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* Dans l'article "AZURER,, verbe trans."
AZURER, verbe trans.
A.− Emploi trans.
1. Lang. techn. Donner une couleur d'azur à quelque chose. Teindre quelque chose en bleu d'azur. Azurer des étoffes (Lar. 19e) :
1. Ce salon, entièrement peint de ce bleu faux qu'affectionne le peuple italien et dont il azure jusqu'à ses chambres, avait un plafond aux poutres et aux poutrelles blanches lignées de filets rouges, sali et écaillé au ciel de la pièce. E. et J. de Goncourt, MmeGervaisais,1869, p. 235.
Spéc. Passer le linge au bleu pour le blanchir et lui donner plus d'éclat. Bleu à azurer.
2. Littér., poét. Rendre bleu; faire paraître d'un bleu d'azur ou donner une teinte légèrement bleutée :
2. Dans nos nuits de cristal ainsi le firmament, Qui nous semble taillé d'un grand bloc seulement, Qu'une même couleur d'une arche à l'autre azure, N'est qu'un immense abîme, un vide sans mesure Où se croisent sans fin les mondes et les cieux; Et ce bleu qui paraît sa couleur à nos yeux N'est qu'un rayonnement dans la source commune Des milliers de lueurs qui se fondent en une. Lamartine, La Chute d'un ange,8evision, 1838, p. 946.
Au fig. Apporter des sentiments de calme, de réconfort ou d'espoir :
3. ... Ils viennent jusqu'à nous qui loin d'eux étouffons, Beaux, purs, et chacun d'eux portant sous sa paupière La sereine clarté des paradis profonds. Puis, quand ils ont, pieux, baisé toutes les plaies, Pansé notre douleur, azuré nos raisons, Et fait luire un moment l'aube à travers nos claies, Et chanté la chanson du ciel dans nos maisons, Ils retournent là-haut parler à Dieu des hommes, Et, pour lui faire voir quel est notre chemin, Tout ce que nous souffrons et tout ce que nous sommes, S'en vont avec un peu de terre dans la main. Hugo, Les Contemplations,Claire, t. 3, 1856, p. 266.
Rem. On trouve aussi chez Hugo le sens de « donner un aspect de beauté » : ,,... la masure / Des siècles, qu'emplit l'ombre et que l'idée azure...`` (La Légende des siècles, Vision d'où est sorti ce livre, t. 3, 1877, p. 18).
B.− Emploi pronom., littér., poét. Prendre une couleur d'azur ou une teinte légèrement bleutée.
Au fig., rare. Revêtir une apparence de beauté :
4. Je lui opposai [à Florence] que la jeunesse rend supportables nos vices et que, sur ses flots, les pires monstres s'azurent; mais les jeunes années une fois retirées, de flasques méduses jonchent nos plages... Mauriac, Préséances,1921, p. 215.
DÉR.
Azurage, subst. masc.,technol. Opération consistant à traiter certaines matières (papier, textiles, linge à blanchir, etc.) par des colorants bleus pour supprimer une teinte grise ou jaunâtre et donner plus d'éclat au blanc. (1898, M. Larchevêque, Fabrication industr. des porcelaines, t. 1, p. 32; suff. -age*).
PRONONC. : [azuʀe]. Azurage : [azyʀa:ʒ].
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. xives. fig. « emplir de l'azur céleste » (Deguileville, Le Rom. des trois pelerinaiges, fo42c, impr. Inst. ds Gdf. : La tierce pierre est la memoire De la saincte eternelle gloire Qui comme saphir pur et fin Doit de toy gecter tout venin Et du tout ton cueur azurer A Dieu et ses grans biens amer), attest. isolée; 2. 1549 asurer « colorer d'azur » (Est., s.v. asur : Asurer quelque chose, Caeruleo pingere, aut inficere); 1550-52 azurer « id. » (Ronsard, Odes, éd. Marty-Laveaux, V, 13 ds Hug. : O beau crystal murmurant, Que le ciel est azurant D'une belle couleur blue). Dér. de azur*; dés. -er.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 15.
BBG. − Chesn. 1857 (et s.v. azurage). − Duval 1959.