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BESTIALITÉ, subst. fém.
A.− Caractère, comportement qui assimile l'homme à la bête. L'ivrognerie conduit à la bestialité (Nouv. Lar. ill., Lar. 20e);la bestialité est inscrite sur son visage (Ac.1932) :
1. Rabelais vous montrera, au milieu du xviesiècle, la grossièreté fangeuse et la bestialité persistante des mœurs gothiques. Taine, Philos. de l'art,t. 1, 1865, p. 128.
2. ... ce fut comme un vent de démence qui passa et grandit peu à peu dans la chambre close. Une luxure les détraquait, les jetait aux imaginations délirantes de la chair. Les anciennes épouvantes dévotes de leur nuit d'insomnie tournaient maintenant en une soif de bestialité, une fureur de se mettre à quatre pattes, de grogner et de mordre. Zola, Nana,1880, p. 1460.
3. On imaginait le drame de ce voyage interminable dans l'ordure et la faim, l'horreur des nuits, la bestialité des étreintes, suprême consolation de ces malheureux, dont la révélation soufferte ou l'habitude consentie se lisait sur les traits de quelques gamines trop tôt frottées au mâle, et faisait luire dans leur regard un air de défi mélangé de lassitude. Ambrière, Les Grandes vacances,1946, p. 304.
B.− Commerce sexuel contre nature avec un animal. Le crime de bestialité (Ac. 1798-1932) :
4. ... dans la province de la Luxure, on relève, si je ne me trompe, le péché ordinaire, le péché contre nature, la bestialité, ajoutons-y, n'est-ce pas, la démonialité et le sacrilège. Huysmans, Là-bas,t. 2, 1891, p. 34.
Rem. On trouve dans la docum. bestialitaire, subst. masc. Personne qui s'adonne à la bestialité. Et ils sont à cuire maintenant dans la fournaise, tous pêle-mêle avec les parricides, les bestialitaires et les athées (Flaubert, La Tentation de st Antoine, 1849, p. 328). Partic. emploi adj. Qui est contre nature. Je suis l'immondicité, la déesse des caprices obscènes et des accouplements bestialitaires (Flaubert, La Tentation de st Antoine, 1849, p. 374).
PRONONC. : [bεstjalite].
ÉTYMOL. ET HIST. − xiiies. bestiauté « acte qui assimile l'homme à la bête » (Gouvernement des rois, éd. Molenaer, 93, 21 dans T.-L. : si comme sont aucuns qui manjüent char d'omme et boivent sanc d'omme, et cele chose ne puet venir fors de grant bestiauté); 1370-72 bestialité (Oresme, Eth., 191 dans Littré : Il sont trois especes, c'est à savoir malice, incontinence et bestialité); 1680 en partic. (Rich. : Bestialité [...] Crime qui se commet avec des bêtes femelles et pour lequel on brûle). Empr. au lat. médiév. bestialitas « caractère de ce qui est propre à la bête »; à rapprocher de la trad. d'Oresme : 1260-70 Albert Le Grand, Eth., 7, 1, 8, p. 483 a, 48 dans Mittellat. W. s.v., 1457, 49. Bestiauté, forme demi-savante.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 85.
BBG. − Pamart (P.). Écriture artiste et créations verbales. Qq. glanes à travers le Journal des Goncourt. Vie Lang. 1970. p. 306 (s.v. bestialitaire).