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BIBLIOTHÈQUE, subst. fém.
A.− Lieu où est rangée une collection de livres.
1. [Les livres sont rangés en vue de la consultation]
a) Bâtiment, salle où sont déposées, rangées, cataloguées diverses collections de livres, périodiques et autres documents que le public peut, sous certaines conditions, consulter sur place ou emprunter. Bibliothèque publique :
1. Le professeur Barth calculait à quelle heure l'affaire serait finie, et s'il pourrait revenir à temps pour terminer encore dans la journée un travail commencé aux manuscrits de la Bibliothèque Nationale. R. Rolland, Jean-Christophe,Dans la maison, 1909, p. 1020.
2. Un manuscrit de la Chronique de Meisterlin (1456), à la Bibliothèque municipale d'Augsbourg, contient des portraits de cette ville avec la porte et la tour Perlach. P. Lavedan, Qu'est-ce que l'urban.?1926, p. 200.
Rem. De nos jours la bibliothèque n'est pas uniquement un endroit précis où le lecteur se rend. La bibliothèque va aussi au devant de lui (cf. bibliobus) :
3. Le gouvernement des Provinces-Unies, et celui de Birmanie ont monté des bibliothèques qui circulent dans les villages. La Civilisation écrite,1939, p. 4614.
Rat de bibliothèque (péj.). Personne qui passe son temps à compulser des livres dans les bibliothèques :
4. C'est un homme d'une grande valeur, qui sait énormément, et cela ne l'a pas racorni, n'a pas fait de lui un rat de bibliothèque comme tant d'autres, qui sentent l'encre. Proust, La Prisonnière,1922, p. 289.
b) Pièce, cabinet de travail privé qui renferme une collection de livres :
5. Notre nouvel appartement, 2, rue de Tournon, au second étage, formait angle avec la rue Saint-Sulpice, sur quoi donnaient les fenêtres de la bibliothèque de mon père... Gide, Si le grain ne meurt,1924, p. 350.
c) Meuble à rayonnages destiné au rangement et au classement de livres ou autres documents :
6. ... dans la bibliothèque d'acajou, tous les livres sont à leur place, entre les vases grecs et les statues de marbre. Morand, Londres,1933, p. 260.
2. P. ext. Bibliothèque de gare. Rayonnages où, dans une gare, sont rangés des livres et des périodiques destinés à la vente.
B.− P. méton.
1. Collection de livres. Nombreuse, riche bibliothèque (Ac. 1878-1932) :
7. Un mot encore sur un détail : dans ma solitude, je n'ai plus de livres, et ma mémoire est toute ma bibliothèque. Hugo, Correspondance,1862, p. 394.
8. X. m'a envoyé le catalogue de la vente de sa bibliothèque. Il y a une grande tristesse là-dedans. Larbaud, Journal,1935, p. 364.
Livre de bibliothèque. Livre, généralement relié, appartenant au fonds d'une bibliothèque :
9. ... le citoyen docteur socialiste révolutionnaire moraliste internationaliste revint donc me voir. Il avait à la main (...) un livre de bibliothèque. Péguy, De la Grippe II,1900, p. I.
Spéc. Série, collection d'ouvrages publiés chez un même éditeur et présentant un caractère commun.
Bibliothèque bleue. Collection de romans populaires aux xviieet xviiiesiècles adaptés des récits de chevalerie du moyen âge :
10. Mais aller plus loin, c'est de la chevalerie. Engager sa montre ou sa signature pour une lingère que protège un baron, et que l'on n'a pas l'honneur de fréquenter, cela ne s'est pratiqué, de mémoire humaine, que dans la Bibliothèque bleue. Musset, Mimi Pinson,1845, p. 241.
Bibliothèque rose, verte. Collection d'ouvrages destinés à la jeunesse :
11. À cette nomenclature il sied d'ajouter le théâtre enfantin, né tout récemment, et qui emprunte le plus souvent ses sujets aux contes de Perrault ou aux œuvres les plus connues de la Bibliothèque rose, celles de Mmede Ségur et de Mmedu Genestoux. La Civilisation écrite,1939, p. 3010.
