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BLANCHIR, verbe.
I.− Emploi trans.
A.−
1. Rendre blanc :
1. Vauquelin protégea donc le parfumeur, lui permit de se dire l'inventeur d'une pâte pour blanchir les mains et dont il lui indiqua la composition. Birotteau appela ce cosmétique la double pâte des sultanes. Balzac, César Birotteau,1837, p. 45.
2. On était au fond des mois noirs. De courtes tempêtes levaient la mer, blanchissaient au loin la pointe du Raz, empêchaient les barques de sortir. Queffélec, Un Recteur de l'île de Sein,1944, p. 95.
Loc. proverbiale. Vouloir blanchir un nègre. Vouloir, tenter l'impossible. On ne peut pas plus changer un personnage de nom que de peau. C'est vouloir blanchir un nègre (Flaubert, Correspondance,1868, p. 427).
2. Spécialement
HORTIC. Soustraire à l'action de la lumière un légume, de manière à le rendre blanc :
3. ... son teint [qui] avait l'aspect des plantes qui ont poussé sous les feuilles mortes, ou celui des légumes qu'on a fait blanchir à la cave. Ramuz, Derborence,1934, p. 183.
SYLVIC. Blanchir un arbre. Effectuer un blanchi* sur une écorce.
TECHNOL. Enduire d'une couleur blanche. Un matin, Alain était allé chez un voisin blanchir le plafond de la cuisine (Van der Meersch, Invasion 14,1935, p. 160).
Au fig., MÉD. ,,Masquer ou faire disparaître temporairement par un traitement palliatif, les signes d'une maladie (p. ex. la syphilis ou le psoriasis)`` (Méd. Biol. t. 1 1970).
TEXT. Procéder à l'opération de blanchiment.
TYPOGR. ,,Ajouter du blanc* dans une page de composition au moyen d'interlignes ou de lingots`` (Comte-Pern. 1963) :
4. ... il dispose, entre les châssis placés sur le marbre, les clichés et la composition dans l'ordre indiqué par le secrétaire de rédaction, blanchit aux alinéas pour allonger si le texte est trop court, coupe quelques lignes ou même un ou plusieurs paragraphes... G. et H. Coston, L'A.B.C. du journ.,1952, p. 173.
B.− [En parlant de linge] Laver, rendre propre :
5. En province, une femme de chambre doit savoir blanchir et repasser le linge fin. Balzac, Les Illusions perdues,1843, p. 693.
P. méton. Blanchir qqn. Laver son linge.
Au fig. Disculper, innocenter :
6. [Le gentilhomme :] − ... Madame de Beauséant n'est-elle pas de la maison de Bourgogne? Par les femmes, il est vrai; mais enfin ce nom-là blanchit tout. Balzac, La Femme abandonnée,1832, p. 264.
7. − Thérence, lui dis-je (...) ou vous êtes née injuste, ou vous avez des raisons pour haïr Brulette. Eh bien, dites-les moi, en bonne chrétienne, car il est possible que je la blanchisse du mal dont vous l'accusez. G. Sand, Les Maîtres sonneurs,1853, p. 162.
Emploi pronom. Se disculper, se débarrasser d'une mauvaise réputation :
8. Il leur faudra bien encore cinq ans du régime actuel, des travaux, et des soins actuellement en train, et pratiqués, pour se blanchir un peu à l'étranger, ... Larbaud, Journal,1932, p. 268.
C.− P. ext. Faire disparaître les imperfections, les inégalités; dégrossir.
1. MENUIS. ,,Dégrossir, Ôter les inégalités les plus saillantes d'une pièce de bois`` (Barb.-Cad. 1963). SERR. ,,Limer ou passer à la meule une pièce de fer ou de cuivre (...) de façon à ne plus laisser voir de traces de fer`` (Chabat 1881).
2. ART CULIN. Passer à l'eau bouillante des légumes pour en enlever l'âcreté :
9. ... vous avez un petit entonnoir avec lequel vous remplissez de cette composition vos boyaux; puis vous les faites blanchir dans un bouillon, et les faites cuire dans des bardes d'un lard gras, frais et onctueux. Les Gdes heures de la cuis. fr., Grimod de la Reynière, 1838, p. 156.
3. ART VÉTÉR. Blanchir la sole. Ôter l'excès de corne ainsi que les parties du sabot qui ont été brûlées en appliquant le fer chaud pour l'ajusture :
10. Si on blanchit la sole, en amincissant à la rainette, on découvre souvent une petite suffusion sanguine qui a déjà teinté en rouge violacé l'endroit de la sole qui a été contusionné par la pierre. E. Garcin, Guide vétér.,1944, p. 160.
II.− Emploi intrans. Devenir blanc :
11. Il y avait toujours dans notre jardin inculte, sous les broussailles d'orangers et de gardénias, des coquilles qui séchaient, des coraux qui blanchissaient au soleil, mêlant leur ramure compliquée aux herbes et aux pervenches roses... Loti, Le Mariage de Loti,1882, p. 118.
En part. [En parlant des cheveux] :
12. Les cheveux qui blanchissent, les mouvements qui se ralentissent, les rides même ne sont que des signes fort incertains de la vieillesse. Delécluze, Journal,1828, p. 280.
Proverbe. Tête de fou ne blanchit jamais. Celui qui n'a pas de soucis ne vieillit pas.
Passer un long temps de sa vie dans une occupation :
13. [Gérard, à monsieur Grossetête :] ... Mon ingénieur en chef a soixante ans (...) il a blanchi dans deux départements à faire ce que je fais, ... Balzac, Le Curé de village,1839, p. 195.
Expression :
14. On annonce par exception, dans la grand'ville, une œuvre nouvelle d'un vieux maître blanchi sous le harnais (...) Hélas! la musique de l'œuvre nouvelle est incolore... H. Berlioz, Les Grotesques de la musique,1869, p. 115.
Arg. Blanchir du foie. ,,Tarder, hésiter à faire partie d'une expédition, avoir dessein de trahir`` (France 1907).
Prononc. : [blɑ ̃ ʃi:ʀ], (je) blanchis [blɑ ̃ ʃi]. Durée mi-longue sur [ɑ ̃] dans Passy 1914 et Barbeau-Rodhe 1930. (Pour l'indication d'une durée longue, cf. Fér. 1768). Enq. : /blã ʃi/ (il) blanchit.
Étymol. ET HIST. − 1. a) Début xiies. « devenir ou rendre blanc » (perte de couleur, de teinte) (Psautier d'Oxford, 250, 9 dans T.-L.); b) 1636 « avoir les cheveux qui blanchissent, vieillir » (Corneille, Le Cid, vers 239); 2. a) 1288 « rendre propre, laver (des draps) » (J. de Journi, La dime de penitance, 1863 dans T.-L.); b) 1694 « blanchir qqn., laver le linge de qqn » (Ac. 1694); c) xives. « innocenter, disculper » (Froissart, II, III, 61 dans Littré); 3. a) 1548-50 « rendre uni, polir, préparer (une surface) » (Comptes des Bâtiments du Roi, II, 324 dans IGLF Techn.); b) 1671 art culinaire blanchir de la viande, des légumes, des fruits (Pomey, Dict. royal augmenté, 2eéd.). Dér. de l'adj. blanc*; dés. -ir.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 644. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 210, b) 1 468; xxes. : a) 770, b) 455.
BBG. − Guiraud (P.). Le Jargon de la Coquille. Cah. Lexicol. 1967, t. 11, no2, p. 47. − Guiraud (P.). Mél. d'étymol. arg. Cah. Lexicol. 1970, t. 16, no1, p. 73.