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BOURDON1, subst. masc.
A.− Bâton de pèlerin surmonté généralement par une gourde ou un ornement en forme de pomme. L'image colossale de saint Jacques en costume de pèlerin avec son grand chapeau, son bourdon et ses coquilles (Claudel, Le Livre de Christophe Colomb,1929, p. 1195):
1. J'ai porté le mousquet du soldat, le bâton du voyageur, le bourdon du pélerin : ... Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 1, 1848, p. 2.
Loc. fig., vx. Planter le bourdon (dans un lieu) (Ac. Compl. 1842, DG). S'y établir.
HÉRALD. Meuble d'armoiries qui représente un bâton de pèlerin :
2. Au dehors, le claveau du cintre offrait encore l'écusson des Soulanges (...) d'azur à trois bourdons en pal d'argent, à la fasce brochante de gueules, chargée de cinq croisettes d'or au pied aiguisé... Balzac, Les Paysans,1844, p. 27.
B.− COUT. [P. anal. de forme avec le renflement d'une extrémité du bâton de pèlerin] Sorte de ganse. On remarque la veste « bourdon », de J. Fath, qui chiffonne le taffetas en chevrons (Le Figaro,22 nov. 1951, p. 11, col. 6).
Point (de) bourdon. Point de broderie utilisé en lingerie (cf. Le Figaro, 20 déc. 1951, p. 11, col. 1).
Rem. Ac. Compl. 1842, Besch. 1845, Lar. 19e, Nouv. Lar. ill., Lar. 20e, Quillet 1965 attestent le subst. masc. bourdonnier au sens de « pèlerin, porteur de bourdon ». En outre Ac. Compl. 1842, Besch. 1845, Littré, Lar. 19e, Lar. encyclop., Guérin 1892, DG, Lar. encyclop., Quillet 1965 citent le subst. masc. bourdonnier et le subst. fém. bourdonnière : technol. « penture dans un gond renversé, d'arrondissement en haut d'un chardonnet, de support de bois dans un moulin ».
Prononc. ET ORTH. : [buʀdɔ ̃]. Lar. 19eenregistre encore l'anc. forme bordon.
Étymol. ET HIST. I.− 1. Ca 1170 burdun « mulet » (Rois, éd. Le Roux de Lincy, p. 363 dans Gdf.) − 1505-17 (Fossetier, Chron. Marg., ms. Brux. 10510, fo29 ro, ibid.); 2. 2emoitié du xiies. bordon « bâton de pèlerin » (Aiol, éd. J. Normand et G. Raynaud, Paris, 1877, vers 1536); 1311 bourdon (Auberon, éd. A. Graf, 1966 dans T.-L.). II.− 1559 « lance » (Amyot, Crass., Vies, p. 2086 dans Gdf. Compl.). I de l'acc. burdonem du b. lat. burdo « mulet » (Isid., Orig., 12, 1, 61 dans TLL s.v., 2248, 30) sens qui s'est conservé dans 1, de même que le sicilien burduni (FEW t. 1), puis par une métaphore fréquente dans les parlers pop. (cf. chevron*, chevalet*, poutre*) « support, baguette », sens attesté dans le lat. médiév. burdo « bâton », mil. xies. (Papias dans Du Cange, s.v. burdones) et dans l'ital. bordone, le cat. bordó, l'esp. bordon, le port. bordão, REW3, art. 1403; c'est à tort semble-t-il que Cor., s.v. bordon attribue un étymon commun aux sens de « bâton de pélerin » et de « lance », les faisant dériver de behordo « javelot, petite lance » lui-même dér. de behordar « s'exercer à la lance » verbe empr. à l'a. fr. behorder « combattre à la lance ». Il est possible, au contraire, qu'en II aient pu se rencontrer bourde « bâton de pélerin » et l'a. fr. behort « lance pour jouter » (1174 G. de Pont Ste Maxence dans Gdf.) déverbal de behorder (1170-71, Chr. de Troyes, Cligès ds T.-L.) lui-même issu de l'a. b. frq. *bihordôn « enclore » dér. de l'a. b. frq. *hurd « claie » (a. h. all. hurt, all. mod. Hürde; v. hourd) et corresp. au m. h. all. behurden « entourer de palissades » (Lexer30). Le verbe a. fr. signifie donc « enclore de lices le lieu du tournoi (où l'on combat à la lance) »; v. aussi EWFS2, s.v. bourdon2. L'étymon proposé pour I par EWFS2b. lat. borda « bâton », d'orig. celt. semble ne reposer sur aucune base solide.
BBG. − Brüch (J.). Bemerkungen zum französischen etymologischen Wörterbuch E. Gamillschegs. Z. fr. Spr. Lit. 1927, t. 49, p. 311. − Delamaire (J.). Meuniers et moulins à vent. Vie Lang. 1970, p. 630.