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BADINAGE, subst. masc.
A.− Action de badiner; chose que l'on fait, dit ou écrit d'une manière badine.
1. Plaisanterie légère, divertissement puéril, jeu où se mêlent la fantaisie et la gaieté :
1. Il était à mille lieues de supposer qu'il avait été mis dans cette malle par simple jeu et par badinage. A. France, Riquet,1904, p. 82.
Expr. négatives. Ceci n'est pas un badinage. Ne pas entendre badinage.
Spéc. (souvent au plur.) Agaceries plus ou moins insistantes dans le flirt :
2. Le teint framboisé, [le second sculpteur] beau donneur d'accolades à l'outre, toujours prompt à casser la croûte, siffleur et chanteur d'ariettes, diseur de gaudrioles et de calembredaines usagées, trousseur de filles, gaillard au badinage et au pince-fesses, rouscailleur en diable... A. Arnoux, Carnet de route du Juif Errant,1931, p. 137.
2. Manière élégante, gracieuse et légère d'agrémenter une conversation; propos dits sur un ton badin :
3. Lui-même, par riposte, la plaisantait de son goût pour les choses chères, décoratives, fréquemment renouvelées. Mais alors que ces railleries n'étaient souvent qu'un badinage pour voiler le penchant insensé qui l'entraînait vers le luxe et la beauté... elle se croyait inférieure, trop frivole pour lui plaire jamais... Barrès, L'Ennemi des Lois,1893, p. 112.
3. LITT. Style badin :
4. Sans doute le mot de marivaudage s'est fixé dans la langue à titre de défaut : qui dit marivaudage dit plus ou moins badinage à froid, espièglerie compassée et prolongée, pétillement redoublé et prétentieux, enfin une sorte de pédantisme sémillant et joli... Sainte-Beuve, Causeries du lundi,t. 9,1851-62, p. 379.
5. Que c'est charmant les vrais contes de Perrault. D'un raccourci surprenant qui ne rappelle en rien les longues histoires de notre enfance. Badinage, grivoiserie, bonhomie charmante. Des plaisanteries excellentes que les imitations actuelles ne reproduisent pas. Alain-Fournier, Correspondance[avec J. Rivière], 1906, p. 76.
Rem. 1. Badinage et marivaudage sont souvent synon. dans les accept. 1, 2 et 3 (cf. ex. 4). Cependant, p. oppos. au maniérisme voulu du marivaudage, badinage désigne un jeu spontané, souvent innocent et superficiel. 2. Qq. dict. du xixes. (à partir de Ac. Compl. 1842, avec la mention ,,vieille langue``), signalent badinement, subst. masc. synon. de badinage.
P. ext., MUS. et PEINT. (souvent au plur.). Composition ou exécution d'allure légère, gaie et pleine de fantaisie. Ces badinages du crayon. (Ch. Blanc, Gramm. des arts du dessin,1876, p. 587),cf. plume badine.
B.− Chose de peu d'importance, bagatelle.
1. [Avec valeur concr.] Lang. région. Joujou, jouet, amusette. ,,Une boîte de badinages`` (J. Humbert, Nouv. glossaire genevois,1852, p. 33) :
6. Je t'apporte des badinages neufs : tu tâcheras d'en avoir soin. J. Humbert, Nouv. glossaire genevois,1852, p. 33.
2. [Avec valeur abstr.] :
7. [À M. le Chevalier de Rossi.] (...) Le 26 décembre (v.s.) seconde fête de Noël (...) Il n'y avait que 10 degrés de froid ce qui n'est qu'un badinage. J. de Maistre, Correspondance,1796-1821, p. 190.
3. Fam. Travail facile à accomplir et que l'on fait par jeu et sans effort. Une question d'algèbre n'est pour lui qu'un badinage (Besch.1845).
C.− CHASSE. Chasse au badinage. Manière de chasser les canards en les attirant à l'aide d'un chien courant au bord de l'eau.
Rem. 1. Attesté dans la plupart des dict. gén. 2. Le sens de badinage se rattache sans doute à badiner, verbe trans. « tromper par jeu ». Cf. aussi l'expr. signalée dans les dict. badiner les perdrix « les prendre à la chasse ».
PRONONC. : [badina:ʒ].
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1541 « sottise, niaiserie » (Calvin, Instit. chrét., I, iv, 4 ds DG : Effacer leurs péchés par des badinages qu'ils appellent satisfactions) − 1663, Molière, École des Femmes, III, 2, Paris, Seuil, 1962, p. 185; 2. 1674 « action ou discours de badin, enjouement » spéc. « manière de dire agréablement les choses » (Boileau, Art. poét., I [96] ds Littré : Imitez de Marot l'élégant badinage). Dér. de badin1*; suff. -age*.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 134.
BBG. − Lew. 1960, p. 101, 192, 207. − Pierreh. 1926.