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BANQUET, subst. masc.
A.− Repas d'apparat, rassemblant de nombreux convives pour célébrer un événement important. Être convié à un banquet; banquet de fiançailles, de noces ou nuptial :
1. Tous les chefs étoient convoqués au banquet solennel : on devoit y traiter de la conclusion de la paix, ou de la continuation de la guerre avec les Romains. Chateaubriand, Les Martyrs,t. 2, 1810, p. 26.
2. honorine. − ... Mais comment ça se fait que vous ne soyez pas resté au banquet de la noce? panisse. − Parce qu'aujourd'hui, c'était le mariage à la mairie. Le banquet ça sera demain, et d'abord, ça ne sera pas un banquet. Ça sera un « lonche ». C'est un mot anglais. Ça veut dire banquet d'ailleurs, mais c'est beaucoup plus distingué. Pagnol, Fanny,1932, I, 4, p. 76.
Fam. Banquet de diables. ,,Repas où il n'y a pas de sel. Le diable passe pour avoir une grande répugnance pour le sel`` (Lar. 19eet Nouv. Lar. ill.). Il n'est banquet que d'homme chiche. ,,Un avare qui se met en frais dépasse les autres`` (France Suppl. 1907).
En partic. Repas à l'occasion d'un rassemblement de personnes appartenant à la même corporation, au même parti, partageant les mêmes idéaux. Banquet patriotique, maçonnique ou symbolique :
3. « Le Banquet politique est issu du Banquet maçonnique. Quand la maçonnerie eut prêté son mystérieux lieu de fraternité aux discussions et aux complots politiques, le Banquet symbolique se transforma naturellement en Banquet de conjurés, jusqu'au moment où la lutte des opinions, entrant dans le droit commun et dans la vie publique, le Banquet politique afficha ouvertement son caractère et pavoisa les tables de ses couleurs. » Pol.1868.
4. Le maire, M. le vicomte de Varnetot, (...), avait vu surgir un adversaire déterminé dans le docteur Massarel, gros homme sanguin, chef du parti républicain dans l'arrondissement, vénérable de la loge maçonnique du chef-lieu, président de la Société d'agriculture et du banquet des pompiers, et organisateur de la milice rurale qui devait sauver la contrée. Maupassant, Contes et nouvelles,t. 2, Un Coup d'État, 1882, p. 177.
Banquet réformiste. Banquet d'opposition organisé vers la fin de la monarchie de Juillet, en faveur de la réforme électorale :
5. J'ai assisté à un banquet réformiste! Quel goût! quelle cuisine! quels vins! et quels discours! Rien ne m'a plus donné un absolu mépris du succès, à considérer à quel prix on l'obtient. Flaubert, Correspondance,1847, p. 78.
B.− Emplois spéc.
1. HISTOIRE
a) HIST. GR. ,,Repas philosophique dont certains auteurs nous ont conservé la description`` (DG). Plus particulièrement dernière partie de réunion, qui suit le repas proprement dit et au cours de laquelle on discute tout en buvant.
P. méton. Ouvrage relatant un tel repas. Le banquet de Platon, de Xénophon. Le banquet des sept sages. ,,Titre d'un ouvrage de Plutarque, où l'auteur suppose que les sept sages se trouvaient réunis. Titre d'un ouvrage d'Épicure qui s'est perdu`` (Besch. 1845).
b) HIST. DE FRANCE. Banquet royal. ,,Repas de cérémonie, où le Roi mange en public avec toute sa famille, et tous les Princes et Princesses du sang`` (Ac. 1798).
Rem. Attesté dans les autres éd. de l'Ac., repas de cérémonie étant remplacé par repas d'étiquette; Besch. 1845 signale en outre le sens suiv. : ,,Repas que le vassal était tenu de donner à son seigneur une ou deux fois par an.``
2. RELIGION
a) RELIG. GR. Banquet des dieux. ,,Repas où l'on supposait que les dieux se trouvaient avec Jupiter`` (Ac. 1798-1878) :
6. Qu'il soit permis quelquefois de s'asseoir au banquet des dieux, que l'on puisse échapper aux querelles, assurément, mais aux basses querelles seules. Barrès, Mes cahiers,t. 8, 1909-11, p. 282.
b) RELIG. CATH.
Banquet sacré, spirituel. La communion :
7. C'est autour d'elle [la table] que se célèbre cette Pâque éternelle que le Sauveur a désiré manger avec nous, ce grand banquet, autour des pains de proposition, dont il est si souvent question dans l'Évangile et dont la seule pensée nous console au milieu de nos tribulations. Claudel, Un Poète regarde la Croix,1938, p. 195.
