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BRÉHAIGNE,(BREHAIGNE, BRÉHAIGNE) adj.
A.− [En parlant de la femelle de certains animaux] Stérile. Biche bréhaigne (Ac. 1932) :
1. C'est une vieille jument Ladre, efflanquée et bréhaigne, Les crins rongés de mal-roux. J. Richepin, La Bombarde,1899, p. 195.
Emploi subst. ... l'une des biches, une vieille bréhaigne, venait de souffler bruyamment (Genevoix, La Dernière harde,1938, p. 7).
B.− Vx et pop. [En parlant d'une femme] :
2. Le dragon reçut quinze mille francs de dot et une demoiselle heureusement brehaigne que deux ans de mariage rendirent la plus laide et conséquemment la plus hargneuse de la terre. Balzac, Melmoth réconcilié,1835, p. 334.
3. Adélie restait brehaigne et le désir effréné d'un enfant avait peut-être été le point de départ de ses abandons. J. de La Varende, Cœur pensif,1957, p. 186.
P. métaph. :
4. Il [Vaxelaire] espérait sans doute qu'après tant de vides efforts, ces montagnes de chiffres accoucheraient un jour ou l'autre et mettraient enfin au clair une petite souris, une souris de vérité. Les montagnes ont grossi tout en restant bréhaignes. (...) Cette souffrance des savants stériles, on la connaît mal, hors de notre profession, et surtout on ne la prend guère en pitié. G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Vue de la Terre promise, 1934, p. 95.
Emploi subst. [MmeAugustus Craven et MlleEugénie de Guérin] sont de bien lymphatiques bas-bleus et de bien dévotieuses bréhaignes (Huysmans, À rebours,1884, p. XV).
PRONONC. ET ORTH. : [bʀeε ɳ]. Besch. 1845 : ,,On a dit braheigne, brahin, brehagne, brehenne.`` On écrit aussi brehaigne sans accent aigu sur le e de la 1resyll. Cf. Gattel, Nouv. dict. portatif de la lang. fr., 1797.
ÉTYMOL. ET HIST. − Début xiies. terre ... baraine (Ph. de Thaon, Comput, 2006 dans T.-L.); mil. xiies. brahaignes femes (Wace, Conception N.D., 359 dans Keller, p. 51); début xiiies. brehaigne (Gautier de Coincy, Nativité N.D., 254 dans T.-L.); 1680 considéré comme ,,terme injurieux`` en parlant d'une femme (Rich.). Orig. obsc.; l'existence de nombreuses formes romanes qu semblent se rattacher à un même type avec le sémantisme commun d'infertilité appliqué à des réalités différentes laisse supposer un rad. pré-roman au sens de « stérile, infertile ». Les différents types proposés pour un tel rad. (FEW t. 1, p. 242; REW4, no942; DEI, s.v. barena et brenna) ne permettant pas d'expliquer toutes les formes qui semblent s'y rattacher, on peut seulement supposer un rad. bar « infertile » à partir duquel il reste à expliquer chacune d'elles (J. Jud dans Arch. St. n. Spr., t. 127, 1911, p. 434 et 435). La finale -aigne représente sans doute le suff. lat. -aneu (cf. montanea, montagne); l'h intervocalique n'a qu'une valeur séparative de voyelles en hiatus (cf. ébahi, trahi, etc.). Les hyp. d'étymons empr. au domaine germ. (DIEZ3; E. Gamillscheg dans Homenage Fritz Krüger, 1952, t. 1, pp. 18-20 et EWFS2) semblent en contradiction avec la répartition géogr. des termes à partir desquels on les postule, aucun n'étant confirmé par un mot du domaine germ. Une orig. lat. d'apr. vorago, -inis (Garcia de Diego, Revista de Filologia Española, t. 36, 1952, pp. 257-286) fait difficulté du point de vue phonét. et sém. (cf. Cor., s.v. maraña).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 6.
BBG. − Allard (I.). Lang. de la bouvine. Vie Lang, 1972, p. 132. − Gamillscheg (E.). Germanisches im Französischen. In : [Mél. Krüger (F.)]. Mendoza, 1952, t. 1, pp. 17-40. − Garcia de Diego (V.). El Español braña, breña y el frances brehaigne. Revista de filologia española. 1952, t. 36, pp. 257-286. − Mat. Louis-Philippe 1951, p. 195, 283. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 75; t. 2 1972 [1925], p. 279; t. 3 1972 [1930], p. 112. − Thurneysen 1884, p. 93.