P. anal., INFORMAT. Bibliothèque de programmes. ,,Collection de programmes et de sous-programmes standard soigneusement testés, au moyen de laquelle on peut résoudre plusieurs types de problèmes ou de parties de problèmes`` (Électron. 1959).
2. [En parlant d'une pers. et souvent iron.] C'est une bibliothèque vivante, ambulante. C'est un savant, un érudit à la mémoire très étendue :
12. ... je n'ai pas assez d'esprit ni de théologie pour apprécier à son mérite M. l'abbé Lantaigne, qui est une bibliothèque vivante. A. FranceL'Orme du mail,1897, p. 59.
PRONONC. ET ORTH. : [biblijɔtεk] ou [bibliɔ] (cf. bibliographe). Buben 1935, p. 56, § 45 : ,,Il n'y a et il ne devrait y avoir aucune différence phonétique entre jette − achète, nette − discrète, cruelle − fidèle, etc. parce que l'e est également bref dans les deux cas. Et pourtant beaucoup d'étrangers, ceux surtout qui parlent une langue où le redoublement de la consonne marque la brièveté de la voyelle précédente, prolongent volontiers, par contre-coup, l'e ouvert qui porte l'accent grave et introduisent ainsi une différence de quantité entre les deux séries de mots. Ils s'y croient autorisés par le fait que l'accent grave peut vraiment être considéré comme un signe de longueur dans les mots savants d'origine latine ou grecque qui, même dans la prononciation française, conservent la quantité étymologique, comme par exemple carène, cène, hyène, hygiène, obscène, scène, blasphème, stratagème [...] règle, etc. Par analogie avec ces mots on prononce long un è qui était bref en latin ou en grec : célèbre, indigène [...] et au contraire on abrège un e étymologique long : cautèle, bibliothèque (bibliothéca), fidèle, athlète, complète, diète, planète, secrète``. Ac. 1798 écrit bibliothèque avec é accent aigu. À partir de 1835 l'Ac. écrit bibliothèque. Clédat 1930, p. 49 déplore que l'Ac. n'ait pas pris le parti de simplifier bibliothèque en bibliotèque, thèse en tèse, théologie en téologie, graph. que l'on trouve chez Molière. Il rappelle également que th (du t aspiré grec) est absent de l'orth. de l'ital., de l'esp. et de la lang. de Mistral.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1493 « collection de livres » (Mansion dans Gdf. Compl.); d'où 1690 (Fur. : Bibliothèque [...] est aussi un Recueil, une Compilation de plusieurs ouvrages de même nature, ou d'Auteurs qui ont compilé tout ce qui se peut dire sur un même sujet); 1627 « livre qui contient les Catalogues des livres des Bibliothèques » (cité par Fur. 1690); d'où 1647 fig. bibliothèque vivante « savant, érudit capable de citer de mémoire beaucoup d'auteurs » (Corn., Disc. de récept. à l'Acad. dans Rob.); 2. fin xvies. « armoire qui renferme des livres » (Mont., Lett. V dans Littré); d'où 1690 (Fur. : Bibliothèque [...] bâtiment plein de livres). Empr. au lat. bibliotheca « salle où sont enfermés des livres » (Cicéron dans TLL s.v., 1956, 1); « armoire » (Pline, ibid., 1956, 36); « ensemble de livres » (Cicéron, ibid., 1955, 83), ce sens, surtout en lat. médiév., 731 (Beda dans Mittellat. W. s.v., 1462, 52).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 2 948. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 3 911, b) 5 152; xxes. : a) 3 809, b) 4 147.
BBG. − Duch. 1967, § 42, 70. − Gottsch. Redens. 1930, p. 342. − Ritter (R.). Les Quatre dict. fr. Rem. lexicogr. B. de l'Inst. nat. genevois. 1905, t. 36, p. 360.