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BANNIR2, verbe trans.
A.− DR. ANC., rare. Publier, proclamer par ban. Bannir les vendanges; bannir les fauchaisons :
Surpris que Pennec eût tant d'argent, je fis bannir (publier) sur la croix : mais personne ne se plaignit d'avoir perdu ou d'avoir été volé. Stendhal, Mémoires d'un touriste,t. 2, 1838, p. 41.
B.− DR. FÉOD. Saisir. Bannir un héritage.
Rem. Attesté dans Ac. Compl. 1842, Guérin 1892, Lar. 19e, Lar. encyclop.
Prononc. : [bani:ʀ], (je) bannis [bani]. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 dr. féod. part. passé adjectivé (ost) banie « (armée) convoquée par ban, rassemblée » (Roland, éd. Bédier, 211 : En Sarraguce menez vostre ost banie) − 1418, janv. (Hansotte, Réglements et privilèges des XXXII métiers de la cité de Liège, fasc. 1, Les fèvres, Liège, 1950, 19 [2], p. 39); 2. ca 1155 dr. anc. « annoncer, proclamer à son de trompe, à cri public » (Wace, Brut, éd. Arnold, 11165 dans Keller, p. 83b : A chescun rova e bani Que al terme qu'il establi Venist chescun od sun navie) − xives. (Coust. de Bret. dans Gdf.), maintenu en dial. (norm., Jersey) au sens de « crier aux enchères » (Nouv. Chron. de Jersey, 10 sept. 1879, Annonces dans Moisy : Le comité des chemins de la paroisse de Sainte-Marie bannira au rabais la construction d'un mur) et de « publier les bans de mariage » (P. Féval, Veillées de la famille, s. Dion., ibid.); 3. 1204 « chasser, exclure » (Reclus de Molliens, Charité, CCXXIV, 1 dans Gdf. Compl. : Fame soule est trop desgarnie; Se hom i vient, ele est honie, Et li hom est ausi honis; Il ont mout tost honte banie); 1209 dr. anc. « condamner qqn à sortir d'un lieu, avec défense d'y rentrer, exiler » (Id., Miserere, CLXXIII, 8, ibid. : Sovent amainent tel maisnie A sen huis li chinc serf forain, Mais por nient; tost est fors banie). De l'a. b. frq. *bannjan « proclamer, convoquer (des troupes) », à rattacher à l'a. b. frq. *ban (ban*), FEW t. 15, 1, p. 66. *Bannjan est attesté en lat. médiév. sous la forme bannire; ce lat. médiév. a subi l'infl. sém. du lat. médiév. *bannus (ban*). Bannire est attesté au sens 1, viies. (Lex Ribuar., tit. 65, § 1 dans Nierm.), au sens 2, 596 (Decretum Childeberti, anno 596, c. 8, Capit. I, p. 17, ibid.), au sens 3, 1186 (Diplomata Frider. I, anno 1186, Const. I, no304, ibid.). Le recours à l'hyp. d'un croisement dans le lat. médiév. bannire, du frq. *bandjan « faire signe » (got. bandwa, fr. bande* « troupe ») et *bannjan « bannir » (ban*), Gam. Rom.2, t. 1, p. 264, EWFS2, ne semble nécessaire ni du point de vue sém., ni du point de vue phonét. Il en va de même de l'étymon got. bandwjan « donner le signal » influencé dès le germ. par la famille de ban* (Bl.-W.5, Dauzat 1968). En réalité 2 lignées différentes sont à distinguer : celle de l'a. b. frq. *bannjan, d'où fr. bannir; celle du got. et burgonde bandwjan « faire signe » (got. bandwo et bandwa, v. bande « troupe »), d'où l'a. prov. bandir « proclamer » (xiies., G. Adhemar dans Rayn.) et « exiler » (1313 Cout. de Condom., ibid.), le fr.-prov. : Pays de Vaud bandi « expulser » (1538), Valais « proclamer », « expulser » (Pat. Suisse rom., t. 2, p. 228b), l'ital. bandire « exiler » (xiiies.), « proclamer par ban » (xives. dans DEI), le cat. bandir « citer à comparaître en justice » (xiiies.) et « expulser, bannir » (1461 dans Alc.-Moll., II); dans ces verbes rom., le sens « expulser, bannir » est dû à l'infl. de bannir. Fréq. abs. littér. : 327. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 935, b) 308; xxes. : a) 289, b) 255.