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APPROUVER, verbe trans.
I.− Emploi trans. [Le suj. est toujours une pers. ou a rapport avec l'animé]
A.− [L'obj. désigne en partic. un acte, une décision, une action, le résultat d'une action] Approuver qqc., que qqn fasse qqc.
1. Donner son agrément (à quelque chose), parce qu'on a compétence et autorité pour le faire :
1. ... la brigade de Maussion (qui devait toujours aller à Bitche) ne croyait pas pouvoir quitter Rohrbach. Elle y restait, rendait compte au général de Failly, qui approuvait la décision prise. Foch, Des Principes de la guerre,1911, p. 99.
2. Plus gén. Trouver bon, louable :
2. Vous approuverez qu'un pareil malheur ne m'ait rien fait changer au plan ultérieur du voyage; mais il m'a empêché d'explorer entièrement l'archipel des navigateurs, ... Voyage de La Pérouse autour du monde,t. 4, 1797, p. 235.
3. ... je ne pouvais pas rester seul. Il fallait quelqu'un qui approuvât mon caractère; il fallait quelqu'un qui eût les mêmes idées que moi. Lautréamont, Les Chants de Maldoror,1869, p. 203.
Emploi abs. :
4. ... quel gain trouverez-vous à comprendre que le reste a tout autant de raison d'être que vous? Comprendre est le commencement d'approuver. Pour nier avec conviction, il faut n'avoir jamais regardé ce qu'on nie. Gide, Journal,1889-1939, p. 105.
SYNT. Approuver un plan, des initiatives, un principe, un programme, un document, un choix, des projets, des desseins, une (des) disposition(s) prise(s) ...; approuver l'attitude, la conduite, la délicatesse, les idées, les sentiments, le zèle de qqn; − une opinion, des paroles; − de toutes ses forces, par son silence; − d'un hochement de tête, d'un mot, du regard, d'un signe, de la tête, des yeux, de la voix; approuver bruyamment, entièrement, hautement, pleinement.
B.− [L'obj. désigne une pers.] Louer quelqu'un (pour ce qu'il dit, ce qu'il fait, plus rarement pour ce qu'il est); être de son avis, lui donner raison. Approuver qqn (de faire qqc.) :
5. Je crois agir en honnête homme. Après le premier mouvement d'indignation, vous m'approuverez. Agir autrement serait faire à la fois une mauvaise affaire et une mauvaise action. Karr, Sous les tilleuls,1832, p. 252.
6. Les Anglais inclinaient à approuver le tsar de rétablir en Italie les souverains légitimes; mais ils désiraient surtout que les coalisés concentrassent leurs efforts sur la Suisse et les Pays-Bas. G. Lefebvre, La Révolution française,1963, p. 536.
C.− DR. et ADMIN.
1. [En parlant d'une autorité compétente dont le consentement est requis] Rendre exécutoire, définitif :
7. Ils [les états provinciaux] étaient, de plus, étroitement tenus en tutelle. Ils ne pouvaient prendre de résolution de quelque importance, arrêter une mesure financière quelconque, sans que leur délibération ne fût approuvée par un arrêt du conseil; pour un impôt, un emprunt, un procès, ils avaient besoin de la permission expresse du roi. Tous leurs règlements généraux, jusqu'à celui qui concernait la tenue de leurs séances, devaient être autorisés avant d'être mis en vigueur. L'ensemble de leurs recettes et de leurs dépenses, leur budget, comme on l'appellerait aujourd'hui, était soumis chaque année au même contrôle. Tocqueville, L'Ancien Régime et la Révolution,1856, p. 327.
8. Le 2 mai, le ministre approuvait à son tour les bases du Plan, qui devenait ainsi exécutoire. Joffre, Mémoires,t. 1, 1931, p. 180.
2. Cour. [En parlant d'une assemblée de pers. qui a compétence dans un certain domaine] Reconnaître la valeur de quelque chose :
9. Cette Pâte est nommée (Pâte des Sultanes), parce que cette découverte avait déjà été faite pour le sérail par un médecin arabe. Elle a été approuvée par l'Institut sur le rapport de notre illustre chimiste (Vauquelin), ... Balzac, César Birotteau,1837, p. 48.
