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BONBON, subst. masc.
A.− GASTR. Petite friandise à base de sucre aromatisé et généralement coloré, de consistance relativement dure. (Quasi-)synon. sucrerie :
1. Tous les mois, la grosse dame patronnesse en deuil apporte des sacs de bonbons. Il faut des gâteries aux pauvres, d'accord. Mais la donatrice exagère : une moitié de l'argent pourrait être appliquée à des achats de pain; le jour des bonbons je ne cesse de dépoisser avec l'éponge les tout petits qui ressemblent à des oiseaux pris dans la glu; le sucre vous colle partout, aux tables, aux bancs, aux portes. Et puis un fait notoire : dans un quartier besogneux, les enfants sont plus privés de soupe que de confiserie. Parfaitement; il est de mode, par exemple, de faire déjeuner un mioche avec un rogaton douteux, une bribe insuffisante, mais de lui donner deux sous pour acheter des bonbons. Une tartine de saindoux et deux sous de pastilles de menthe, ... Frapié, La Maternelle,1904, p. 183.
2. En revanche, je profitai passionnément du privilège de l'enfance pour qui la beauté, le luxe, le bonheur sont des choses qui se mangent; devant les confiseries de la rue Vavin, je me pétrifiais, fascinée par l'éclat lumineux des fruits confits, le sourd chatoiement des pâtes de fruits, la floraison bigarrée des bonbons acidulés; vert, rouge, orange, violet : je convoitais les couleurs elles-mêmes autant que le plaisir qu'elles me promettaient. J'avais souvent la chance que mon admiration s'achevât en jouissance. Maman concassait des pralines dans un mortier, elle mélangeait à une crème jaune la poudre grenue; le rose des bonbons se dégradait en nuances exquises : je plongeais ma cuiller dans un coucher de soleil. S. de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée,1958, p. 11.
SYNT. Bonbons fondants, fourrés; boîte, cornet de bonbons; croquer, manger, sucer des bonbons.
Rem. Au xixes., bonbon s'emploie plutôt à la forme partitive invar. du bonbon : avoir/donner du bonbon (cf. Mmede Krüdener, Valérie, 1803, pp. 72-73).
P. compar. :
3. Elle aurait vécu de sucre, les douceurs à la vanille et à la rose la troublaient comme un attouchement. − Ça nous soutiendra, dit-elle. Et, dans l'antichambre, elle ferma les yeux, lorsqu'il la baisa sur la bouche. Leurs lèvres sucrées fondaient, pareilles à des bonbons. Zola, Pot-Bouille,1882, p. 215.
4. J'ai mis des années à comprendre que la neurasthénie et les scrupules de maman étaient une gourmandise refoulée, des grignotements d'âme, une délectation secrète comme quand on monte se coucher avec une boîte de bonbons, des dragées aux amandes ou à la pistache, des fondants au chocolat avec de la crème à la frangipane ou une coulée de kirsch au cœur, des marrons glacés, des caramels qui poissent les draps, des pralines. Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 197.
B.− P. anal.
1. [P. anal. de forme] Bonbon ou bonbon fondant, bonbon à liqueur. Furoncle, pustule.
Rem. Attesté dans Nouv. Lar. ill., Lar. 20eet dans les dict. d'argot.
2. [P. anal. de couleur] Rose bonbon. Rose analogue au rose des bonbons, assez fade. Tonalités neutres, effacées (...) rose mourant (...) rose bonbon (Mauriac, Journal du temps de l'occupation1944, p. 344).
Rem. 1. Bonbon est (quasi-)synon. de rose chez les Goncourt, Journal, 1893, p. 369 : ce papier rose (...) ce papier-bonbon. 2. En Belgique, il peut signifier « biscuit sec » (cf. J. Deharveng, v. bbg.).
C.− P. métaph. Chose très douce, délicieuse jusqu'à l'excès parfois :
5. Mais ce qui combla d'aise la Poulot, ce qui la fit revenir, un soir, avec le sourire d'une bienheureuse qui aurait entrevu dans une extase le fronton du paradis, ce fut de recueillir quelques détails sur la mort et l'enterrement du petit Lazare. Le reste, assurément, n'était pas à dédaigner, mais cela, c'était la friandise, le bonbon fin, le nanan de sa vengeance! Elle savait maintenant où frapper. Bloy, La Femme pauvre,1897, p. 255.
Rem. On rencontre dans la docum. l'hapax bonbonnet, subst. masc. (Pergaud, De Goupil à Margot, 1910, p. 67 : meringues saupoudrées de bonbonnets multicolores; suff. -et*). Petit bonbon. On rencontre également l'hapax bonbonner, verbe intrans. (J. de La Varende, L'Homme aux gants de toile, 1943, p. 128; dés. -er). Avoir pour habitude, manie de manger des bonbons.
PRONONC. ET ORTH. − 1. Forme phon. : [bɔ ̃bɔ ̃]. 2. Forme graph.Ortho-vert 1966, p. 459 note : ,,Dans le corps des mots, on emploie toujours la lettre m au lieu de n devant b, m ou p. Ex. : un plombier, couramment, comparer. Exceptions : bonbon, bonbonne [cf. ce mot], bonbonnière, embonpoint, mainmise, mainmorte, néanmoins, perlimpinpin (avant le dernier p) et les formes verbales terminées par -înmes : nous tînmes, nous parvînmes.``
ÉTYMOL. ET HIST. − [1604, Journal de Jean Héroard sur l'enfance et la jeunesse de Louis XIII (1601-1628) d'apr. Lar. Lang. fr.]; 1640 (Oudin : Du bon bon « mot d'enfant, quelque chose de bon à manger »); av. 1665 bonbon (Loret dans Trév.). Redoublement enfantin de bon1*.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 352. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 229, b) 523; xxes. : a) 841, b) 514.
BBG. − Deharveng (J.). Corrigeons-nous. 4. Bruxelles, 1925.