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BRAIE, subst. fém.
A.− Le plus souv. au sing., vx, rare. Couche, lange d'enfant (cf. brague) :
1. Ce petit Amour, un pied demi-levé sur un serpent que l'autre écrase − les courtes jambes encore alourdies, déformées par des braies mal nouées, qui tombent et le découvrent à demi, la ceinture lui restant au ventre − comme pour une complication ornementale... Gide, Feuilles de route,1895, p. 61.
2. Ce qui était à faire, un enfant encore dans l'braie l'aurait pigé. M. Stéphane, Ceux du trimard,1928, p. 97.
Emplois spéc. [P. anal. de fonction]
1. [P. allus. à la fonction de protection de la braie]
a) FORTIF. ,,Ceinture de fortes palissades ou de maçonnerie que les ingénieurs du xviesiècle construisaient en avant de l'enceinte d'une place pour en couvrir le pied contre les batteries de l'ennemi`` (Lar. 19e).
Fausse-braie. ,,Lorsque l'artillerie à feu fut employée à l'attaque des places fortes, on éleva autour des courtines, des boulevards ou bastions, des murs peu élevés, des parapets au niveau de la crête de la contrescarpe des fosses, pour y placer des arquebusiers`` (Viollet 1875).
Rem. 1. Attesté dans la plupart des dict. 2. Certains dict. écrivent fausses-braies. 3. Selon Nouv. Lar. ill. ,,on semble avoir dit indifféremment braies et fausses-braies``. 4. Lar. 20eprécise : ,,(Les braies servaient à protéger un front d'arbalétriers. Les fausses braies en étaient une variété formant un petit rempart; au xveet au xviesiècle, elles comportaient une terrasse pour l'artillerie légère)``.
b) MAR. ,,Morceau de cuir ou de toile goudronnée qui recouvre les coins des étambrais des mâts et des pompes, pour empêcher le passage de l'eau`` (Soé-Dup. 1906).
Rem. Attesté dans la plupart des dictionnaires.
c) MEUN. Traverse de bois placée sur le pailler d'un moulin à vent, servant à soulager les meules.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. du xixes. ainsi que dans Lar. 20eet Quillet 1965.
d) TECHNOL. Garniture en fer fixée sur le manche d'un marteau de forge.
Rem. Le plus souvent cette accept. est donnée sous la vedette brée (Ac. Compl. 1842, Lar. 19e, Lar. 20e, Littré, Guérin 1892, Ac. 1932). DG la donne sous braie après un renvoi sous brée et Quillet 1965 la donne sous les 2 vedettes.
e) TYPOGR. Morceau de papier fort, découpé de façon à protéger les blancs en laissant à découvert les parties à imprimer, faisant office de frisquette pour le tirage des épreuves.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. du xixes. ainsi que dans Lar. 20eet Quillet 1965.
2. [P. allus. à la fonction d'enveloppe de la braie] PÊCHE. Filet ayant la forme d'un chalut, fixe et maintenu ouvert par des perches, dont l'entrée est dirigée vers la côte (d'apr. Gruss 1952).
Rem. Attesté dans la plupart des dict. du xixes. ainsi que dans Quillet 1965.
B.− Gén. au plur. Vêtement en forme de culotte ou de caleçon, ajusté ou flottant, porté par plusieurs peuples de l'Antiquité et encore en usage dans les campagnes au Moyen Âge :
3. Le Gaulois chevelu du nord, que venaient voir par curiosité, au troisième siècle, le Gaulois à toge de Milan et le Gaulois à braies de Lyon, le Gaulois chevelu fut dompté. Hugo, Le Rhin,1842, p. 114.
4. Le petit paysan avait pris ses habits des dimanches, sa veste bleue à boutons de cuivre, ses brayes de toile fine, son chapeau à large bord garni d'un ruban de velours. Ponson du Terrail, Rocambole,t. 1, L'Héritage mystérieux, 1859, p. 591.
Au sing., rare :
5. Ils étaient suivis d'un concours formidable surtout de cudjos de Marroon town, vêtus d'une braye et d'une veste de grosse toile que le gouvernement leur donnait chaque année... P. Borel, Champavert,Three Fingered Jack, l'Obi, 1833, p. 106.
Rem. La forme braille, même sens, est attestée dans la docum. Une ficelle serrait ses brailles (Giono, Colline, 1929, p. 14).
Loc., au fig. Porter les braies. Diriger le ménage. Synon. porter la culotte*.
Vx. S'en sortir les braies nettes. Se tirer d'une mauvaise affaire sans encombre.
Rem. Attesté dans la plupart des dictionnaires.
PRONONC. ET ORTH. : [bʀ ε]. Homon. brai1, 2, 3; brait et braient (de braire). Les dict. donnent la forme braie au sing. en mentionnant que braies au plur. ,,s'est dit anciennement pour culotte, caleçon`` (Ac. 1835). Néanmoins Littré et Pt Rob. enregistrent la vedette au plur. Fér. Crit. t. 1 1787 rappelle : ,,On écrivait autrefois braye`` et recommande de prononcer ,,bra-ie et non pas bré-ie; c'est pourquoi [il trouve] l'i plus convenable que l'y``. Pour cette prononc. cf. aussi Land. 1834, Gattel 1841 et Besch. 1845; pour la préserver, Fér. Crit. t. 1 1787, Land. 1834 et Gattel 1841 écrivent braïe avec tréma (la prononc. mod. est déjà notée par Nod. 1844 puis régulièrement à partir de Littré). La forme braye paraît à titre hist. dans Ac. Compl. 1842, dans Lar. 19eavec la précision : ,,On a dit aussi brayel, brayer et brayet`` (cf. encore Guérin 1892, s.v. braieul). On la trouve encore dans F.-R. de Chateaubriand, Études hist., 1831, p. 277. On relève encore la forme braïe (cf. Giono, Regain, 1930, p. 134) et brailles (cf. supra Id., Colline, 1929, p. 14).
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1172-74 « pantalon » antiq. (G. de Pont Ste Maxence, St Thomas, 3936 dans T.-L.); 2. spéc. 1680 « lange d'enfant » (Rich.); 3. emplois techn. 1694 « traverse de bois qu'on met sur le palier d'un moulin à vent » (Corneille); 1771 « papier fort dont les typographes garnissent la frisquette de leur presse » (Trév.); 1803 « garniture de fer qui entoure le manche du marteau de forge » brée (Boiste). Du lat. braca, -ae usité surtout au plur. bracae, avec un doublet braces (Lucilius, 409 [éd. Marx] dans TLL s.v., 2154, 37) empr. au gaul.; (cf. Diodore 5, 30, 1, ibid., 32 et Hesychius, ibid., 20) ce n'est en effet que par les Gaulois que les Romains apprirent à connaître le pantalon; le mot s'est déjà répandu dans toutes les lang. rom., REW3, no1252 (v. aussi Dottin, Manuel de l'Antiquité Celtique, 1915, p. 70; Thurneysen, pp. 47-48).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 20.