SYNT. Approuver les délibérations (du Conseil municipal), un programme, une loi votée, une résolution tendant à des amendements; le Conseil des ministres, le Conseil municipal, une Commission, le ministre (des Travaux Publics, de l'Éducation, de l'Intérieur), le préfet, le sous-préfet approuvent qqc.; l'Assemblée approuve le projet de la commission, le comité − les conclusions des experts, les élus approuvent le budget, les ministres − un rapport, le Préfet approuve les arrêtés, des emprunts, le Sénat approuve une nomination; être approuvé par arrêté, par décret, par voie référendaire; être approuvé à une énorme majorité.
3. Spécialement
a) CENSURE. Donner une approbation. Approuver un livre :
10. Ce fut le comte de Grammont lui-même qui vendit quinze cents livres le manuscrit des mémoires où il est si clairement traité de fripon. Fontenelle, censeur de l'ouvrage, refusait de l'approuver par égard pour le comte. Celui-ci s'en plaignit au chancelier, à qui Fontenelle dit les raisons de son refus. Le comte, ne voulant pas perdre les quinze cents livres, força Fontenelle d'approuver le livre d'Hamilton. Chamfort, Caractères et anecdotes,1794, p. 134.
b) DR. CANON. Approuver un prêtre. Lui donner l'approbation. (Attesté ds Nouv. Lar. ill.).
II.− Emploi pronom.
A.− Sens réfl. S'approuver soi-même. Estimer que ce que l'on fait est digne de louange :
11. Le souci m'envahit, parce que je me sens diminuer et décroître en tout sens, et que je ne puis m'approuver et me rendre un bon témoignage en compensation. Amiel, Journal intime,1866, p. 112.
12. Degas refusait la facilité comme il refusait tout ce qui n'était point l'unique objet de ses pensées. Il ne savait souhaiter que de s'approuver, c'est-à-dire de contenter le plus difficile, le plus dur et incorruptible des juges. Valéry, Degas, danse, dessin,1936, p. 9.
B.− Sens réciproque :
13. À chacune de leurs paroles, ils s'approuvaient d'un léger signe, comme si toutes leurs pensées eussent été communes. C'était une entente absolue, intime, venue du fond de leur être, et qui se resserrait jusque dans leurs silences. Zola, Une Page d'amour,1878, p. 882.
PRONONC. : [apʀuve], j'approuve [ʒapʀu:v]. Fér. 1768 et Fér. Crit. t. 1 1787 rappellent qu'on ,,disait autrefois appreuver``. Enq. : /apʀuv/, (il) approuve.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Ca 1200 « prouver, démontrer » (Chevalier cygne, 20135, éd. Reiffenberg ds Gdf. : Et s'il estoit nuls homs deça le mer salee Qui volsist contre moy avoir le tieste armee, Je ly aprouveray, ains qu'il soit la viespres, C'onques je n'eus a iaus nulle amour demonstree) − 1580-92, Mont., Ess., 1. II, c. 12, ibid.; 2. 1250-60 « trouver bon, louable, agréer » (Atre périlleux, éd. Schirmer, 2324 ds T.-L. : Car escïent set et voit, Se sa lance perdue avoit, Qu'il ne porroit arme trouver, A desfendre u a aprouver, Dont il pëust faire nul bien); 1643 approuver que + subj. « id. » (Corneille, Polyeucte, V, 6 ds Dict. hist. Ac. fr., p. 518 : J'approuve cependant que chacun ait ses dieux); 3. 1399 « confirmer, autoriser par un témoignage authentique » cont. jur. (Arch. Nord, B. 113, fo97 vods IGLF Litt. : Unes lettres en latin du dit evesque du visdoien et du chapitre de l'esglise de Liege, par lesquelles ilz appreuvent et conferment la dicte vendicion). Empr. au lat. approbare attesté dep. Plaute, au sens 1 (Amph., 13 ds TLL s.v., 311, 50); et au sens 2 (Pseud., 1333, ibid., 310, 39); à noter la constr. lat. approbare + ut + subj. au ives. (Priscillien, Tract., 3, 56, ibid., 311, 16).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 2 249. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 411, b) 3 223; xxes. : a) 3 208, b) 3 849.
BBG. − Dupin-Lab. 1846. − Éd. 1913. − Pierreh. Suppl. 1926. − Remig. 1963. − Sandry-Carr. Manouche 1963.