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ASSIDU, UE, adj.
A.− [Sens actif, en parlant d'une pers. ou plus rarement, d'un animal]
1. [Avec une idée de présence phys. auprès de qqn ou en un lieu]
a) Vieilli. Qui se trouve en permanence auprès de quelqu'un. Synon. fidèle :
1. L'oiseau des champs par excellence, l'oiseau du laboureur, c'est l'alouette, sa compagne assidue, qu'il retrouve partout dans son sillon pénible pour l'encourager, le soutenir, lui chanter l'espérance. Michelet, L'oiseau,1856, p. 198.
b) Qui se rend fréquemment auprès de quelqu'un ou en quelque endroit où le conduisent son penchant, son plaisir ou son intérêt. Être assidu chez sa tante, à la table familiale :
2. Comme depuis trois ans, (...) MmeSherbatoff partait chez MmeVerdurin, qui venait seulement de s'éveiller, et ne la quittait plus, on peut dire que la fidélité de la princesse passait infiniment celle même de Brichot, si assidu pourtant à ces mercredis, où il avait le plaisir de se croire, à Paris, une sorte de Chateaubriand à l'Abbaye-aux-Bois... Proust, Sodome et Gomorrhe,1922, p. 876.
Assidu de qqc.Être assidu des champs de course. Synon. habitué.
Emploi subst. Celui qui est habitué, familier d'un lieu de rencontre, particulièrement d'un salon :
3. Le vieux baron, lui, examinait chaque visage et honorait parfois d'un « bonjour » les plus anciens habitués, les assidus, ceux qui depuis plusieurs années lui fournissaient sa distraction matinale et venaient faire couler à la porte de sa vieille richesse toutes les infortunes qui peuvent accabler l'homme et le détruire. Druon, Les Grandes familles,t. 2,1948, p. 13.
En partic. [Avec une idée d'empressement auprès d'une pers., notamment du sexe fém.] Se montrer très assidu auprès des dames, faire une cour assidue à une dame, à un ministre :
4. Lucien poursuivit donc sa pensée principale : il était assidu dans le monde, il courtisait Madame de Bargeton, la marquise d'Espard, la comtesse de Montcornet, et ne manquait pas une seule des soirées de Mademoiselle des Touches... Balzac, Les Illusions perdues,1843, p. 465.
Péj. Qui se montre trop souvent ou d'une manière indiscrète :
5. Qu'est-ce que ce menton rasé et ces favoris noirs au bout de la table? Ce courtisan de D.! Il est partout. Professeur suppléant à l'école de Droit, long, mince, l'échine courbée, toujours saluant, présenté à tout le monde, faufilé partout, assidu partout, le parfait intrigant. Taine, Notes sur Paris,Vie et opinions de M. F.-T. Graindorge,1867, p. 182.
c) Qui manifeste une régularité et une exactitude exemplaires à satisfaire les obligations ou les devoirs qui lui incombent. Être assidu aux offices du dimanche, à l'Académie, aux cours. Synon. exact, fidèle, ponctuel.
Emploi abs. Serviteur assidu; employé, ouvrier assidu :
6. ... elle n'allait guère, on le sait, que quatre fois l'an à l'église. Elle y était à présent fort assidue. Elle ne manquait aucun office, ni du dimanche, ni du jeudi. Hugo, Les Travailleurs de la mer,1866, p. 400.
7. Une armée de fonctionnaires (...) assidus en dépit de quelques exceptions affichées mais rares... A. Arnoux, Roi d'un jour,1956, p. 324.
2. [Sans idée de présence physique] Qui continue avec persistance ce qu'il a entrepris. Synon. tenace :
8. On n'obtient rien sans effort. Je travaillai. Je lus des feuilletons populaires, je me bourrai des œuvres les plus dénuées de style. Je fus assidue jusqu'à l'anémie. Frapié, La Maternelle,1904, p. 5.
Être assidu à faire qqc. :
9. Les discordes qui avaient régné entre les princes devenaient chaque jour plus menaçantes. Leurs courtisans étaient assidus à les aigrir l'un contre l'autre... Barante, Hist. des ducs de Bourgogne,t. 2,1824, p. 417.
B.− [Sens passif, en parlant d'une occupation] Qui est fait avec une endurance qui ne se relâche pas. Étude, lecture assidue; efforts assidus.
Rem. On rencontre assidu au sens actif avec des noms de choses quasi personnifiées, notamment en mauvaise part. Les coups assidus du sort, un bruit assidu :
10. La chaleur était égale, assidue, atroce, irrésistible. Bernanos, Une nuit,1928, p. 18.
PRONONC. : [asidy]. Barbeau-Rodhe 1930 donne la possibilité d'une prononc. avec [ss] géminées : as/s/-. Pour [ss], cf. Littré qui signale néanmoins : ,,quelques-uns disent a-si-du`` (avec [s] simple). Enq. : /asidy/.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Fin xiies.-début xiiies. « (d'un inanimé) qui est constamment présent » (Dial. anime conquer. ds Gdf. Compl. : Tes oresons soient asidues larmes); 2. xvies. « (d'une pers.) qui est continuellement auprès de qqn » (Amyot, Comm. discern. le flatt., 38, ibid. : Le flateur est en cela assidu, continuel, sans jamais se lasser); 3. 1611 « qui est régulièrement présent là où il doit être » (Cotgr.). Empr. du lat. assiduus « qui se tient continuellement qq. part » (Plaute, Trin., 202 ds TLL s.v., 882, 43); qualifiant un inanimé (Id., Asin., 428, ibid., 883, 61); cf. assiduel « id. » xiie-xvies. (Gdf. et Hug.).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 415. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 757, b) 746; xxes. : a) 643, b) 331.