Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
AVANT, formateur de loc. adv. ou prép.
A.− En avant (de)
1. En avant, loc. adv.
a) Indiquant un mouvement directif local ouvert dans la direction où l'on va, où l'on regarde.
[Avec un syntagme verbal] Faire un pas, pousser, regarder en avant :
1. ... il regardait, vers la barrière, si rien ne gênait la sortie de son détachement, et désignait les éclaireurs pour envoyer en avant. Vigny, Servitude et grandeur militaires,1835, p. 206.
Loc. Mettre en avant. Avancer une idée, proposer (deux noms étaient (...) mis en avant [Joffre, Mémoires, t. 2, 1931, p. 169]). Se mettre en avant. Se produire (une certaine aversion à se mettre en avant [Amiel, Journal intime, 1866, p. 231]; lents (...) à se mettre en avant [Mounier, Traité du caractère, 1946, p. 398]).
[Avec un syntagme nom.] Le bond, la fuite, la marche en avant.
[Dans un syntagme exclam.] Empl. pour faire avancer une ou plusieurs personnes.
Empl. seul :
2. Il ne riait pas, ni Zébédé, ni moi, ni les autres; mais nous galopions tout de même, et les officiers répétaient sans cesse : − En avant! En avant! Erckmann-Chatrian, Le Conscrit de 1813,1864, p. 180.
[Dans un syntagme verbal] En avant marche!
[Dans un syntagme nom.] :
3. Il est de moi, Messieurs! Et de cet imbécile de Vif-Argent! Saluez, Vif-Argent! ... Et en avant la musique! E. et J. de Goncourt, Charles Demailly,1860, p. 59.
CHORÉGR. En avant-deux. Formule pour l'avant-deux* :
4. Les appels de : À vos places, mesdames! En avant deux! ne ralliaient personne. Gozlan, Le Notaire de Chantilly,1836, p. 152.
P. métaph. :
5. « Au revoir ici, n'importe où. Conscrits du bon vouloir, nous aurons la philosophie féroce; ignorants pour la science, roués pour le confort; la crevaison pour le monde qui va. C'est la vraie marche. En avant, route! » Rimbaud, Illuminations,1873, p. 307.
Empl. substantivement. Un en(-)avant :
6. Qu'est-ce qui distingue notre soldat, quand il est bon? Le nerf, la belle humeur, l'en-avant. P. Bourget, Monique,Trois récits de guerre, 1902, p. 238.
En partic. Désigne, au rugby, la faute commise par un joueur ,,qui laisse tomber le ballon devant lui, en direction du camp adverse`` (Lar. encyclop.).
b) [Avec valeur temp.] :
7. La douleur, comme d'un mal de dents, suppose que l'on prévoit, que l'on attend, que l'on étale quelque durée en avant et en arrière du présent; le seul présent est comme nul. Alain, Propos,1923, p. 524.
8. Hélas! Cette coïncidence elle-même ne dure qu'un instant : mais une durée infinitésimale est-elle encore une durée? En avant et en arrière se continue l'intervalle qui rendrait possible un savoir chronique ou habituel : ... Jankélévitch, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien,1957, p. 73.
2. En avant de, loc. prép.
a) Indique la position par rapport à quelqu'un ou à quelque chose placé devant :
9. En avant d'eux, étaient les prés en pente au bas desquels il semblait que le village s'était laissé glisser, comme les gamins font sur leur fond de culotte. Ramuz, La Grande peur dans la montagne,1926, p. 28.
10. Seul, tient bon le réduit qu'ils [les Allemands] ont établi en avant des ponts de Kehl et vers lequel courent leurs fuyards pêle-mêle avec nos voitures de combat. De Gaulle, Mémoires de guerre,1959, p. 137.
Rem. Dans l'ex. suiv., le point de repère (introd. par de) est omis mais peut facilement être rétabli (en avant signifiant en tête du cortège) :
11. L'ordonnateur nous donna nos places. Le curé marchait en avant, puis la voiture. Camus, L'Étranger,1942, p. 1133.
b) Au fig. :
12. Pas d'autre violence que la douceur, et patience que continuité, et outil que l'intelligence, et pas d'autre liberté Que ce rendez-vous en avant de moi sans cesse avec l'ordre et la nécessité! Claudel, Poésies diverses,Le Fleuve, 1952, p. 851.
