. xvies. à calfourchons (Ronsard, VI, p. 73 ds Mellerio, Lex. de Ronsard); 1611 callifourchons (Cotgr.); 1690 califourchon (Fur.); 1835 c'est son califourchon (Ac.). Composé pour la 2epart. d'un dér. de fourche* (lat. furca); la 1repart. est d'orig. discutée : d'apr. FEW (t. 3, p. 892b et 893a) et Bl.-W.5elle serait issue du bret. kall « testicules » (Henry; Troude), califourchon étant une formation tautologique (fourche pris au sens d'« arcade pubienne ») originaire de l'ouest; d'apr. Dauzat 1973, elle serait une forme de caler*; d'apr. EWFS2califourchon serait une altération, d'apr. le préf. ca-, cali- [v. caboche], d'un type *confurcus (établi par Thomas (A.) Nouv. Essais, p. 191) d'où dérivent de nombreux topon. de la Dordogne et du Cantal, du type La Cafourche, La Cofourche, désignant des carrefours, ainsi que le prov. cafour « enfourchure d'arbre, carrefour ». Les hyp. de Schuchardt (Z. rom. Philol., t. 42, pp. 9-12) : croisement de caballus « cheval » et de fourche*, et de Spitzer (ibid., t. 27, p. 614) : formation à partir de carrefour*, ne sont pas recevables du point de vue phonétique. Fréq. abs. littér. : 120.
DÉR.
Califourchonner, verbe,rare et pittoresque. Monter à califourchon, chevaucher (cf. J. Richepin, Le Cadet, 1890, p. 9).Des bobonnes califourchonnaient des dadas peints, des petites filles, bouclées sur leurs étalons par une ceinture de cuir, tâchaient d'attraper des bagues (Huysmans, Les Sœurs Vatard,1879, p. 89). 1reattest. 1879 supra; de califourchon, dés. -er. Fréq. abs. littér. : 1.
BBG. − Rog. 1965, p. 130. − Sain. Sources t. 2 1972 [1925], pp. 320-321.