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BRASSERIE, subst. fém.
A.− Établissement où l'on fabrique la bière :
1. À droite, se trouvait la brasserie : on découvrait les cuves cerclées de fer sur les poutres sombres, des tas de houblon et d'orge déjà bouillis, et dans un coin, une grande roue à manivelle, où galopait un chien énorme, pour pomper la bière à tous les étages. Erckmann-Chatrian, Le Conscrit de 1813,1864, p. 153.
P. ext. Industrie de la fabrication de la bière. La brasserie française (Ac.1932).Intervention du laboratoire dans un progrès de la brasserie (Barrès, Mes Cahiers, t. 2, 1899-1901, p. 214).
B.− P. méton. Débit populaire de boissons, notamment de bière, où l'on peut en outre manger des plats froids ou chauds. Dîner dans une brasserie. Il l'a vu manger une choucroute dans une brasserie (E. et J. de Goncourt, Journal,1885, p. 446):
2. Il [M. le professeur Speck] se découvrit d'un air solennel, et dit : − J'ai l'honneur d'annoncer à la compagnie que les cigognes sont arrivées. Aussitôt les échos de la brasserie répétèrent dans tous les coins : − Les cigognes sont arrivées! Les cigognes sont arrivées! Il se fit un grand tumulte; chacun quittait sa chope à moitié vide, pour aller voir les cigognes. Erckmann-Chatrian, L'Ami Fritz,1864, p. 73.
SYNT. a) Serveuse de brasserie, habitué des brasseries; fréquenter les brasseries; b) brasserie littéraire, populaire.
Loc. arg. (Se) mettre en brasserie. Servir dans une brasserie :
3. La fille : Je me suis mise en brasserie. C'est là que j'en ai eu du succès... Je sers toujours en brasserie, mais je ne fais plus la noce. O. Méténier, La Lutte pour l'amour,1891, p. 180.
P. métaph., péj. Un appétit de brasserie :
4. Une singulière nature que celle d'Alphonse Daudet : des goûts rustiques, campagnards, bocagers; mélangés d'appétits de brasseries et de curiosités de choses et de milieux malsains. E. et J. de Goncourt, Journal,1879, p. 12.
Loc. pop. Un pilier de brasserie (cf. pilier de cabaret).
PRONONC. ET ORTH. : [bʀasʀi]. Finale notée longue dans Fér. 1768, Land. 1834, Gattel 1841. Ac. Compl. 1842 enregistre bracin ,,v. lang. pour brasserie``.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1371 « fabrique de bière » (D. Haigneré, Chartes de St Bertin, Saint-Omer, 1886-99, vol. II, p. 406 dans Barb. Misc. 11, 12, p. 148); 2. 1844 « établissement où l'on peut consommer de la bière » (P. Mérimée, Corresp. gén., éd. M. Parturier, Paris, 1945, IV, 90). Dér. de brasser1*; suff. -erie*. Lat. médiév. bratiarium (812, dans Nierm., s.v. braciarius), braciaria (1033, Cartulaire de l'abbaye de Saint Victor de Marseille, t. 1, p. 127 dans Bambeck Boden, p. 147). La date de 1268 donnée pour le sens 1 dans Fr. mod., t. 22, 1954, p. 296 est erronée, brasserie ne figurant pas dans le Livre des Métiers d'Etienne Boileau.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 308. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 34, b) 690; xxes. : a) 713, b) 480.
BBG. − Dauzat (A.). Bière et brasserie. Fr. mod. 1954, t. 22, p. 296. − Goug. Mots t. 2 1966, p. 15.