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ASSIMILATION, subst. fém.
Action de rendre semblable et même identique à quelqu'un ou à quelque chose, soit par intégration complète dans un autre être ou une autre substance, soit par une comparaison procédant d'un acte de jugement ou de volonté.
A.− BIOL. et PHYSIOL. ,,Capacité pour un organisme vivant de faire la synthèse de sa propre substance en puisant dans le milieu extérieur des éléments variés, de scinder ceux-ci, puis de reconstruire un protoplasme spécifique doué d'une structure définie`` (Husson 1970); chez l'être humain ,,dernier terme du travail de digestion après lequel les substances absorbées et apportées dans les tissus par le sang se combinent avec les éléments contenus dans les cellules.`` (Lar. méd. 1970) :
1. Ce pouvoir d'assimilation, d'où dérivent la croissance et la reproduction, est assurément le trait le plus singulier de la vie, et c'est par lui qu'on serait tenté de la caractériser; ... J. Rostand, La Vie et ses problèmes,1939, p. 15.
Assimilation chlorophyllienne :
2. ... le radiocarbone 14, de période d'environ six mille ans et que l'on prépare facilement par quantités de l'ordre du milligramme dans des piles de moyenne puissance (par bombardement de l'azote par le flux de neutrons de la pile), est appelé à jouer un très grand rôle en raison de l'importance du carbone dans la chimie de la vie. Il est utilisé dans l'étude du problème capital de la photosynthèse ou assimilation chlorophyllienne, processus qui permet aux plantes de transformer sous l'action du soleil le gaz carbonique de l'air en graisses et sucres assimilables. Goldschmidt, L'Aventure atomique,1962, p. 236.
Assimilation de l'azote. ,,Les plantes et les microorganismes, ayant absorbé de l'azote minéral, le transforment en protides et autres substances organiques`` (Plais.-Caill. 1958).
Coefficient d'assimilation hydrocarbonée. ,,Quantité la plus élevée de glucides que l'organisme peut absorber sans en rejeter par l'urine; ce coefficient est abaissé dans le diabète, d'autant plus que la maladie est plus grave`` (Garnier-Del. 1958).
B.− Domaine de la philos. et de la vie intellectuelle.
1. En PSYCHOL. ,,Acte de l'esprit qui affirme (à tort ou à raison) une ressemblance plus ou moins étroite entre choses numériquement différentes.`` (Lal. 1968) :
3. Il y a (...) assimilation lorsque des perceptions par elles-mêmes informes, et incapables de se compléter grâce à des éléments tirés du même plan de réalité, viennent se mouler dans des schémas antérieurs à l'expérience de l'ordre considéré et conditionnés par la structure de l'organisme. J. Piaget, Causal. phys. chez l'enf.,pp. 321-322 (Foulq.-St-Jean 1962).
2. En PÉDAG. Acte de s'assimiler ce qu'on apprend. Pouvoir, puissance, faculté d'assimilation :
4. Les prisonniers demandaient qu'on respectât en eux la personne humaine et qu'on les nourrît correctement, moyennant quoi ils consentaient à travailler sans trop de répugnance. Peut-être leurs employeurs ne se fussent-ils pas volontiers pliés à ces conditions légitimes, sans le savoir professionnel, la faculté d'assimilation, l'adresse et la promptitude des Français, qui les plongèrent très tôt dans un étonnement presque craintif. Ambrière, Les Grandes vacances,1946, p. 189.
3. Dans le raisonnement en général. Action de comparer en allant du différent au semblable pour rechercher ou établir l'identité.
a) Assimilation, empl. absol. :
5. Si l'essentiel de la thèse que je soutiens est vrai, on peut différer provisoirement l'étude des emprunts faits par la philosophie chrétienne à la philosophie grecque, avec la certitude que tout élément d'origine hellénique ou autre accueilli dans la synthèse chrétienne n'y est entré qu'en subissant une assimilation et par conséquent une transformation. Gilson, L'Esprit de la philos. médiév.,1931, p. 213.
b) Assimilation à :
6. Nous proposons, au contraire, de considérer l'imagination comme une puissance majeure de la nature humaine. Certes, cela n'avance en rien de dire que l'imagination est la faculté de produire des images. Mais cette tautologie a du moins l'intérêt d'arrêter les assimilations des images aux souvenirs. Bachelard, La Poétique de l'espace,1957, p. 16.
c) Assimilation avec :
7. ... on s'est assez moqué de cette assimilation d'un roman avec une expérience de chimie pour qu'il soit inutile d'y revenir. Lemaitre, Les Contemporains,1885, p. 250.
4. En SOCIOL. ,,Processus par lesquels un groupe social modifie les individus qui lui viennent de l'extérieur et les intègre à sa propre civilisation.`` (Foulq.-St-Jean 1962) :
8. Si donc nous écartons les peuples étrangers, Hellènes au midi, Celtes au nord de la péninsule, nous voyons la diversité dans les Osci, l'assimilation impuissante dans les Étrusques, l'union et l'unité dans Rome. Michelet, Hist. romaine,t. 1,1831, p. 55.
P. anal. [En parlant des rapports entre états] :
9. Que le cabinet de Vienne, comme le nôtre, ait un intérêt très direct et très sérieux à ne pas laisser le Piémont s'engager d'une manière si absolue dans l'alliance anglaise, ce point, je crois, n'a pas besoin de démonstration. Malheureusement, il m'est difficile d'imaginer comment, avec les moyens dont nous disposons actuellement, nous pourrions empêcher un travail d'assimilation, d'appropriation, nécessairement voilé, patient et imperceptible pour les yeux inattentifs bien qu'en définitive très dévorant. Gobineau, Tocqueville, Correspondance,1851, p. 185.
