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ASSOIFFER, verbe trans.
A.− Emploi trans.
1. Assoiffer qqn.Lui donner une forte soif; le faire souffrir de la soif par la privation de boissons :
1. Il tomba dans les rues noires. La gare était lointaine. Personne à qui dire un mot : il se sentit un blessé sans gloire. Songeant que cette guerre n'en finissait pas, il monta dans un wagon vide... Il avait la bouche sèche : son morne dîner l'assoiffait. Benjamin, Gaspard,1915, p. 107.
Emploi abs. :
2. Deux peuples se ruaient l'un vers l'autre, pareils À deux orages fous cognés sous le soleil. Cyrus barrait l'Euphrate en son cours millénaire; Il assoiffait et affamait d'abord : ... Verhaeren, La Multiple splendeur,1906, p. 31.
2. Au fig. Assoiffer qqn de qqc.Susciter en lui un désir ardent, passionné :
3. ... Et voilà qu'il se tait sans un reste de rage. Car il ne peut plus croire à ta promesse, ô mort! Tu ne peux rien sur l'âme; et l'impossible envie Toujours l'assoiffera de bonheur, n'importe où; ... Dierx, Poèmes et poésies,Soleil couchant, 1864, p. 54.
B.− Emploi pronom., rare
1. Sens réfléchi ou réciproque Se donner une forte soif :
4. Eh bien, je sais qu'il y a à Cherbourg, à cette heure, une bonne occasion... S'agirait d'un petit café, près du port, d'un petit café, placé on ne peut pas mieux... L'armée boit beaucoup, en ce moment... tous les patriotes sont dans la rue... ils crient, ils gueulent, ils s'assoiffent... Ce serait l'instant de l'avoir... On gagnerait des mille et des cents, je vous en réponds... Mirbeau, Le Journal d'une femme de chambre,1900, p. 188.
2. Au fig. S'assoiffer de qqc.Se prendre d'un violent désir pour :
5. ... par delà toute macération, toute tristesse, j'imaginais, je pressentais une autre joie, pure, mystique, séraphique et dont mon âme déjà s'assoiffait. Gide, La Porte étroite,1909, p. 506.
Rem. 1. Alors que le part. passé/adj. assoiffé est attesté par la plupart des dict. dep. Lar. 19eSuppl. 1878, assoiffer, rare à la forme active n'est signalé que par qq. dict. Nouv. Lar. ill., DG, qui le présentent comme un néol. appartenant à la lang. fam., Bénac 1956, Rob., Quillet 1965 et Dub. 2. On rencontre dans la docum. assoiffant, part. prés. et emploi adj., néol. d'auteur, « qui provoque une forte soif »; attesté ds Gracq, Le Rivage des Syrtes, 1951, p. 166 : ,,le bureau lépreux à l'odeur assoiffante de papier surchauffé``. Assoiffement, subst. masc., néol. littér., au fig. ,,état d'une personne qui désire ardemment quelque chose``; 1reattest. Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir, 1893, p. 54 : ,,Mystère, et éternel assoiffement de câlinerie des amoureux demeurés très enfants`` (suff. -ment1*). Cf. aussi Gide, Les Nouvelles Nourritures, 1935, p. 288.
PRONONC. ET ORTH. : [aswafe], j'assoiffe [ʒaswaf]. Littré écrit, s.v. assoiffé : ,,[ce mot] est lourd; et à quoi bon le créer quand on a altéré?``
ÉTYMOL. ET HIST. − 1607 assoiffé part. passé adj. « qui a soif » (Montlyard, Mythol., 533 ds Quem. : Et dit-on que la ou il fut blessé sourdit une fontaine de laquelle on voyoit couleur du sang tous les ans au mesme jour qu'il fut tué; ainsi le tesmoignent ces vers de [intus] Calaber : Qui sanguin va baignant la province assoifvée), attest. isolée; 1856 id. fig. « qui désire ardemment » (Baudelaire, Histoires extraordinaires, trad. d'E. Poë, XVIII : celui [Poë] qui ... avait ... trouvé des procédés inconnus pour étonner l'imagination, pour séduire les esprits assoiffés de Beau, venait de mourir en quelques heures dans un lit d'hopital); 1864 assoiffer fig. « donner le désir de qqc. », supra ex. 3; 1888 propre « donner soif » (Verlaine, Amour). Dér. de soif*; préf. a-1*; dés. -er.
STAT. − Fréq. abs. littér. : Assoiffer. 7. Assoiffant. 1. Assoiffement. 3.