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BONDE, subst. fém.
A.− TECHNOLOGIE
1. Ouverture à la partie basse d'un étang, d'un réservoir par où l'eau s'écoule quand on retire la pièce de bois qui la bouche.
P. métaph. Les bondes du ciel sont ouvertes :
1. Nous ne démouillons pas et le nuage qui nous enveloppe se fond sans s'épuiser. Il fait noir comme dans un four et les bondes du ciel semblent ouvertes. Amiel, Journal intime,1866, p. 395.
2. P. méton. Pièce de bois utilisée pour la fermeture de la bonde. Lâcher, lever, hausser la bonde :
2. Et vous avez touché vers un ancien barrage, Du temps qu'il était plein des eaux tumultueuses. C'était un vieil étang tout plein de scabieuses, Un manteau tout drapé des fleurs du premier âge. Et les ondes coulaient dessus le déversoir Et par dessus l'écluse et par dessus la bonde. Péguy, Ève,Les Tapisseries, 1913, p. 788.
P. métaph. Lever, lâcher les bondes de. Ne plus opposer d'obstacle à. Je lâchai la bonde à toutes les vérités qui m'étouffaient (About, Le Roi des montagnes,1857, p. 233):
3. Il avait mis à l'air une robe de MmeDuveyrier, qu'il décrottait, et il la retrouvait éclaboussée de bouillon aigre. Alors, les bonnes, du haut en bas, parurent aux fenêtres, se disculpèrent violemment. La bonde était levée, un flot de mots abominables dégorgeait du cloaque. Zola, Pot-Bouille,1882, p. 384.
Spéc. Bonde siphoïde. Fermeture hydraulique employée pour les éviers qui ne sont pas siphonés.
B.− TONNELLERIE. Trou rond pratiqué au milieu d'une douve de tonneau servant à remplir ou à vider celui-ci; p. méton., la pièce de bois qui sert à obturer ce trou :
4. La bouche ouverte, il exhalait cette odeur d'alcool des vieux tonneaux d'eau-de-vie, dont on a enlevé la bonde. Zola, L'Assommoir,1877, p. 527.
5. À l'extrême bord du trottoir, plusieurs tonneaux coupés en deux, juste au milieu de la bonde, abritaient un fusain en chacune de leurs moitiés, constituant, comme leurs homologues, les tonnelles de banlieue, une retraite d'intimité avinée, un coin de campagne pour buveurs. Malègue, Augustin,t. 2, 1933, p. 239.
Bonde hydraulique ou mécanique. Système de fermeture qui permet au gaz carbonique produit par un liquide en fermentation de s'échapper sans entrée d'air.
Prononc. : [bɔ ̃:d]. Étymol. et Hist. 1. 1332 « bouchon de tonneau » (Delisle, Actes norm., p. 40 dans IGLF Techn.); 1347 bonde d'un étang (Longnon, Doc. relatifs au comté de Champagne et de Brie, t. 2, p. 450, ibid.); 2. 1880 « bondon, fromage de Neufchâtel [Seine-Maritime] » (d'apr. Esn.); d'où 1872 arg. « maison centrale », le bondon étant le fromage réglementaire dans les prisons (Ibid.). Orig. obsc. L'hyp. généralement reçue est celle d'un étymon gaul. *bunda, fém. de *bundos, base bien attestée dans la topon. de l'Italie du Nord et de la Suisse romande (Jud, Les noms des poissons du lac Léman dans Bull. du Glossaire des patois de la Suisse romande, t. 11, 1912, pp. 19-20) et à laquelle correspondent le m. irl. bond, bonn « plante du pied, base, support », le cymrique bond « fond » qui semblent se rattacher à l'i.-e. *bhundhos « sol » (IEW t. 1, p. 174; v. aussi Dottin, p. 235), cf. aussi le prov. mod. bondo « terrain marécageux » (Mistral); l'évolution sém. de « base, sol » à « bouchon de tonneau, ouverture d'un étang » s'expliquerait par le fait que les bondes sont situées à la partie intérieure de ce qu'elles obturent. − L'hyp. d'un étymon germ. (a. h. all., m. h. all. bunde, Diez5, p. 528; Rew3, no1394) est peu vraisemblable étant donné que la terminol. vinicole a, au contraire, été en grande partie fournie par le lat. aux peuples germ. (v. les exemples fournis par Jud dans Arch. St. n. Spr., t. 127, 1911, p. 435), et paraît peu compatible avec la localisation du mot dans l'aire germ. (dial. de Suisse alémanique et souabe, alsacien), où un empr. aux lang. rom. est plus vraisemblable (Jud, loc. cit., pp. 435-436). Fréq. abs. littér. : 66.
BBG. − Rommel (A.). Die Entstehung des klassischen französischen Gartens im Spiegel der Sprache. Berlin, 1954, p. 173, 184. − Sain. Lang. par. 1920, p. 215. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 125; t. 2 1972 [1925], p. 15, 294.