5. THÉOL. [Dans un cont. d'inspiration platonicienne] Ressemblance que soutiennent les êtres avec leurs modèles divins :
10. ... pour les autres, l'assimilation comporte un sens plus profond, plus vital, plus spirituel : elle est intussusception, inhabitation, coopération, union, − union non de nature, mais d'action et d'amour : ainsi comprise, l'assimilation n'est plus seulement recopiage et reproduction : elle est production, synthèse, faisant de la vie des êtres infiniment divers et infiniment solidaires une réalité toujours originale et une création continue. M. Blondel, (Lal. 1968).
C.− Autres domaines
ARMÉE. ,,Analogie de situation établie soit entre les cadres de l'armée proprement dits et certains cadres civils hiérarchisés, rattachés à l'armée en temps de guerre ou en temps de paix`` (Lar. encyclop.).
DR. COMM. Droit d'assimilation. Droit ,,reconnu à l'administration des Douanes par la loi, et qui comporte uniquement la désignation de l'article du tarif le plus analogue, sans que la taxe correspondante puisse être ni augmentée, ni diminuée`` (Lar. comm. 1930).
LING. ,,Action par laquelle deux phonèmes, du fait qu'ils sont contigus à brève distance, tendent à devenir identiques ou à acquérir des caractères communs`` (Mar. Lex. 1951) :
11. L'assimilation n'est pas l'extension d'un caractère acoustique d'un phonème dans le domaine d'un autre (...) mais un rapprochement articulatoire ou l'extension d'un caractère physiologique d'un phonème dans la formation du phonème voisin. G. Straka, Remarques sur les voyelles nasales, leur orig. et leur évolution en fr., Revue de ling. romane,t. 19,1955, p. 266.
Rem. L'assimilation est totale ou partielle, progressive, ,,si l'élément assimilant précède l'assimilé, régressive dans le cas contraire, réciproque si chacun des deux éléments agit sur l'autre``; elle ,,a lieu d'ordinaire entre éléments contigus : assimilation organique ou en contact; elle peut se produire à distance et s'appelle alors assimilation harmonique, ou harmonisation. Une assimilation réalisée dans la prononciation tarde souvent à être notée dans l'écriture; lorsqu'elle l'est, il y a assimilation graphique. On a appelé quelquefois assimilation syntaxique l'attraction*, assimilation temporelle la concordance* des temps, assimilation modale l'attraction* modale`` (Mar. Lex. 1951).
PRONONC. : [asimilasjɔ ̃]. Barbeau-Rodhe 1930 ainsi que Harrap's 1963 donnent également la possibilité d'une prononc. avec [ss] géminées : as/s/-, Pour [ss] cf. aussi Besch. 1845, Fél. 1851, Littré et DG.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. a) 1374 au fig. « action de bien intégrer un élément extérieur » (Goulain, Rational du devin office, B.N. 437, fo137 vods Gdf. Compl. : Nous avons la signifiance de ces noms en nous par la grace de Dieu, et par assimulacion d'yceulz ilz nous enseingnent a faire la volenté de Dieu), attest. isolée; 1840 id. (Land. : Assimilation d'idées); b) 1503 méd. au propre « id., action de bien intégrer les aliments absorbés par le corps » (Le Guidon en françoys, 239b, édit. 1534 ds Rom. Forsch., t. 32, p. 14 : Aucunesfoys la vertu nutritive pèche en apposition et aucunesfoys en assimilation comme déclaire le docteur); 2. 1611 « rapprochement, identification » (Cotgr.); 3. 1838 philol. (Ac. Compl. 1842 : Assimilation. [...] Loi grammaticale par laquelle une consonne, dans certains cas où l'euphonie l'exige, s'assimile la consonne qui la précède, c'est-à-dire, la transforme en une autre consonne d'une nature identique à la sienne). Empr. au lat. assimulatio, assimilatio, attesté au sens de « simulation, feinte » dep. 86-82 av. J.-C. (Rhet. Her. 4, 37, 50 ds TLL s.v., 895, 55) et au sens 2 dep. Tacite (Ann. 15, 49, ibid., 895, 66); attesté en lat. médiév. au sens 1 b (Albert Le Grand, Nutrim., 1, 5 ds Mittellat. W. s.v., 1077, 28).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 246. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 224, b) 230; xxes. : a) 325, b) 536.
BBG. − Bach.-Dez. 1882. − Bastin 1970. − Battro 1966. − Birou 1966. − Bouillet 1859. − Brard 1838. − Chesn. 1857. − Colas-Cab. 1968. − Criqui 1967 →. − Décisions relatives au lang. sc. Déf. Lang. fr. 1967, no39, p. 43. − Duval 1959. − Foulq.-St-Jean 1962. − Fromh.-King 1968. − Garnier-Del. 1961 [1958]. − George 1970. − Goblot 1920. − Gramm. t. 1 1789. − Husson 1970. − Lacr. 1963. − Lafon 1969. − Lal. 1968. − Lar. comm. 1930. − Lar. méd. 1970. − Littré-Robin 1865. − Mar. Lex. 1933. − Mar. Lex. 1961 [1951]. − Méd. 1966. − Méd. Biol. t. 1 1970. − Nysten 1824. − Piéron 1963. − Plais. 1969. − Plais.-Caill. 1958. − Privat-Foc. 1870. − Romeuf t. 1 1956. − Sexol. 1970. − Sill. 1965. − Springh. 1962.