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APPEAU, subst. masc.
CHASSE
A.− Instrument avec lequel on imite le cri des animaux (spéc. le chant des oiseaux) pour les appeler, les attirer. Appeaux à sifflet, à languette (pipeaux), à frouer :
1. J'appelais, à la pipée, tantôt en craillant comme un geai, tantôt en sifflant comme un merle. Je n'avais pas besoin d'appeau : rien que ma bouche, et c'était ça! Fallait voir les oiseaux rappliquer, ... Genevoix, Raboliot,1925, p. 138.
2. (98). Est interdit l'emploi des appeaux, c'est-à-dire des instruments imitant le cri des animaux pour les attirer, des appelants, c'est-à-dire des oiseaux servant d'appeaux et des chanterelles, femelles de la perdrix et de la caille. La simple détention d'appeaux n'est pas punissable en dehors de leur usage. Nouv. rép. de dr., chap. 6, section 6, Paris, Dalloz, t. 1, 1962, p. 631, s.v. chasse-louveterie.
B.− Oiseau dressé pour appeler ceux de son espèce et les attirer dans des pièges. Synon. appelant :
3. Quand au printemps, il commence [l'oiseau rappeleur] à chanter, on lui arrache les plumes; et si on ne parvient pas à le faire taire par ce procédé, on lui bouche les yeux et il se tait jusqu'à l'automne, où on lui rend la lumière. Alors, le pauvre oiseau, placé comme appeau, se donne à cœur joie de chanter, et les oiseaux de passage entendant ce petit être de leur espèce qui ramage sa chanson du printemps et de l'amour, se précipitent autour de lui et sont pris avec des gluaux ou tués à coups de fusil. E. et J. de Goncourt, Journal,1894, p. 626.
Rare. Appeau! Cri des paysans pour signaler un vol aperçu :
4. ... tout à coup, des cris partent. Ce sont des paysans qui de leur champ où ils labourent signalent un vol aperçu. Ils crient : « Appeau! Appeau! » Le chasseur se dresse. À l'horizon un vol arrive : ... Pesquidoux, Chez nous,t. 1, 1921, p. 28.
Au fig. Ce qui attire, ce qui sert à leurrer :
5. Un des appeaux les plus séduisants qui fût à l'usage de ce gouvernement de ruses et d'amorce, c'était l'offre de la pairie. Vigny, Mémoires inédits,1863, p. 131.
6. On dirait que le combat, l'apocalypse, l'espoir, sont des appeaux dont se sert la guerre pour prendre les hommes. Malraux, L'Espoir,1937, p. 852.
PRONONC. ET ORTH. : [apo]. Grammont Prononc. 1958, p. 90 met en garde contre une prononc. géminée de la consonne double. Appau ds Ac. Compl. 1842; Fér. Crit. t. 1 1787 propose la graph. apeau (simplification des consonnes doubles).
ÉTYMOL. ET HIST. − a) 1280 sing. chasse apel « sifflet avec lequel on contrefait la voix des oiseaux pour les attirer dans un piège » (J. de Meung, Rose, éd. Langlois, t. 4, 17 819 : Jamais oiseaus pour nul apel Ne metrait en perill sa pel); 1380 plur. appeaulx (Chanson s. Hugues Aubriot pendant sa disgrâce ds Chron. de S. Denis, t. VI, p. 478 ds Gay, p. 39); b) 1671 « oiseau dont on se sert pour attirer les autres oiseaux » (Pomey), appelant est plus en usage que appeau en ce sens (Trév. 1704); c) 2emoitié xves. fig. « ce qui sert à attirer et prendre au piège, leurre » (Repues franches [attribué à tort à Villon] ds Littré : Aussi il fist si bonne mine Qu'il fut esleu sans nul appeau Pour estre varlet de cuysine). Doublet de appel* étymol. 2, dont il est le cas sujet sing. ou le cas régime plur. en a.fr.; il s'est vite spécialisé et p. méton. est devenu polysémique.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 50.
BBG. − Bach.-Dez. 1882. − Baudr. Chasses 1834. − Bouillet 1859. − Bourguignon (J.). Qq. arch. ds les Fables de La Fontaine. In : [Mél. Gamillscheg (E.)]. München, 1968, p. 88. − Burn. 1970. − Dupin-Lab. 1846. − Encyclop. méthod. Mécan. t. 2 1783; t. 5 1788. − Gay t. 1 1967 [1887]. − Lep. 1948. − Lew. 1960, p. 32. − Privat-Foc. 1870. − Réau-Rond. 1951. − St-Edme t. 1 1824.