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ARC-BOUTER, verbe trans.
A.− Emploi trans.
1. ARCHIT., CONSTR. Consolider un édifice, une construction, au moyen d'un arc-boutant et, p. ext., d'un pilier, d'un massif, ... Arc-bouter une voûte, un mur (cf. arc-boutant A).
Rem. Chabat 1881, en fait le synon. de contre-buter.
2. P. ext., CHARPENT. Soutenir au moyen de barres de fer ou de bois, étayer (cf. arc-boutant B 2 b) :
1. Il avait le sentiment singulier d'une attaque latente qu'il réprimait ou qu'il prévenait. Tresser du funin, tirer d'une voile un fil de caret, arc-bouter deux madriers, c'était façonner des machines de guerre. Hugo, Les Travailleurs de la mer,1866, p. 274.
3. P. anal., dans la lang. cour. Constr. habituelle arc-bouter contre.
a) [L'obj. désigne une partie du corps] Prendre fortement appui sur ses pieds afin de pouvoir fournir un plus grand effort :
2. Au fond, près de la muraille, se dessinait un lit de forme bizarre, représentant un bœuf coiffé de plumes d'autruche, un disque entre les cornes, aplatissant son dos pour recevoir le dormeur ou la dormeuse sur son mince matelas rouge, arc-boutant contre le sol, en manière de pieds, ses jambes noires terminées par des sabots verts, et retroussant sa queue divisée en deux flocons. T. Gautier, Le Roman de la momie,1858, p. 196.
b) Rare [l'obj. désigne une pers.] Soutenir, aider à prendre appui :
3. À cette demande inattendue, l'ivresse de Bachelard s'aggrava, au point qu'il fallut l'arc-bouter contre le volet d'un magasin. Zola, Pot-Bouille,1882, p. 136.
Rem. Dans l'ex. qui suit, et dans un cont. plais., l'aut. personnifiant un inanimé concr. en fait le suj. agissant du verbe :
4. Moi [une chaise], j'arc-boute les grosses dames et les femmes grosses, les hommes ventrus comme des pelotes et les vieillards dormant... J. Renard, La Lanterne sourde,1893, p. 261.
c) Au fig. :
5. ... le corps du droit Romain (...) solide masse qui a survécu à Rome, mais qui n'a pu l'arc-bouter assez pour l'empêcher de crouler. Chateaubriand, Ét. hist.,1831, p. 124.
B.− Emploi pronom. Constr. fréq. s'arc-bouter à, contre, sur.
1. ARCHIT., CONSTR. [Valeur passive : le suj. désigne une constr., un monument] Être arc-bouté, être soutenu, consolidé par un ou plusieurs arcs-boutants :
6. Ici, comme à côté, comme tout le long de la rue (...) les écuries énormes sont voûtées, se touchent toutes, s'arc-boutent les unes contre les autres, non seulement par les piliers, les murs maîtres, les clefs qui s'enchevêtrent de voûte à voûte sans se soucier des propriétaires... Giono, Un Roi sans divertissement,1947, p. 27.
2. P. ext., dans la lang. cour.
a) [Valeur active : le suj. désigne une pers. ou un animal] Prendre solidement appui sur ses pieds (ou ses mains) afin d'opposer une plus grande résistance, acquérir une plus grande force.
S'arc-bouter contre (ou à, sur) + subst. :
7. Patissot se plaça, tout à l'avant, debout, les jambes écartées à la façon des matelots, pour faire croire qu'il avait beaucoup navigué. Mais, comme il redoutait les petits remous des mouches, il s'arc-boutait sur sa canne, afin de bien maintenir son équilibre. Maupassant, Contes et nouvelles,t. 1, Les Dimanches d'un bourgeois de Paris, 1880, p. 290.
S'arc-bouter + compl. de moy. :
8. Julien penchait son corps, dépliait les bras, et, s'arc-boutant des pieds, se renversait avec une torsion de la taille, pour avoir plus de force. Flaubert, Trois contes,La Légende de st Julien l'Hospitalier, 1877, p. 131.
b) [Le suj. désigne un membre du corps et plus gén. les pieds ou les mains] :
9. ... la petite tête se rejette en arrière dans le roidissement de la patte valide qui piétine le sol avec rage, tandis que celles de derrière s'arcboutent comme des ressorts. Pergaud, De Goupil à Margot,1910, p. 96.
P. métaph. :
10. ... les mulâtres replièrent le plan incliné sur l'embarcadère et sautèrent d'un seul mouvement sur le bac, le décollant en même temps de la rive boueuse. Le fleuve s'arc-bouta sous le radeau et le souleva sur la surface des eaux où il dériva lentement au bout de la longue tringle qui courait maintenant dans le cil, le long du câble. Camus, L'Exil et le royaume,1957, p. 1657.
3. Au fig.
a) [P. réf. au sens 2 a] Adopter une position ferme vis à vis de quelque chose, s'accrocher solidement à :
11. Je ne suis plus l'élan fidèle qui s'arcboute Et qui porte un ensemble aux voûtes colossales; Mais je ressemble aux brins d'herbe sans idéal Dont les arcs lâchement ont plié sous mon cou. Romains, La Vie unanime,Moi, je ne veux pas, 1908, p. 201.
b) S'arc-bouter, s'arc-bouter contre qqc. ou qqn.Opposer une résistance, s'obstiner, s'insurger contre :
12. Voulez-vous toute ma pensée sur cette manifestation religieuse? Elle n'a aucune importance, et c'est lui en prêter une indûment, que s'arc-bouter contre elle. Montherlant, Pitié pour les femmes,1936, p. 1183.
PRONONC. : [aʀkbute]. Pour la prononc. sans [k], cf. arc.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1604 « soutenir au moyen d'un arc-boutant (ici, par image) » (S. Certon, Odyss. 80 vods Delb. Rec. : De feuilles s'est couvert Soubs de deux arbres joints la naturelle voulte L'un croist aupres de l'autre et plaisamment arcboute); 1783 fig. (Tableau de Paris, t. 6, p. 78 d'apr. Fr. Rouire ds Fr. mod., t. 23, p. 304 : Deux robustes mercenaires, tout en sueur et s'arcboutant sur leurs larges souliers ferrés, portent l'homme que l'embonpoint et la goutte empêchent de marcher). Formé sur arc-boutant*; dés. -er.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 71.
BBG. − Barb.-Cad. 1963. − Bél. 1957. − Canada 1930. − Chabat 1881. − Jossier 1881. − Vinc. 1910.