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BROUET, subst. masc.
GASTR. ,,Aliment semi-liquide de l'Antiquité et de l'ancienne France`` (Ac. Gastr. 1962).
Locutions
Brouet noir, spartiate, lacédémonien :
1. ... comme Gamelin déclarait qu'un républicain méprise les plaisirs de la table, le vieux traitant, amateur d'antiquités, donnait au jeune Spartiate la vraie formule du brouet noir. A. France, Les Dieux ont soif,1912, p. 135.
Brouet de l'accouchée, de l'épousée. Chaudeau fait avec du bouillon, des œufs et du lait sucré.
P. ext. et péj. Aliment détestable et peu consistant :
2. Antoinette, de ce jour, commença à inquiéter Annie. Depuis le début, écœurée par le brouet immangeable qu'on servait aux prisonnières, elle aussi refusait de manger. Van der Meersch, Invasion 14,1935, p. 346.
Loc. fig. [En parlant d'un dessein, d'un projet] S'en aller en brouet d'andouilles. N'aboutir à rien de précis.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. généraux.
PRONONC. ET ORTH. : [bʀuε]. Pour Littré ,,le t ne se lie pas dans le parler ordinaire; au pl. l's se lie : des brouè-z épais; brouet rime avec traits, succès, paix``. Lar. 19erappelle les anc. formes bru, breu, broet. Pour la forme berouet, cf. H. Coulabin, Dict. des loc. pop. du bon pays de Rennes en Bretagne, 1891 : ,,Dans la soupe de not' ménagère, la [sic] pain nage dans le berouet.``
ÉTYMOL. ET HIST. − xiiies. « aliment liquide, bouillon » (Chr. de Troyes, Erec et Enide, éd. W. Foerster, 492 : var. ms. B, xiiies. en broet); 1275 (Rose, éd. F. Lecoy, 13379) − 1694, Ac.; 1609 péj. « mauvais ragout » (Régnier, Satire X, 301); av. 1660 (Scarron, Œuvres burlesques, VIII, 295b dans Richardson 1930, p. 34 : du brouet d'andouille). Dér. (suff. -et*) de l'a. fr. breu « bouillon » (1remoitié xiiies Vie de S. François d'Assise, 713 dans T.-L.) très rare; demeuré dans certains dial., notamment le franco-prov. (1520 breu « id. », canton de Vaud dans Pat. Suisse rom., s.v. brè) et le liégeois (brawe « eau de boudin », tourner a brawe « avorter, fig. », Haust); à rapprocher de l'a. prov. bro « id. » (xiies. dans Rayn.). Breu est issu du germ. *brod « bouillon, jus », que l'on peut déduire de l'a. nord., ags. brot [angl. broth « bouillir »], a. h. all. brod « bouillon », De Vries Ancrd. (hyp. de FEW t. 15, 1, p. 299; Bl.-W.5; REW3, no1321). Cette orig. germ. semble préférable à une orig. frq. [*brod] (hyp. de EWFS2; Gam. Rom.2, t. 1, p. 384) étant données l'anc. et la solide implantation des corresp. ital. : lat. médiév. brodium « bouillon » (ives., Gaudence de Brescia dans Blaise), brodettum « soupe, bouillon » (xiiies. Guill. de Saliceto [médecin à Vérone] et brodialis adj. « liquide comme du bouillon » (xiiies. Thadeus Florentinus dans Mittellat. W. s.v.), ital. brodo « nourriture liquide » (xiiies. Seneca volgar dans Batt.). L'empr. est dû au fait que les Germains dans l'alimentation desquels la soupe avait une grande place ont fait connaître cette préparation aux Romains qui l'ignoraient.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 32.
BBG. − Gottsch. Redens. 1930, p. 191. − Sain. Sources t. 2 1972 [1925], p. 119. − Sigurs 1963r64, p. 504.