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ATTIRAIL, subst. masc.
Ensemble d'objets disparates, usuels, nécessaires à tel ou tel usage :
1. ... de chaque côté de la rue on voyait étalé l'attirail ordinaire des commerçants ambulants; quelques miroirs tout neufs, de vieux livres de messe, les plus sales objets de la vie commune, quelques tableaux sans cadres; ... Janin, L'Âne mort et la femme guillotinée,1829, p. 47.
2. Dans la matinée il y eut un passage presque ininterrompu de population civile évacuée vers l'intérieur, avec tout l'arroi et l'attirail désolants qui constituaient le rite de pareils cortèges : ... Romains, Les Hommes de bonne Volonté,Verdun, 1938, p. 108.
3. Rien de moins commun que l'attirail du magicien, tel que le représentent les gravures de Dürer ou que le décrit le monologue de Faust. J. Vuillemin, Essai sur la signif. de la mort,1949, p. 223.
SYNT. Attirail de guerre, de pêche, de toilette; attirail du peintre, du soldat.
Rem. 1. Rare au plur. 2. Tend à prendre une coloration péj. et fam. (cf. ex. 2).
P. ext., fam., péj. Bagage hétéroclite et encombrant qu'on déplace avec soi, souvent inutilement :
4. Une femme de chambre apportait des coffres, des cartons, fermait des malles, et déposait à la hâte cet effrayant attirail sans lequel les femmes ne consentent jamais à se mettre en voyage. Nerval, Le Marquis de Fayolle,1855, p. 15.
5. Ah! Il était harnaché! ... Il en avait lourd sur les os... Tout un attirail de trouffion, un paquetage complet... Avec deux musettes! Deux bidons! Trois gamelles! Et par-dessus un cor de chasse... Céline, Mort à crédit,1936, p. 665.
P. métaph., péj. Ensemble d'éléments composites d'une idée, d'un art, d'une attitude qu'on étale inutilement :
6. Le romantisme banal, qui allait s'épandre et se vulgariser jusqu'à bercer de sa musiquette le sentimentalisme facile de la bourgeoisie allemande, emprunta son attirail poétique à Heine et, à travers lui, au plus gracieux des grands lyriques romantiques : à Eichendorff. Béguin, L'Âme romantique et le rêve,1939, p. 313.
PRONONC. : [atiʀaj]. Cf. suff. -ail et -aille.
ÉTYMOL. ET HIST. − xves. atirail « ensemble d'objets nécessaires pour un certain usage (spécialement la guerre) » (Le franc archer de Baignolet, à la suite des poésies de Villon, Bibl. elz. d'apr. Delboulle ds R. Hist. litt. Fr., t. 2, p. 266 : Craon, Cures, l'Aigle et le Bressoire, Accourent pour veoir l'histoire; La Rochefouquault, l'Amiral, Aussi Beuil et son atirail); 1669 p. ext. fam. et péj. « ensemble disparate d'objets qu'on emporte avec soi » (La Fontaine, Psyché, I ds Dict. hist. Ac. fr., p. 348 : Elle commença par le point le plus important, c'est-à-dire par les habits et par l'attirail que le sexe traîne après lui). Dér. du verbe a. fr. atir(i)er « accommoder, arranger » (ca 1130, Couronnement Louis, éd. E. Langlois, 1324 var. ds T.-L. : Cil crestïen m'ont trop mal atirié; 1172-75, Chr. de Troyes, Chevalier au lion, éd. W. Foerster, 2363, ibid. : Sor son chief une garlandesche Tote de rubiz atiriee; av. 1188, Partenopeus de Blois, éd. Crapelet, 7602, ibid. : Partonopeus s'ocit Del jor del tornoi desirer Et de ses armes atirer), lui-même dér. du subst. a. fr. tire « ordre, rang » (1170-71 a tire « sans interruption, sur le champ », Chrest., Clig., 5826, éd. Foerster ds Gdf.), lui-même empr. à l'a.b.frq. *têrī « position suivant un ordre établi » corresp. à l'a.h.all. ziari, m.h.all. ziere, all. mod. Zier « ornement, parure », norv. tir « éclat » anc. nord. tirr « éclat, gloire, honneur ». L'hyp. qui rapproche attirail de attirer*, tirer* (Dauzat 1968) n'est pas acceptable. [La date ca 1100 avec réf. aux Romanische Studien, t. 1, p. 176, proposée pour le judéo-fr. teire par FEW, t. 17, p. 325a est inexacte, l'étude en question étant une éd. du ms. 135 (devenu 1466 no4) de la Bodleian library d'Oxford, 2emoitié du xiiies.; l'a. fr. tire est donc bien ant., supra].
STAT. − Fréq. abs. littér. : 144.
BBG. − Forest. 1946. − Henry (A.). A. fr. atirer. Romania. 1958, t. 79, p. 507. − Lew. 1960, p. 159. − Pope 1961 [1952], § 814.