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BANDE2, subst. fém.
A.− Courant
1. Groupe de plusieurs personnes rassemblées pour un but précis :
1. Je ne sais si le livre de Cicéron sur l'amitié a fait de grands amis; mais la bande sacrée des jeunes Thébains, formée par Pélopidas, en renfermait un bon nombre, qui, après avoir vécu dans la plus parfaite union, périrent tous ensemble le visage tourné vers l'ennemi. Bernardin de Saint-Pierre, Harmonies de la nature,1814, p. 310.
2. − Tiens, dit l'Évêque, j'y songe. Vous avez raison. Je puis les [les brigands] rencontrer. Eux aussi doivent avoir besoin qu'on leur parle du bon Dieu. − Monseigneur! Mais c'est une bande! C'est un troupeau de loups! Hugo, Les Misérables,t. 1, 1862, p. 37.
3. « Homme étonnant! » pensait Jerphanion. « Ce qu'il ferait bien dans ma bande du Meygal! ... Encore deux ou trois ans, et quelques déchirements de plus (...) ce sera seulement un homme de bande, un compagnon. » Romains, Les Hommes de bonne volonté,Verdun, 1938, p. 130.
SYNT. Bande de cavaliers, d'insurgés, de patriotes, de pirates; une bande furieuse, redoutable; bandes rivales; chef de bande; enrôler qqn dans sa bande; se mettre en bande; mener, organiser, recruter une bande; faire partie d'une bande.
2. En partic.
a) Vx, et souvent péj. Groupe d'hommes armés, rangés sous la même bannière, guerroyant de façon régulière ou non. Bande armée; la bande des Armagnacs :
4. En outre, des compagnies de gens de guerre, formées d'hommes de toute nation et de tout état, désolaient la France par leurs brigandages. (...) ces bandes aimaient mieux guerroyer pour le pillage et sans discipline : elles se trouvaient si bien en France, qu'elles la nommaient leur chambre. Barante, Hist. des ducs de Bourgogne,t. 1, 1824, p. 110.
5. La Grèce ne fut jamais au point de ruine et de désolation où nous la trouvons. C'est un champ de bataille, de massacres et de pillage universel. Il y a autant d'armées ou plutôt de bandes qu'il y a de villages. Lamartine, Correspondance,1832, p. 293.
SYNT. Bande d'assassins, de chenapans, d'enragés, de gangsters, de pillards, de scélérats.
b) Péj. [Comme 1erterme d'un syntagme exprimant une injure adressée à un groupe de pers.] Bande d'andouilles, de cinglés, de feignants, d'idiots, de salauds, de vaches :
6. − Eh bien? Qu'elle leur dit ... Qu'est-ce que vous avez? ... Bande de paumés! Bande de saindoux! Vous êtes que des sales morveux! Allez-vous-en vous gratter! Malfrins! Cressons! Céline, Mort à crédit,1936, p. 530.
B.− P. ext., non péj.
1. Groupe étroitement uni de personnes réunies par des goûts communs pour des motifs divers :
7. À propos d'un article de Lemaître sur Anatole France dans le Figaro, Daudet me disait : « C'est bien de la bande de Renan, une bande d'érudits à l'érudition un peu fanée, mais avec un grain de poésie. E. et J. de Goncourt, Journal,1889, p. 1015.
8. le malade. − Et vous n'êtes pas un vrai malade, hein! Vous faites partie, en quelque sorte, de la bande. Il fait signe vers le monde du dehors. corte. − De quelle bande? le malade. − La bande, la maffia, la sainte compagnie de ceux qui vivent dehors, la clique des gens en bonne santé. Camus, Un Cas intéressant,adapté de D. Buzzati, 1955, 2etemps, 9etabl., p. 696.
SYNT. Bande d'amis, de comédiens, d'étudiants, de jongleurs, de touristes; une joyeuse bande; une bande d'une douzaine; la petite bande des amis; la bande de qqn (fam. à) : la bande à Bébert, à Bonnot; le plus bavard, le plus courageux de la bande; aller quelque part en bande, être de la même bande; faire bande à part.
