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APPRÉHENSIF, IVE, adj.
[En corrélation avec appréhender1*, en parlant d'un mouvement du corps hum. ou animal] Qui saisit (un objet) :
1. Comme un polygone a sa nature déterminée par le nombre de ses côtés, les sensations générales, ou motrices, de l'animal que nous pouvons appeler appréhensives sont adaptées à un petit nombre d'invitations extérieures auxquelles il répond avec une fidélité infaillible et mécanique. Claudel, Art poét.,1907, p. 174.
2. Il faut mettre l'accent sur la coloration glorieuse du liquide qui en résulte, et qui, mieux que le jus de citron, oblige le larynx à s'ouvrir largement pour la prononciation du mot comme pour l'ingestion du liquide, sans aucune moue appréhensive de l'avant-bouche dont il ne fait pas se hérisser les papilles. Ponge, Le Parti pris des choses,1942, p. 19.
Rem. 1. Attesté ds la plupart des dict. gén. du xixeet du xxes. 2. Le sens « timide, craintif », en corrélation avec appréhender2* est un archaïsme peu usité :
3. Le silence d'Edmond s'érailla d'un : Non appréhensif. Aragon, Les Beaux quartiers,1936, p. 481.
Rem. 3. On rencontre parfois un emploi par fig. étymol. au sens de « qui saisit par l'esprit un événement futur imminent » :
4. C'est en effet un art non point de synchroniser des intervalles, mais de rendre simultanés deux instants, l'instant gnostique ou drastique et l'instant occasionnel. En tant qu'il exige l'adaptation à un passé immédiat ou la prévision d'un futur imminent, cet art suppose des grâces réceptives et appréhensives; en tant qu'il crée lui-même l'occasion, il s'apparente à l'improvisation. Jankélévitch, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien,1957, p. 114.
DÉR.
Appréhensivité, subst. fém.Psychol. ,,Véra Kovarsky (1927) a désigné, par ce mot, une « puissance de pénétration synthétique de l'esprit » permettant de faire immédiatement face à un danger. Elle lui fait correspondre le mot allemand Merkfähigkeit.`` (Piéron 1963).
Rem. Noter, en philos., les pendants passifs appréhensible et appréhensibilité « (qualité, état de ce) qui peut être saisi par l'esprit », enregistrés par les dict. du xixeà partir de Ac. Compl. 1842. (Au xxes., Quillet 1965 reprend appréhensible avec le sens « qui peut être aisément compris »).
(1946, Mounier, Traité du caractère, p. 627 : puissance d'appréhensivité; formé sur le fém. de appréhensif*, suff. -ité*).
PRONONC. : [apʀeɑ ̃sif], fém. [-i:v]. Demi-longueur pour [ɑ ̃] ds Passy 1914.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1372 « qui perçoit » (Corbichon, Propriét. des choses, III, 6, édit. 1522 d'apr. Delboulle ds R. Hist. litt. Fr. t. 2, p. 257 : Tous sentimens qui sont au corps si naissent et viennent de la puissance apprehensive) − 1660, Oudin; 2. 1566 « craintif » (Trad. de Gelli, Disc. fantast. de Justin Tonnelier, Disc. II, p. 43 ds Hug. : Qui est cause ... que les vieillars sont si apprehensifs, et qu'ils fuyent et se cachent de la mort plustost que les jeunes?); ce mot vieillit (Land. 1834). 1 empr. au lat. médiév. apprehensivus « qui saisit, perçoit » xiie-xiiies. Albert Le Grand, Incarn. 48, p. 223, 48 ds Mittellat. W. s.v., 811, 70; 2 formé sur le rad. du supin apprehensum de apprehendere (appréhender*); suff. -if*.
STAT. − Fréq. abs. littér. : Appréhensif. 8. Appréhensivité. 1.
BBG. − Piéron 1963 (s.v. appréhensivité).