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ATOME, subst. masc.
A.− Vx. Particule infiniment petite, insécable et homogène, constituant, avec d'autres éléments de même nature, la matière :
1. Leucippe et Démocrite admettent une substance primitive, décomposée en une infinité d'atomes en mouvement dans le vide... E. Perrier, La Philos. zool. avant Darwin,1884, p. 4.
2. Cette fille lui plaisait et son épicurisme louait l'ordre des atomes qui la composaient. A. France, Les Dieux ont soif,1912, p. 178.
P. hyperb. :
3. Pas un atome de poussière, pas une moisissure aux murs. A. Daudet, Le Nabab,1877, p. 208.
P. métaph. ou au fig. :
4. Le seul secret qui lui appartienne, et qu'il [Rubens] n'ait jamais livré, même aux plus sagaces, même aux mieux informés, (...) c'est ce point impondérable, insaisissable, cet atome irréductible, ce rien qui dans toutes les choses de ce monde, s'appelle l'inspiration, la grâce ou le don et qui est tout. E. Fromentin, Les Maîtres d'autrefois,1876, p. 55.
5. ... et je vous avouerai que je ne trouve pas dans tous les ouvrages des théologiens un atome de bon sens. A. France, Les Dieux ont soif,1912, p. 186.
6. Je comprenais ainsi que les paroles d'Albertine, quand on l'interrogeait, ne contenaient jamais un atome de vérité... Proust, La Prisonnière,1922, p. 350.
Rem. Dans l'ex. suiv., atome, en appos., prend une valeur adj. :
7. ... et ce peuple privilégié, dont la perfection consiste à se couper un petit morceau de chair; ce peuple atôme, qui, dans l'océan des peuples, n'est qu'une petite vague, et qui veut que Dieu n'ait rien fait que pour lui seul, réduira encore de moitié, par son schisme, le poids déjà si léger qu'il établit dans la balance de l'univers. Volney, Les Ruines,1791, p. 152.
Loc. et au fig. Atomes crochus. [P. allus. à la philos. de Démocrite selon lequel les atomes constituent les corps en s'accrochant les uns aux autres] Sympathie, affinité qui s'établit entre deux êtres :
8. ... je ne sais que lui dire. Entre elle et moi il n'y a pas de ces atomes crochus qui font les relations suivies. Je crains que mes atomes à moi perdent tout leur pouvoir accrochant. Mérimée, Lettres à Mmede la Rochejacquelein,1870, p. 183.
B.− Sens mod.
1. CHIM. La plus petite partie d'un corps simple qui puisse entrer en combinaison avec une autre :
9. Les parties constitutives des molécules qui ne peuvent être divisées ni mécaniquement, ni chimiquement se nomment des atomes. H. Fontaine, Électrolyse,1885, p. 13.
10. ... elles [les chlorophylles] ont même nombre d'atomes de carbone, un peu d'oxygène, mais leur molécule renferme de l'azote (...) et même un atome métallique, le magnésium. L. Plantefol, Cours de bot. et de biol. végétale,t. 1, 1931, p. 306.
P. anal. PSYCHOL. Atomes psychiques. ,,Éléments qualitatifs indivisibles, de nature mentale, par le groupement desquels seraient formés, d'après certaines écoles, les états psychiques complexes`` (Lal. 1968). Cf. atomisme.SOCIOL. ,,Dans la terminologie de Moreno, l'atome social représente le pattern d'attractions et de répulsions réciproques exercées entre un individu et un groupe`` (Piéron 1963).
2. CHIM. et PHYS. NUCL. Partie d'un élément matériel conçue comme un système composé d'un noyau de protons et de neutrons autour desquels gravitent des électrons :
11. À la veille de la première guerre mondiale, une nouvelle notion importante, celle d'isotope, vint compléter la précédente : si pour un élément donné, le nombre total de protons présents dans les noyaux de ses atomes est constant et caractéristique, il n'en est souvent pas de même pour le nombre de neutrons qui peut varier de quelques unités. Les atomes d'un élément qui ne diffèrent que par le nombre de neutrons contenus dans leur noyau sont nommés des isotopes : ce sont de véritables jumeaux en raison de la quasi-identité de leurs propriétés physico-chimiques qui rend leur séparation extrêmement difficile, mais leurs caractères nucléaires sont très différents, et ce fait jouera un rôle de premier plan dans l'affaire atomique. Goldschmidt, L'Aventure atomique,1962, p. 15.