B.− D'avant.[Avant est prép. ou adv.]
1. La prép. de pourrait être omise (la banquette d'avant/la banquette avant, la nuit d'avant/la nuit avant), toutefois sa présence permet de déterminer plus nettement le subst. en faisant jouer à d'avant ou au groupe introd. par d'avant le rôle d'un véritable compl. de nom.
a) Local :
13. Toute la banquette d'avant disparaît sous l'amas. Romains, Knock,1923, I, scène unique, p. 2.
MAR. Gaillard d'avant (Flaubert, Correspondance, 1843, p. 140), château d'avant (Moselly, Terres lorraines, 1907, p. 85).
b) Temporel :
14. C'était l'heure d'avant dormir. Dorgelès, Les Croix de bois,1919, p. 51.
2. La prép. de est indispensable lorsqu'elle sert à marquer l'origine :
15. Inquiète de n'éprouver plus la paix d'avant que cet homme la possédât, comment eût-elle discerné ce désaccord entre son cœur toujours endormi et sa chair à demi-éveillée? Mauriac, Le Baiser au lépreux,1922, p. 189.
16. Et pourtant soyez sans remords : mon malheur est d'avant vous et d'après vous. Montherlant, Les Lépreuses,1939, p. 1390.
PRONONC. − 1. Forme phon. : [avɑ ̃]. Pour Littré ,,le t se lie; avant un autre, dites : a-van-t-un autre``. Enq. : /ɑvɑ ̃/. 2. Homon. : avent. (En) avant : [ɑ ̃navɑ ̃].
ÉTYMOL. ET HIST. I.− Adv. 1. Antériorité dans le temps 938-52 « auparavant » (Fragm. de Valenc., vo, 1. 36 ds Gdf. Compl. : E le evangelio secundum Matheum de avant dist); 950-1000 « id. » (Passion, éd. d'Arco Silvio Avalle, 457-58); 2. antériorité dans l'espace 950-1000 « en avant » (Ibid., 19-20 : Avant dels sos dos enveied, Un asne adducere se roved). II.− Prép. 1. Antériorité dans l'espace 950-1010 « devant » (Ibid., 256 : Avan toz vai a pasïun); 1ertiers xiiies. « id. » (Chevalier deux épées, éd. W. Foerster, 683 ds T.-L.); 2. antériorité dans le temps 1288 (J. de Journi, Dîme de pénitence, éd. H. Breymann, 2379, ibid. : Jonatas fu a mort jugiés Pour che qu'il prinst une disnee Avant l'eure qu'ert ordenee). III.− Loc. conj. 1258 avant que (Mahomet, éd. Reinaud et Fr. Michel, 54, ibid. : avant que soient, Set les choses par l'angele saint). IV.− 1. Adv. a) xes. a en avant, antériorité dans le temps « à l'avenir » (St Léger, éd. E. Koschwitz, 192 ds T.-L. : peis li promest adenavant), seulement en a. fr.; b) xies. antériorité dans l'espace « en précédant les autres » (Alexis, éd. G. Paris et L. Pannier, 113e, ibid. : Vont en avant, si derompent la presse); xves. fig. mettre en avant « faire connaître » (Comm., V, 2 ds Littré); 2. loc. prép. 1243 en avant « devant » (Ph. Mousket, Chron., éd. Reiffenberg, 23723 ds T.-L. : il iert ses om, sel devoit Avoiier, et il i avoit Pensee et cuer en avant dieu Et es saintüaires del lieu). Empr. au b. lat. abante (ab, v. a-2et ante, v. anté-, préf.), I 2 (Itala, cod. Cant. Luc., 19, 4 ds TLL s.v., 46, 48), II 1 (Ibid. [Aug. gen. c. Manich. Migne, 34, 196] Gen., 3, 8, ibid., 46, 33); le sens temporel étant à cette époque rendu par ante en lat. médiév. II 2 abante prép. au sens temporel : 1127-28 (Galbertius, Karol., 3 ds Mittellat. W. s.v., 7, 46); IV loc. composée de la prép. en* et de avant*.