Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
ASSURANCE, subst. fém.
I.− [Avec une idée de protection ou de garantie contre une faiblesse, un péril, etc.]
A.− Action d'assurer; résultat de cette action.
1. Domaine matériel ou techn.Ce qui assure.
a) TECHNOL. Support de quelque chose. ,,Assurance de panier. Osier qui est sous l'osier tors, qui fait l'anse du panier`` (Gattel 1841).
Spéc., arg. Canne (cf. Dict. complet de l'arg. employé dans les Mystères de Paris, 1844, p. 28).
b) ALPINISME. ,,Technique de sécurité utilisée par les alpinistes et consistant à prévenir toute chute d'un grimpeur en le maintenant attaché au bout d'une corde qu'on peut retenir`` (Gautrat 1970).
c) MÉTALL. ,,Excédent de matière que l'on emploie dans une fonte sur le poids présumé de la pièce à couler, et qui est destiné à parer soit à des erreurs de calcul, soit à des accidents imprévus`` (Lar. 19e, Nouv. Lar. ill.).
2. Domaine de l'animé.Ce qui est assuré, état de ce qui est assuré.
a) Vieilli. Lieu d'assurance (iron.). Lieu qui procure la sécurité, prison (cf. mettre qqn en sûreté). ,,Je l'ai mis en lieu d'assurance`` (Ac. 1798-1932).
b) FAUCONN. Oiseau en assurance. ,,En parlant d'un oiseau bien assuré, qui n'est plus attaché par le pied et qui est hors de filière`` (Baudr. Chasses 1834).
c) CHASSE. [En parlant d'un animal] Fermeté et sécurité dans la marche du cerf (cf. Ac. Compl. 1842).
3. Au fig., usuel. [En parlant de pers.] Sentiment d'être assuré contre toute faiblesse, confiance (éventuellement excessive) en soi. Synon. aplomb.Prendre, donner de l'assurance; avoir de l'assurance, manquer d'assurance; une mâle assurance :
1. ... il soufflait un peu entre ses paroles, comme un homme qui a couru; mais ses yeux clairs étaient tranquilles et pleins d'assurance. Hémon, Maria Chapdelaine,1916, p. 46.
B.− DR. Action de garantir contre certains risques moyennant une rémunération convenue; résultat de cette action, garantie. Chambre d'assurance, compagnie d'assurance(s); contrat, police, prime d'assurance.
P. ext. Le contrat lui-même. Contracter, prendre une assurance sur, contre :
2. ... un incendie me faisait penser à l'assurance. Voilà une déesse qui n'est pas aimée, à beaucoup près, comme la fortune. On la redoute; on lui porte de maigres offrandes, sans aucun enthousiasme. Et cela est aisé à comprendre; les bienfaits de l'assurance ne se montrent qu'en même temps que le malheur. Alain, Propos,1921, p. 302.
SYNT. Assurance contre l'incendie, la maladie, la vieillesse ou assurance-incendie, assurance maladie, assurance vieillesse; assurance sur la vie, assurance-vie; assurance(-)automobile; assurance tous risques; assurances maritimes. Assurances sociales (p. oppos. à sécurité sociale). ,,Système de protection sociale (retraites, allocations diverses) qui donne lieu à versement de primes, lorsque ce versement ne revêt pas un caractère d'obligation légale`` (Romeuf t. 1 1956).
P. ell., fam. :
1. Payer l'assurance. Payer la prime d'assurance :
3. Il [Joseph] doit payer des assurances, honorer le notaire... G. Duhamel, Chronique des Pasquier,La Passion de Joseph Pasquier, 1945, p. 112.
2. Au plur. Compagnie(s) d'assurances. Nationaliser les assurances; Conseil National des assurances (Romeuf t. 1 1956) :
4. Je regrette, Tigre, mais l'assurance doit être prévenue dans le délai d'un jour. Anouilh, La Répétition,1950, III, p. 78.
Spéc. Assurance de fraude. Contrebande :
5. Il est des spéculateurs qui, moyennant une prime de quinze, vingt ou trente pour cent, se chargent de faire passer franche d'impôt à la frontière, une marchandise quelconque. On les nommes assureurs de fraude, et leur action assurance. Boucher1835.
P. métaph. Assurance contre (qqc.) (L. Rigaud, Dict. du jargon parisien, L'Arg. anc. et mod., 1878, p. 310 : Assurance contre la soif) :
6. Le double bien que vous nous promettez, vous l'avez vous-mêmes entre les mains. Et le premier est l'assurance contre l'inquiétude, le déliement de l'obligation du travail. Claudel, La Ville,2eversion, 1901, II, p. 459.
II.− Au fig. [Avec une idée de garantie morale ou intellectuelle]
A.− Vx. Sécurité morale, confiance :
7. ... lorsque l'ascendant politique des privilégiés était entièrement anéanti, quelle assurance dans l'avenir ne fallait-il pas pour risquer, en faveur d'un nom, tout ce qu'on possédait déjà de biens réels! Mmede Staël, Considérations sur les princ. événements de la Révolution fr.,t. 1, 1817, p. 364.
8. Mon héros, dors en assurance; Ton sommeil sera respecté; ... Baour-Lormian, Ossian,Minvane, 1827, p. 94.
B.− Garantie de vérité, quasi-certitude :
9. Si l'homme peut prédire, avec une assurance presque entière les phénomènes dont il connaît les lois; si, lors même qu'elles lui sont inconnues, il peut, d'après l'expérience du passé, prévoir, avec une grande probabilité, les événements de l'avenir; pourquoi regarderait-on comme une entreprise chimérique, celle de tracer, avec quelque vraisemblance, le tableau des destinées futures de l'espèce humaine, d'après les résultats de son histoire? Condorcet, Esquisse d'un tableau hist. des progrès de l'esprit hum.,1794, p. 203.
