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CADENAS, subst. masc.
Serrure mobile et portative, munie d'un arceau métallique libre à l'une de ses extrémités, que l'on introduit dans des maillons, anneaux de pitons, etc., fixés de part et d'autre des deux battants d'un objet à fermer :
1. ... il a fallu le shérif, moi, et cinq autres prisonniers noirs pour le [Jef] renverser et le maintenir pendant qu'on l'attachait avec des chaînes et des cadenas. Camus, Requiem pour une nonne,adapté de W. Faulkner, 1956, p. 908.
SYNT. Cadenas rond, carré; cadenas à chiffres, à combinaison, à secret (Ac. 1798-1932); cadenas en fer, en cuivre; cadenas d'une porte, d'une malle; clef de cadenas; mettre, poser un cadenas; briser, fermer, forcer, ouvrir un cadenas.
P. métaph. :
2. Dieu met, quand il lui plaît, sur l'orage et la haine, Sur la foudre, forçat dont on entend la chaîne, La sainte serrure des cieux, Et, laissant écumer leurs voix exténuées, Ferme avec l'arc-en-ciel courbé dans les nuées Ce cadenas mystérieux. Hugo, La Légende des siècles,t. 5, 1877, p. 913.
Fig. Mettre un cadenas aux lèvres, à la bouche de qqn. Obliger quelqu'un à garder le silence :
3. De la petite ville la plus obscure de la province la plus perdue, je fus jeté, sans préparation, dans le milieu parisien le plus vivant. Le monde me fut révélé; mon être se dédoubla; le Gascon prit le dessus sur le Breton; plus de Custodia oris mei; adieu le cadenas que j'aurais sans cela mis à ma bouche! Renan, Souvenirs d'enfance et de jeunesse,1883, p. 158.
ORFÈVR. anc. Assiette à cadenas ou, absol., cadenas. Coffret d'or ou de vermeil fermé à l'aide d'un cadenas et qui contenait les couverts, couteaux, serviettes et épices des rois et des princes :
4. Sur une table [à Hauquetot], réduite à l'extrême et encore bonne pour dix, deux couverts, seuls, attendaient les convives. Celui qui s'appuyait contre la muraille était surmonté d'un dais, et, au milieu des porcelaines de Saxe et des argenteries énormes, brillait le cadenas, une cassette de vermeil fermée à clef, au cadenas, qui contenait les ustensiles de bouche du maréchal-duc... J. de La Varende, L'Homme aux gants de toile,1943, p. 342.
PRONONC. : [kadna]. Passy 1914 et Barbeau-Rodhe 1930 : [kadnɑ], voir de même Rouss.-Lacl. 1927; cf. la finale -as. Pour Littré : ,,l's ne se lie pas dans la conversation``.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1529 cathenat « sorte de serrure mobile » (G. Tory, Champfleury, L. III, 43 rodans Hug.); 1540 cadenas (Amadis, I, 19, ibid.); 1779 fig. attacher des cadenas aux lèvres (de qqn) « le faire taire » (Diderot, Claude et Néron dans Littré); 1897, 13 déc. dr. comm. loi du cadenas (cité dans Lar. 20e); 2. 1551 assiete a cadenatz « nécessaire de table fermant à clé » (Cpte des trav. de l'hostel de Nesle, 45 vodans Hug.); 1588 p. abrév. cadenat (Inv. du prince de Condé, p. 139, ibid.); 1589 cadenas (L'Isle des Hermaphrodytes, p. 101, ibid.); qualifié de terme ,,hist.`` par Lar. 19e. Empr. avec substitution de suff. (-as*, Nyrop t. 3, § 180) à l'a. prov. cadenat « chaîne servant à fermer un accès » xiiies. (Crois. Alb., 6629 dans Levy Prov.) au sens de « serrure mobile » 1453 (Pansier), du b. lat. catenatum « cadenas » vie-viies. (Isidore dans TLL, s.v. catenatus, 607, 81; v. aussi Sofer, p. 127), neutre subst. de l'adj. catenatus « enchaîné » (l'arceau du cadenas étant comparé à une chaîne ou faisant fonction de chaîne), lui-même dér. du lat. catena (chaîne*).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 95.
BBG. − Laurent (P.). Contribution à l'hist. du lex. fr. Romania. 1925, t. 51, pp. 32-45. − Ritter (E.). Les Quatre dict. fr. Rem. lexicogr. B. de l'Inst. nat. genevois. 1905, t. 36, p. 365.