2. Spécialement
MUS. Réunion, ensemble, compagnie de musiciens formant un orchestre :
9. Si tu sens sur toi des regards soupçonneux, sors une expression de Québec, appelle un orchestre une bande, un wagon-restaurant un char réfectoire. Giraudoux, Siegfried et le Limousin,1922, p. 31.
10. Comme j'attaquais la rue solitaire, les premières mesures du jazze-bande furent attaquées aussi, avec une violence incroyable. Jouve, La Scène capitale,1935, p. 48.
SOCIOL. ,,Groupe d'individus, le plus souvent non intégrés à leur milieu socio-familial, dont l'âge moyen est 16 ans et demi`` (Mucch. Sc. soc. 1969). Les bandes de jeunes; ,,la plupart des auteurs voient dans la bande une réponse à un système social désorganisé`` (Sociol.1970, s.v. gang).
C.− P. anal. [En parlant d'animaux] Bande de brochets, de canards, d'étourneaux, de loups, de rats, de sarcelles.
PRONONC. − Cf. bande1.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1360 milit. « réunion de soldats » (Froiss., Chron., III, 132 dans Gdf. Compl. : Des bendes de Normandie et de Bretagne); xves. bande (Comm., IV, 11, ibid.); 1601, 24 déc. [le syntagme ne se trouve pas dans Est. 1549 comme l'indique le FEW t. 151, p. 53 b] faire bande à part « marcher séparément » (Lett. miss. de Henri IV, t. V, p. 518, ibid. : Ils ont descouvert leur but, duquel plusieurs affectionnez a la religion catholique sont si scandalisez qu'ils ont commencé a faire bande a part); av. 1597 chef de bande « tribun militaire » (Amyot, Paul Emile, 20 dans Hug.); 2. a) p. anal. bende 1509 « réunion de personnes » (Lemaire de Belges, Illustr., I, 44, ibid. : Le Roy et la Royne, et tous les nobles de Troye, convoyerent Polymnestor Roy de Thrace et de Bistonie, avec madame Ilione sa compaigne, et toute sa bende, jusques au port de Sigee); 1669 spéc. Grand[e] bande « les 24 violons de la Chambre du Roi » (Molière, Tartuffe, collect. Bordas, II, 3, p. 57 : Là, dans le carnaval, vous pourrez espérer Le bal et la grand-bande, à savoir deux musettes); b) 1690 bande de bohémiens « bande malfaisante » (Fur.); 1718 bande de voleurs (Ac.); 1835 bande de maraudeurs, de brigands (Ac.); 3. 1468 « parti, faction » (K. Heilemann, Der Wortschatz von G. Chastellain nach seiner Chronik, Leipzig, Paris, 1937, p. 238 : J'ai volontiers nourri paix en ma maison, enchassé division où j'ai pu rompuz bandes et complu à deux laz); 1694 [être] d'une autre bande (Ac.); Ac. 1835 ,,Dans ce sens, on ne l'emploie guère que par une sorte de dénigrement.`` Empr. à l'a. prov. banda « troupe, compagnie de gens » (fin xives. dans Rayn.), d'orig. germ. dont la voie de pénétration est difficile à préciser − ou bien issu du got. − soit bandwo « signe » attesté sous la forme bandum au sens de « étendard, bannière » en lat. médiév., ca 675, Julian., Hist. Wambae, c. 16, Scr. rer. Merov., V, p. 516 dans Nierm. (le prov. étant en ce cas issu du plur. banda devenu fém. sing.) − soit bandwa « id. » (Feist); ou bien issu du germ. *banda « id. » (Brüch, p. 58, 102), le mot étant anc. dans l'ensemble des lang. rom. (v. FEW t. 151, p. 56). Le sens de « troupe » est issu de celui de « troupe assemblée sous un étendard », lui-même emploi méton. de bandum « étendard ». L'hyp. d'un empr. au corresp. ital. banda « corps de troupe distingué par son fanion » (Brunot t. 1, p. 510; DG; DEI, s.v. bandiera; REW3, no929; Dauzat70) attesté seulement dep. le xvies. (Machiavel [1469-1527] dans Batt.) n'est pas satisfaisante du point de vue chronologique.
BBG. − Duch. 1967, § 60.