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ASSOURDISSEMENT, subst. masc.
Action d'assourdir; état d'une personne ou d'une chose assourdie.
A.− [Ce qui est assourdi est une pers.] État de surdité passagère généralement causé par une source sonore de forte intensité :
1. ... Une locomotive manœuvrait, proche à nous coudoyer, et elle braillait à pleins poumons. (...) et j'apercevais grimacer, en proie à l'impuissance et à l'assourdissement, les autres faces, casquées et ceinturées de jugulaires, − car nous étions sentinelles dans cette gare. Barbusse, Le Feu,1916, p. 101.
Spéc., MÉD. Action de causer une surdité passagère à quelqu'un. ,,Assourdissement contralatéral, dans l'étude audiométrique d'une des deux oreilles, artifice employé gour supprimer l'intervention possible de l'autre.`` (Piéron 1963).
Rem. 1. Le compl. prép. de peut exprimer la source sonore qui est à l'orig. de l'assourdissement et assourdissement devient synon. de vacarme assourdissant : un assourdissement de sifflets suraigus (Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir, 1893, p. 248). Dans ce cas la pers. qui subit l'assourdissement n'est pas exprimée :
2. Là seulement, les obus tombaient. Henriette resta figée, très pâle, dans l'assourdissement d'une effrayante détonation, dont le coup de vent l'enveloppa. Zola, La Débâcle,1892, p. 281.
Rem. 2. Si le subst. est déterminé par un adj. poss., celui-ci renvoie gén. à la pers. assourdie. Son assourdissement fut terrible.
B.− [Ce qui est assourdi est une chose; le compl. prép. de désigne ce qui est l'obj. de l'affaiblissement] Assourdissement d'un bruit, d'une chambre :
3. ... cette chambre est matelassée, et un double lambris nous répond de son assourdissement [= de l'assourdissement dont la chambre est l'objet]. A. Dumas Père, La Reine Margot,t. 3, 1845, p. 95.
4. L'air n'entrant dans les compartiments à air des jeux qu'en petite quantité (...), il se produit un adoucissement ou « assourdissement » du son. G. Schmitt, C. Simon, Nouv. manuel complet de l'organiste,1905, p. 268 (encyclop. Roret).
PHONÉT. ,,Pour une consonne, perte de la résonnance glottale appelée voix (d'où aussi le nom de dévocalisation) par passage de la sonore à la sourde correspondante : b > p, d > t, z > s`` (Mar. Lex. 1933, p. 36) :
5. ... le désaccord n'a cessé de s'aggraver entre l'écriture et la parole; l'une est restée à peu près fixe, l'autre s'est modifiée assez profondément par le fatal affaiblissement des voyelles et l'assourdissement prévu des consonnes. Gourmont, Esthétique de la lang. fr.,1899, p. 224.
6. Les vibrations glottales ne commencent qu'au cours de la tenue consonantique, voire de la détente, et la consonne, au début sourde, ne devient sonore que vers la fin. Ce type est connu sous le nom de mi-sonore. Il provient parfois de l'assourdissement d'une ancienne sonore précédée d'une consonne sourde ou placée à l'initiale du mot... G. Straka, Respiration et phonation, B. de la fac. des lettres de Strasbourg,1957, p. 422.
Rem. Terme n'entrant ds le dict. de l'Ac. qu'à partir de 1932.
PRONONC. : [asuʀdismɑ ̃].
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1596 « action de rendre sourd » (L. Hulsius, Dict. françois-alemand et alemand-françois, Noribergae) − 1675 (Nouv. dict. fr.-all. et all.-fr. à Basle pour J. H. Widerhold, 2eéd.); 1828 (V. Hugo, Les Orientales, 35 ds Rob. : Hé! sans le bruit de vos bastilles, N'ai-je donc pas assez, mes filles, De l'assourdissement des flots?); 2. 1899 phonét., supra, ex. 5. Dér. du rad. du part. prés. de assourdir*; suff. -ment1*.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 16.
BBG. − Darm. 1877, p. 96. − Mar. Lex. 1933. − Mar. Lex. 1961 [1951]. − Méd. Biol. t. 1 1970. − Piéron 1963. − Pir. 1964. − Springh. 1962.