Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
BLOCUS, subst. masc.
A.− Investissement d'une ville, d'un port ou d'une position militaire quelconque occupée par l'ennemi en vue d'empêcher toute communication avec l'extérieur, tout apport de secours ou de vivres. Briser, rompre le blocus :
1. On a vu qu'au lieu d'assaillir Moscou (...) les généraux polonais s'étaient contentés d'en faire le blocus. Ils voulurent l'affamer en s'emparant des villes voisines, ou plutôt en les dévastant. Mérimée, Les Faux Démétrius, épisode de l'histoire de Russie,1853, p. 348.
2. ... l'assaut musulman fut repoussé par terre, tandis que l'escadre de ravitaillement, forçant le blocus, débarquait ses caisses de vivres dans le camp chrétien. Grousset, L'Épopée des croisades,1939, p. 263.
En partic. Blocus maritime, naval. ,,Interruption de toute communication entre la haute mer et une côte ennemie`` (Barr. 1967) :
3. ... en ce qui concernait l'Armistice, je le prévoyais général sur tous les fronts de terre, mais je spécifiais que le blocus maritime serait maintenu et que les opérations sur mer pourraient continuer, à l'exclusion de toutes espèces d'opérations contre les côtes, soit de débarquement, soit de bombardement. Joffre, Mémoires,t. 2, 1931, p. 370.
HIST. Le blocus continental. ,,Le système d'exclusion générale par lequel Napoléon voulait interdire à l'Angleterre tout accès sur le continent européen : il fut décrété par l'Empereur le 21 novembre 1806`` (Bouillet 1859) :
4. ... il [Napoléon] pensait que l'empire russe n'accepterait jamais l'extension de l'empire français, qui, par les nécessités du Blocus continental, avait fini par annexer les villes de la Hanse, Brême et Hambourg, (...). (...) un grand conflit était à craindre, parce que les difficultés naissaient (...), enfin de la répugnance des Russes à cesser le commerce avec les Anglais. Bainville, Histoire de France,t. 2, 1924, p. 129.
P. ext. Blocus (économique). ,,Ensemble des moyens mis en œuvre pour tenter d'empêcher un pays d'entretenir des relations commerciales normales avec les autres nations`` (Aquist. 1966). Blocus de Berlin; blocus de Cuba :
5. ... on ne pouvait en effet escompter que des résultats intéressants, mais incomplets, du blocus [économique] de l'Allemagne, si étroit fût-il, car si les voies de ravitaillement du nord semblaient pouvoir être complètement fermées, celles venant d'Orient restaient largement ouvertes; ... Joffre, Mémoires,t. 2, 1931, p. 195.
6. ... l'organisation économique créée par la Grande-Bretagne, à la faveur du blocus, de la maîtrise de la mer et du monopole des transports, mettait à sa discrétion les échanges, ... De Gaulle, Mémoires de guerre,1959, p. 185.
B.− P. anal. ou p. métaph.
1. Encerclement :
7. Il y avait bien l'échappée sur le parc du couvent voisin, avec la solitude de ses grandes allées et ses arbres centenaires; mais c'était trop beau pour durer. On était en train de construire, en face de la fenêtre de Christophe, une maison à six étages, qui supprimait la vue et achevait le blocus autour de lui. R. Rolland, Jean-Christophe,Dans la maison, 1909, p. 1028.
2. Domaine de la psychol.Action de bloquer*, ce qui bloque :
8. ... si la double inconscience immobilise les partenaires dans le blocus d'une fausse relation, et si la conscience unilatérale déverrouille ce blocus, la double conscience, elle, doit être considérée comme jeu dialectique infini. Jankélévitch, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien,1957, p. 167.
Prononc. : [blɔkys]. Durée longue pour [y] dans Passy 1914 et Barbeau-Rodhe 1930. Pour la prononc. de s final dans bibus, blocus, etc., cf. Kamm. 1964, p. 199.
Étymol. ET HIST. − 1. 1350 anc. wallon blokehus d'apr. FEW t. 15, 1, s.v. blochus, sans ex. « maison de charpente »; 1397, 28 avr. pic. blocus (A. Douai dans Gdf. Compl.); 2. 1376 anc. wallon blochus « fortin élevé par les assiégeants pour couper les communications d'une place investie » (Regestes de la cité de Liège, I, 1933, p. 437 dans Fr. mod., t. 17, p. 70); 1547 m. fr. bloccus (J. Martin, trad. de Vitruve, Architecture, 155a dans Hug.); 3. 1663 « investissement par lequel tout accès à une ville, à un port, à un camp assiégé est ôté » (Corn., Sophon. IV, 4 dans Littré); d'où 1806 blocus continental (décret daté du 21 nov. d'apr. Brunot t. 9, p. 1100). Empr. au m. néerl. blochuus « maison faite de madriers », « fortin », Verdam (composé de bloc, v. bloc, et de huus « maison ») corresp. à l'all. mod. Blockhaus, v. blockhaus (Valkh., p. 64; Gesch., p. 23; EWFS2; FEW, t. 15, 1, p. 162); l'aire géogr. du mot fr. dans les régions limitrophes du territoire néerl., ainsi que les formes blokehus, supra; bloxhus 1380, Chart. S. Lamb.; blocquehuys 1485, Mons; blochuysse 1584, Chart. S. Lamb. dans Gdf. Compl. (ces 2 dernières formes reflétant le néerl. mod. blokhuis) confirment cette hyp. et infirment celle d'un étymon m. h. all. blokhūs (DIEZ5; REW3); le sens 3, non attesté en néerl. est une ext. propre au français.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 173.
BBG. − Feugère (F.). En marge de l'exposition Charles V. dans le vocab. de Du Guesclin. Déf. Lang. fr. 1968, no45, p. 26. − Feugère (F.). La Première Renaissance et notre vocab. d'Oresme à Christine de Pisan. Déf. Lang. fr. 1970, no51, p. 15. − Sain. Sources t. 2 1972 [1925], p. 295.