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ASSIGNAT, subst. masc.
A.− Vx. Affectation d'un héritage au paiement d'une redevance quelconque. Synon. mod. constitution de rente.
B.− Papier-monnaie émis en France de 1789 à 1796 dont la valeur était « assignée » (gagée) sur la vente des « biens nationaux » :
1. La terreur aujourd'hui soutient seule les assignats, au moment où cessera cet affreux système, où la loi tyrannique et destructive du maximum sera abolie, la décadence des assignats sera extrême, et le numéraire de la France étant enfoui, ayant disparu entièrement de son sein, il ne lui restera aucune ressource; ... Sénac de Meilhan, L'Émigré,1797, p. 1694.
2. Il fallait, assignats en main, acheter à l'enchère les domaines nationaux; et la valeur de l'assignat était tombée au point qu'un assignat de cent francs ne pouvait, à l'enchère, obtenir un pouce carré de terrain. De façon que, tout discrédit à part, une somme en assignats ne présentait l'idée d'aucune valeur; et le gouvernement aurait joui de toute la confiance qu'il n'avait pas, que les assignats ne pouvaient éviter de tomber à rien. Say, Traité d'écon. pol.,1832, p. 274.
3. Comme autrefois ceux qui imitaient la signature du roi, les contrefacteurs de la monnaie nationale étaient punis de mort; cependant on trouvait des planches à assignats dans toutes les caves; les Suisses introduisaient de faux assignats par millions; on les jetait par paquets dans les auberges; les Anglais en débarquaient tous les jours des ballots sur nos côtes pour discréditer la République et réduire les patriotes à la misère. A. France, Les Dieux ont soif,1912, p. 29.
P. ext. Toute espèce de papier-monnaie dont la valeur est dépréciée :
4. Aujourd'hui, par la force mystérieuse des choses, la Turquie est tombée, l'Espagne est tombée. À l'heure où nous parlons, les assignats, cette dernière vermine des vieilles sociétés pourries, dévorent l'empire Turc. Hugo, Le Rhin,1842, p. 436.
PRONONC. : [asiɳa]. Littré précise : ,,le t ne se lie pas; au pluriel, l's se lie``.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Ca 1395 assinat « constitution de rente sur un immeuble » (Bout., Som. rur., tit. LXXV, not. ds Gdf. Compl. : Le don par lequel un pere faisoit part de son bien a ses fils puines ou a ses filles, en leur assignant de quoi se marier, estoit un assinat [...]. Les termes assenne et advis qui sont anciens signifient ce que nous disons a present assinat); 1522, 27 sept. assignat (Min. d'Armant Not. à Aux., A. Yonne, ibid.); considéré comme ,,vieux`` dep. Ac. 1835; 2. 1789 (Décret du 19-21 déc. 1789 ds Bulletin des Lois, t. 1, 1789-90, p. 181 : Il sera donné à la caisse d'escompte [...] cent soixante-dix millions en assignats sur la caisse de l'extraordinaire, ou billets d'achats sur les biens-fonds qui seront mis en vente). Dér. de assigner* étymol. 2 b; suff. -at*; au sens 2, influence possible des assignats américains, créés par le second Congrès en 1775 (Brunot t. 9, p. 1078); peut-être à rapprocher également de l'angl. assignation, attesté en ce sens dep. 1674 (NED).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 159.
BBG. − Bach.-Dez. 1882. − Barr. Suppl. 1967. − Baudhuin 1968. − Bouillet 1859. − Comm. t. 1 1837. − Frey 1925, pp. 241-242. − Kuhn 1931, p. 134, 227. − Lar. comm. 1930. − Lep. 1948. − Pol. 1868. − Romeuf t. 1 1956.