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BOUTEFEU, subst. masc.
A.− Anciennement. Baguette garnie à son extrémité d'une mèche et qui servait, en artillerie, à mettre le feu à la charge du canon :
1. Puis les canonniers se mirent à charger la pièce. Le chef de pièce saisit lui-même le boute-feu et l'approcha de la lumière. − Baissez la tête, ralliez le mur! cria Enjolras, et tous à genoux le long de la barricade! Hugo, Les Misérables,t. 2, 1862, p. 441.
P. ext. Tout dispositif de ce genre servant à allumer le feu :
2. ... il boucha toutes les fissures du rocher, ne laissant qu'un bec d'air, fait d'un petit tronçon d'espoulette (...) qui avait servi de boutefeu au pierrier de signal. Hugo, Les Travailleurs de la mer,1866, p. 273.
B.− P. méton.
1. Vx. Celui qui met le feu à la pièce.
P. ext. Incendiaire. J'eusse été curieux de savoir si cette étrange satisfaction du boute-feu et cette détente n'avaient aucune relation avec la jouissance sexuelle (Gide, Souvenirs de la Cour d'assises,1913, p. 634).
2. P. métaph., fam. Celui qui suscite, qui exacerbe les querelles ou les passions (cf. Guéhenno, Jean-Jacques, Roman et vérité, 1950, p. 140).
Rare, emploi adj. Incendiaire*. Sitôt qu'il [Drumont] a posé la plume, relu la dernière ligne de son article boute-feux, il s'échappe, il traverse les ponts dans la nuit close (Bernanos, La Grande peur des Bien-Pensants,1931, p. 312).
PRONONC. ET ORTH. − 1. Forme phon. : [butfø]. 2. Forme graph.Ac. 1798 écrit boute-feux au plur. Pour Besch. 1845 : ,,Ce mot ne doit prendre la marque du pluriel ni à boute ni à feu. Des boute-feu sont des instruments ou des hommes qui boutent, qui mettent le feu, et non pas les feux``. Cf. aussi Lar. 19e: ,,L'Académie, qui écrit boute-feu en deux mots, écrit aussi boute-feux au pluriel, ce qui est une contradiction évidente. L'usage et la grammaire exigeant que, dans un substantif composé de plusieurs mots unis par des traits d'union, chacun de ces mots garde sa valeur propre, on ne peut pas plus écrire boute-feux que boute feux sans trait d'union``. Cf. encore Littré qui propose cependant : ,,On pourrait écrire en un seul mot boutefeu qui suivrait alors la règle de tous les substantifs; ce qui ne serait pas une innovation, car on [le] lit dans Malherbe``. Ac. 1878 introduit la graph. boutefeu avec le plur. boutefeux. Cette forme est choisie par tous les dict. qui suivent. Quillet 1965 admet cependant encore au sing. boute-feu ou boutefeu (et donne le plur. boutefeux).
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1324 « bâton garni à son extrémité d'une mèche pour mettre le feu à une pièce d'artillerie » (Guerre de Metz, p. 218, Bonnardot dans R. Hist. litt. Fr., 1898, p. 300); 2. xves. « celui qui met le feu au canon » (André de La Vigne, Voy. de Naples de Charles VIII dans Littré); 3. av. 1435 « incendiaire » (Alain Chartier, Charles VII, ibid.); 4. 1569 « celui qui excite au mal » (Calvin, Sermon sur le livre de Job, 8, [XXXIII, 114], dans Hug.). Composé de la forme verbale boute (bouter* étymol. 2) et de feu*.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 13.