10. Une pareille étude patiemment poursuivie vous fournira, j'en ai l'assurance, des lumières inattendues. Cadet de Gassicourt, Traité clinique des maladies de l'enfance,t. 2, 1880-84, p. 3.
11. En confiance, l'espoir renaissait dans mon cœur; que dis-je : espoir? C'était déjà de l'assurance, et que j'imaginais sentir également chez Alissa; car je doutais si peu de moi que je ne pouvais plus douter d'elle. Gide, La Porte étroite,1909, p. 563.
Avoir, donner l'assurance de qqc., de faire qqc., que + prop. sub. :
12. ... les religieux qui se plaisent dans leur état demeureront, avec toute assurance de protection, dans les maisons où ils sont actuellement... Le Moniteur,t. 2, 1789, p. 383.
13. ... cause perturbatrice dont la raison, par le sentiment qu'elle a de l'ordre des choses, peut deviner l'existence, et en certains cas démêler les effets; comme aussi elle peut, dans d'autres cas, donner la quasi-certitude ou l'assurance morale que nos perceptions et que nos idées ne sont pas affectées de pareilles causes perturbatrices. Cournot, Essai sur les fondements de nos connaissances,1851, p. 575.
C.− P. méton., le plus souvent au plur. Affirmation, protestation, promesse propres à garantir quelque chose :
14. ... il subtilisa les finesses de l'amabilité jusqu'aux clignements de la connivence, aux demi-mots, aux sous-entendus, aux mystères de la complicité; et finalement exalta les assurances d'amitié jusqu'aux protestations de tendresse, jusqu'à la déclaration d'amour, illuminant alors pour nous seuls, d'une langueur secrète et invisible à la Châtelaine, une prunelle énamourée dans un visage de glace. Proust, Du Côté de chez Swann,1913, p. 126.
[Empl. comme formule de politesse à la fin d'une lettre] Veuillez agréer les assurances de ma haute considération :
15. Trouvez bon, Madame, que je me rappelle au souvenir de M. le Comte, et agréez l'assurance de mon très humble respect. Courier, Lettres de France et d'Italie,1813, p. 862.
PRONONC. ET ORTH. : [asyʀ ɑ ̃:s]. Fér. Crit. t. 1 1787 rappelle : ,,Autrefois, on écrivait asseurance`` (cf. aussi Littré et assurer).
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. a) Ca 1164-85 « certitude, garantie » (Gautier d'Arras, Eracle, 5590, E. Löseth ds R. Hist. litt. Fr. t. 2, p. 264 : Et faite soit l'asseürance De tenir ceste couvenance); b) ca 1200 « sentiment de sécurité » (Perceval, éd. Potvin, 36916 ds T.-L. : J'aroie male assëurance, Se g'i aloie, de ma vie); c) 1539 « confiance en soi, aplomb » (R. Estienne, Dict. fr. lat., Paris, p. 42 : Plein d'assurance, qui ne s'estonne en rien, Confidens); 2. a) 1563-83 « contrat de garantie contre certains risques » (Guidon de la mer in de Freville, Mém. sur le commerce maritime de Rouen, I, 347 ds Barb. Misc. 1938-43, t. 5, p. 328 : Asseurance est un contract par lequel on promet indemnité des choses qui sont transportees d'un pays en autre, specialement par la mer et ce par le moyen du prix convenu entre l'assuré qui fait ou fait faire le transport et l'assureur qui promet l'indemnité. Elle se fait et se dresse par contract porté par escrit, appelé vulgairement police d'asseurance); b) 1835 « institution qui garantit contre certains risques » (Ac. : Assurance mutuelle). Dér. de assurer*; suff. -ance*.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 2 072. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 3 189, b) 1 944; xxes. : a) 2 664, b) 3 446.
BBG. − Bach.-Dez. 1882. − Banque 1963. − Barb. Misc. 23 1938-43, p. 328. − Barr. 1967. − Baudhuin 1968. − Baudr. Chasses 1834. − Bél. 1957. − Blanche 1857. − Boucher 1835. − Boud.-Frabot 1970. − Bouillet 1859. − Burn. 1970. − Cap. 1936. − Chabat t. 1 1875. − Comm. t. 1 1837. − Criqui 1967 →. − Dodin 1968. − Dupin-Lab. 1846. − Gautrat 1970. − Gautrat Ski 1969. − Gruss 1952. − Guerber 1967. − Jal 1848. − Kuhn 1931. − Lacr. 1963. − Lafon 1969. − Lal. 1968. − Lar. comm. 1930. − Lar. mén. 1926. − Lauzel-Muss. 1970. − Lavedan 1964. − Le Clère 1960. − Lemeunier 1969. − Le Roux 1752. − Lew. 1960, p. 63, 126. − Littré-Robin 1865. − Marcel 1938. − Math. 1967. − Mathieu 1970. − Méd. Biol. t. 1 1970. − Noter-Léc. 1912. − Réau-Rond. 1951. − Réau-Rond. Suppl. 1962. − Remig. 1963. − Romeuf t. 1 1956. − Soé-Dup. 1906. − Spr. 1967. − Suavet 1970. − Will. 1831.