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ASSIDÛMENT, adv.
D'une manière assidue.
A.− [Avec une idée de présence physique] Avec empressement. Faire assidûment la cour à quelqu'un :
1. ... la veuve est recherchée assidûment par le vieux duc de Château-Mailly qui la veut épouser, ... Ponson du Terrail, Rocambole,t. 2, Le Club des valets de cœur,1859, p. 36.
Ponctuellement, régulièrement. Venir assidûment chez qqn; sortir assidûment avec qqn :
2. Vêtu de la redingote qu'il considérait alors comme un attribut de la profession médicale, coiffé du chapeau de soie, haut de forme, qu'il mettait assidûment pour aller voir ses pratiques, mon père venait soudain d'apparaître dans le terrain vague. G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Vue de la Terre promise,1934, p. 133.
Littér., rare. [En parlant de choses personnifiées] Constamment :
3. Le chemin, les arbres, le canal suivaient assidûment les courbes de la colline; ... Gide, La Tentative amoureuse,1893, p. 76.
B.− [Sans idée de présence physique] Avec une application inlassable ou obstinée. Étudier assidûment le piano :
4. Depuis trois jours déjà le ciel est pur. L'air est encore plus frais que tiède. Je jouis de chaque chose assidûment. Gide, Journal,1906, p. 206.
5. Dans les écrits de Marx, j'étouffe. Il y manque quelque chose, je ne sais quel ozone, indispensable à la respiration de mon esprit. J'ai pourtant lu quatre volumes du Capital patiemment, assidûment, studieusement; ... Gide, Journal,Feuillets,1937, p. 1289.
P. ext. De manière obstinément continue :
6. Comme les arbres las qui reçoivent l'averse Je tends assidûment vers la fraîcheur de l'eau. A. de Noailles, L'Ombre des jours,1902, p. 97.
7. ... tout est allé beaucoup mieux à dater du jour où je me suis acheté un revolver. On se sent fort quand on porte assidûment sur soi une de ces choses qui peuvent exploser et faire du bruit. Sartre, Le Mur,1939, p. 72.
PRONONC. ET ORTH. − 1. Forme phon. : [asidymɑ ̃]. 2. Forme graph. − Fér. 1768 et Fér. Crit. t. 1 1787 écrivent le mot sans accent circonflexe sur u. Littré (qui transcrit le mot avec [ss] géminées) rappelle que ,,l'accent circonflexe indique la suppression d'une e``. Il ajoute ,,on remarquera l'accent circonflexe que met l'Académie tandis qu'elle n'en met ni à absolument, ni à ambigument, etc. Il vaudrait mieux qu'elle suivît un système et mît partout l'accent circonflexe ou le supprimât partout.`` Clédat 1930, p. 69 note que ,,dans sa liste de tolérance du 1eravril 1905, l'Académie admet assidument``. Pour V. Buben, Influence de l'orth. sur la prononc. du fr. mod., Bratislava, 1935, p. 66, § 58 : ,,Si l'allongement produit par l'e féminin ne s'est pas maintenu dans les syllabes accentuées, il est tout naturel qu'il ait disparu aussi dans les syllabes inaccentuées où les différences quantitatives sont encore moins marquées.`` Il note que ,,la graphie s'est conformée d'ailleurs en partie à cette prononciation et [que] l'on a supprimé l'e féminin dans plusieurs mots (agrément, bégueule, dimanche, [...] nu-tête, hardiment, etc.); [que] dans les autres l'e a été maintenu ou remplacé par l'accent circonflexe : assidûment, crûment, dûment``. Il signale que ,,Les étrangers se laissent souvent séduire par cette graphie et allongent la voyelle, ce qui est contraire à la bonne prononciation parisienne.``
ÉTYMOL. ET HIST. − 1246 (Reg. du Parl., A.N. J 1029 ds Gdf. Compl. : Par .XX. anz assiduement); xiiies. (Estories Rogier, Richel. 20125, fo93dds Gdf. : Tant plora li rois Edippus que par les larmes que assidueusement des oills li cheoient perdi il sa veue). Dér. de assidu*; suff. -ment2*; cf. assiduellement « id. » (xiie, T.-L. − 1611, Cotgr.) dér. de l'a. fr. assiduel (assidu*).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 142.