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AUTO(-)CRITIQUE,(AUTO CRITIQUE, AUTO-CRITIQUE) adj. et subst. fém.
A.− PSYCHOL., subst. Fait de juger son propre comportement en vue de l'améliorer :
1. Tu inclines donc à l'hypocondrie. Et la nature de tes occupations t'y pousse. L'étude constante de soi-même, l'auto-critique de ses impressions mobiles augmente cette sensitivité qui peut devenir maladive et dangereuse : maladive en ce qu'elle grossit les petites misères, dangereuse en ce qu'elle ôte le courage. Amiel, Journal intime,1866, p. 165.
2. Il est presque de règle à la puberté, fréquent à tout âge chez les timides et chez les éléments paranoïdes : une haute opinion de soi liée à un dédain de l'entourage, une insuffisance de l'autocritique, sous la forme notamment du sens du ridicule. Mounier, Traité du caractère,1946, p. 589.
Emploi adj. :
3. Plus qu'aucun autre, Amiel aurait eu besoin de ce « côté radieux et consolateur ». Tous les esprits auto-critiques sont condamnés par définition à vivre au milieu des vapeurs qui à la moindre de leurs démarches s'élèvent aussitôt autour d'eux : ... Du Bos, Journal,1921, p. 14.
B.− POL. (Marxisme). Fait, pour un homme politique, un militant, un groupe de militants d'analyser et de reconnaître publiquement, devant les instances responsables, ses erreurs ou déviations politiques. Faire son autocritique :
4. ... on fait grand cas là-bas, de ce qu'on appelle « l'auto-critique ». Je l'admirais de loin et pense qu'elle eût pu donner des résultats merveilleux, si sérieusement et sincèrement appliquée. Mais (...) cette critique ne consiste qu'à se demander si ceci ou cela est « dans la ligne » ou ne l'est pas. Gide, Retour de l'U.R.S.S.,1936, p. 51.
5. Faisons un peu d'auto-critique (...). À vouloir le mieux, on se voue à juger le pire et quelquefois aussi ce qui est seulement moins bien. Bref, on peut prendre l'attitude systématique du juge, de l'instituteur ou du professeur de morale. Camus, Actuelles I,1944-48, p. 39.
Rem. 1. Le mot qui dans ce sens appartient au vocab. marxiste s'est étendu à d'autres domaines. Cf., p. ex. Tez. 1968, auto-contrôle ou auto-critique, qui ,,consiste pour chaque responsable à juger lui-même les résultats de son activité [dans l'entreprise]``. Le mot acquiert une grande généralité de sens mais ne se confond pas avec examen de conscience qui conserve une coloration religieuse. 2. 1reattest., sens A 1866 supra; au sens B, cf. art. M. Thorez, ds la revue L'Internationale communiste, no21, 20 juill. 1930, reproduit dans les Œuvres de M. Thorez, Paris, Éd. Soc., 1950 : ,,... au lendemain du 1erMai [1930], alors que la direction n'extériorisait pas l'étude critique et sérieuse de cette journée de lutte à laquelle il avait été procédé, des organisations de base faisaient leur autocritique devant la masse et envoyaient leur bilan, actif et passif, au journal du Parti``. Le mot, au sens pol., transpose le russe samokritika (Otto Jänicke ds Wartburg, Mélanges, Tübingen, Max Niemeyer, t. 2, 1968, p. 452).
PRONONC. : [ɔtɔkʀitik] ou [otɔkʀitik]. Cf. auto-1.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 12.
BBG. − Jänicke (O.). Zu den slavischen Elementen im Französischen. In : [Mél. Wartburg (W. von)]. Tübingen, 1968, t. 2, p. 452. − Lafon 1969. − Piéron 1963. − Pol. 1969. − Porot 1960. − Rigaud (A.). Sus à l'autocoat. Vie Lang. 1969, p. 595. − Suavet 1970. − Tez. 1968.