Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
APPUIEMENT, subst. masc.
Rare. Action d'appuyer, de s'appuyer sur quelque chose :
1. Souvent, dans les insomnies où la sensation s'éveille, nu-jambes elle [la princesse] se levait, et sous l'arc géminé de sa fenêtre, archère agrandie, elle restait pendant des heures, immobilisée dans un appuiement las sur la pierre dont le grain dur rosissait ses coudes nus. Péladan, Le Vice suprême,1884, p. 7.
Spéc. Action d'appuyer le regard.
DESSIN, PEINT. Trait de crayon appuyé, marqué :
2. Un dessin descendant de Watteau [Lancret], mais sans ces appuiements cassés et ce brisement aigu de la ligne, qui sont le charme et la signature du grand Maître. E. de Goncourt, La Maison d'un artiste,1881, p. 99.
Au fig.
1. Action d'insister sur quelque chose :
3. L'exécution, chez elle [Mmede Puységur], est faite moins avec des mots spirituels qu'avec des sous-entendus, des appuiements sur les choses, des soulignements de sourires, des riens perfides, tout l'arsenal du plus exquis et du plus meurtrier esprit français. E. et J. de Goncourt, Journal,1873, p. 945.
2. Secours, soutien. Synon. appui (cf. ce mot II B) :
4. − Ainsi, votre père, votre mère, tous vos amis, Et celui même qui sera votre époux, auront trouvé moins de crédit à l'oreille de votre âme Que cet hôte d'un jour, que ce passant qui s'accoude à votre croisée! Ainsi la communauté du sang, la méditation de la foi sacramentelle ont eu Moins de puissance naïve, ont recueilli moins de l'appuiement de votre âme, Que par un parti soudain entre nous deux cette entente secrète. Claudel, La Jeune fille Violaine,2eversion, 1901, p. 574.
Rem. 1. N'est attesté ds aucun dict. 2. Le mot doit sa nouvelle fortune au fait que appui, son concurrent initial, prend de plus en plus la valeur de « chose qui appuie ou sur quoi on s'appuie »; comme le montrent les ex., son emploi récent reste littér., les Goncourt et Claudel en étant les princ. représentants, les premiers lui prêtant surtout une valeur d'acte ou de résultat d'acte, le second une valeur d'action prolongée.
ÉTYMOL. ET HIST. − Ca 1311 apuement « ce qui sert à soutenir (au fig.) » (Horn 241, éd. Fr. Michel ds Gdf., s.v. apoiement : Di mei la verité, ne t'esmaer nient Tu auras mes en mei mult bon apuement); av. 1358 appuyement « id. » (Digulleville, Le Rom. des trois pelerinaiges, fo168 a, impr. Inst., ibid.); xvies. « action d'appuyer » spéc. archit. (Paradin, Hist. de Lyon, p. 194, éd. 1573, ibid. : A ceste cause luy permirent les conseillers et eschevins de la ville de pouvoir bastir sus le grand arc du pont susdit, nommé l'arc des merveilles, un pilier ou deux de pierre, de telle grosseur et longueur qui seroit suffisante pour faire appuyement sur iceux) − fin xvies., Joubert, ibid.; repris au xixes. a) 1870 au fig. « insistance d'un regard » (E. et J. de Goncourt, Journal, p. 167); b) 1873 « insistance sur qqc. » supra ex. 3; 1884 au propre, supra ex. 1. Dér. de appuyer*; suff. -ment1*; à rapprocher du lat. médiév. appodiamentum « appui » archit. (1242 Chartae Lamberti Leodiensis, 341, p. 421 ds Mittellat. W. s.v., 802, 26); au sens gén. « soutien » (xiiies. Albert Le Grand, Animal. quaest., 8, 15/20, p. 194, 74, ibid., 802, 23).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 13.