Banquet des félicités éternelles. Béatitude céleste :
8. Quel est donc celui de nos torts que nous puissions imputer à nous seuls? à moins de croire que nous sommes jetés ici-bas pour nous y retremper par la souffrance, avant de nous asseoir au banquet des félicités éternelles, comment accepter l'intervention d'une Providence dans nos destinées? G. Sand, Lélia,1839, p. 385.
C.− P. métaph.
1. Grand rassemblement solennel :
9. Je revins, de toutes les forces de mon existence malade, aux pensées que j'avais émises, en 1846, dans mon livre du peuple, à cette cité de Dieu, où tous les humbles, les simples, paysans et ouvriers, ignorants et illettrés, barbares et sauvages, enfants, même encore ces autres enfants que nous appelons animaux, sont tous citoyens à différents titres, ont tous leur droit et leur loi, leur place au grand banquet civique. Michelet, L'Oiseau1856, p. XLVII.
2. Rare. ,,Ensemble des ressources propres à satisfaire un besoin, à donner un plaisir auquel on est porté par une sorte d'appétit naturel`` (Nouv. Lar. ill.) :
10. « En France, le banquet offert à l'appétit du savoir est splendide. » MmeRomieu dsNouv. Lar. ill.,1897.
Rem. Ac. Compl. 1842 et Littré citent sous banquet, un sens de man. : ,,Petite branche d'une bride, au-dessous de l'œil``, dont on voit mal la parenté avec les sens ci-dessus mentionnés; DG consacre un art. distinct à l'emploi en man., avec une déf. autre, plus exacte semble-t-il : ,,Partie du mors qui assemble l'extrémité de l'embouchure avec la branche, au-dessus du trou où passe la têtière, et que recouvre le fonceau``; mais l'orig. étymol. est selon lui inconnue. Aucune explication plausible présentée à ce jour. Une hyp. : banc a) « rebord d'un fossé, servant de clôture » (le banquet est situé sur le bord du mors proprement dit), cf. FEW t. 10 et 5 (côtés d'un métier à tisser); b) « tout ce qui dans un bâtiment sert à porter » (ici : les brides), cf. FEW t. 5 et 6.
PRONONC. : [bɑ ̃kε]. Durée mi-longue pour la 1resyll. dans Passy 1914 et Barbeau-Rodhe 1930. (Pour l'indication d'une durée longue, cf. Fér. 1768 et Fér. Crit. t. 1 1787). Littré signale : ,,Le t ne se lie pas dans le parler ordinaire; au pluriel l's se lie.``
ÉTYMOL. ET HIST. − [L'attest. de Joinville à laquelle fait réf. le FEW d'apr. Dochez, Nouv. dict. de la lang. fr. 1880 est due à un remaniement tardif qui a remplacé quarolles (§ 110) par banquets (renseignements fournis par M. J. Monfrin)]; fin xives. (Chroniques de Flandres, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 1, p. 614 : Et pria [le conte de Flandres] les dames de Gand à disner avec lui où il avoit appareillé ung moult riche banquet). Le mot ne devient usuel que ca 1450. Prob. empr. à l'ital. banchetto « festin » (Kohlm., p. 31; Brunot t. 1, p. 510; Sain. Lang. Rab., p. 150; Nyrop t. 1, § 43), attesté sous la forme du lat. médiév. banchectum en 1363 (à Rome dans DEI) et en lang. vulg. dep. 1554 (Bandello, Opere, éd. Flora, Milan, 1952, vol. 2, p. 687). Banchetto serait dér. de banco « banc » de même orig. que banc*; la coutume germ. évoquée par Tacite, Germanie, 22 du banquet délibératif (où des bancs étaient prob. disposés autour des tables) s'opposant aux repas pris à des tables individuelles peut expliquer l'orig. du mot. L'hyp. d'une orig. fr. voyant dans banquet un dér. de ban* (A. Tobler dans Z. rom. Philol., t. 3, p. 573) confondu avec banc (à la faveur des formes pourvues d'un s flexionnel) signifiant « invitation, convocation » qui n'avait pas convaincu G. Paris (Romania, t. 9, p. 334) semble devoir être repoussée dans l'état actuel de la docum. même si le sens le plus anc. semble être celui de « repas d'apparat ».
STAT. − Fréq. abs. littér. : 786. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 176, b) 1 341; xxes. : a) 1 378, b) 791.
BBG. − Duch. 1967, § 41. − Gottsch. Redens. 1930, p. 361. − Pope 1961 [1952], § 57.