Époque, ère, civilisation de l'atome. Ère caractérisée par l'exploitation militaire ou pacifique de l'énergie nucléaire.
P. ext. ,,Le mot atome a été appliqué, depuis une dizaine d'années, à certains éléments physiques considérés comme finis, discontinus, indivisibles et répétés à un grand nombre d'exemplaires semblables : on a ainsi appelé atomes d'électricité les électrons; atomes d'énergie ou atomes d'action (...) les quanta de Planck, etc. (...) Le mot atome, en ce sens, n'est jamais employé seul, et ne doit pas l'être, si l'on veut éviter les équivoques`` (Lal. 1968).
PRONONC. ET ORTH. − 1. Forme phon. : [ato:m]. Le phonème o est fermé et long ,,dans la plupart des mots où il est suivi d'un seul m (...), qu'on l'écrive ou non avec un accent circonflexe`` (Grammont Prononc. 1958, p. 18). Buben 1935, p. 41, indique que ces mots ,,prennent souvent un o bref, sous l'influence des mots en -omme``. Fouché Prononc. 1959, p. 79, indique que le [o] s'ouvre lorsqu'il devient inaccentué dans les dérivés : atomique, atomisme, etc. Enq. : /atom, D/. 2. Forme graph. − Fér. Crit. t. 1 1787 écrit atôme.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1350-1400 philos. et phys. anc. athome « selon les philosophes anciens, le plus petit élément de matière, considéré comme indivisible » (Aalma, I, 709 ds Mélanges Haust, p. 352 : Athomus, athomes, c'est nom indevisible pour sa petitesse); 2. 1845 chim. atome « particule d'un élément chimique qui forme la plus petite quantité susceptible de se combiner » (Besch.); 3. 1930 phys. nucléaire « cette particule en tant que formant elle-même un système complexe » (R. Ruyer, Esquisse d'une philos. de la structure, p. 311 : ... grâce au progrès des hypothèses sur la structure de l'atome ... [p. 332] ... C'est encore une chance que chaque atome soit capable d'émettre des radiations lumineuses). Empr. au lat. atomus, attesté au sens 1 dep. Lucilius (TLL s.v., 1046, 20; cf. Cicéron, Fin., 1, 17, ibid., 1046, 23 : Democritus atomos quas appellat, id est corpora individua propter soliditatem, censet in infinito inani... ita ferri, ut concursionibus inter se cohaerescant... eumque motum atomorum nullo a principio, sed ex aeterno tempore intelligi convenire), lui-même empr. au gr. α ́ τ ο μ ο ς, de même sens, littéralement « qu'on ne peut couper, indivisible ».
STAT. − Fréq. abs. littér. : 968. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 991, b) 1 738; xxes. : a) 1 137, b) 1 654.
BBG. − Arnaud 1966. − Bouillet 1859. − Chamb. 1970. − Charles 1960. − Chesn. 1857. − Duch. 1967, § 7, 62. − Duval 1959. − Électron. 1963-64. − Foulq.-St-Jean 1962. − Fromh.-King 1968. − Galiana Déc. sc. 1968. − Goblot 1920. − Grand. 1962. − Julia 1964. − Laitier 1969. − Lal. 1968. − Larch. 1880. − Littré-Robin 1865. − Méd. Biol. t. 1 1970. − Miq. 1967. − Mucch. Sc. soc. 1969. − Musset-Lloret 1964. − Neyron 1970. − Nucl. 1964. − Nysten 1814. − Ostoya s. d. − Piéron 1963. − Plais.-Caill. 1958. − Privat-Foc. 1870. − Ros.-Ioud. 1955. − Sill. 1965. − Sociol. 1970. − Uv.-Chapman 1956.