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APOPHTEGME, subst. masc.
Parole, sentence mémorable de personnages de l'Antiquité. Les apophtegmes des Sages, les apophtegmes de Caton.
Péjoratif :
1. ... l'érudition du journaliste ne doit rien aux Flores poetarum, la Morale des poètes, à tous ces recueils de sentences, d'apophthegmes, de pensées rangées par ordre de matières dans des recueils qui ne sont propres qu'à tuer le goût des bonnes études ... Jouy, L'Hermite de la Chaussée d'Antin,t. 2, 1812, p. 23.
P. ext., gén. dans un cont. péj. Formule concise sur un sujet considéré comme important par celui qui parle, mais en réalité banal. Émettre des apophtegmes, parler par apophtegmes :
2. ... j'ai dégagé cet apophthegme : De toutes les qualités du cuisinier, la plus indispensable est l'exactitude. (...) J'appuie cette grave maxime par les détails d'une observation faite dans une réunion dont je faisais partie ... Brillat-Savarin, Physiol. du goût,1825, p. 60.
3. Georgette ne faisait pas de phrases. C'était une penseuse; elle parlait par apophtegmes. Elle était monosyllabique. Hugo, Quatre-vingt-treize,1874, p. 111.
4. Joseph est un cracheur d'apophtegmes. À Schleiter qui lui demande, par dérision : « Et l'argent? » il répond, les dents au clair : « L'argent, l'argent, c'est un truc. Oui, c'est un truc à trouver. Après, ça va tout seul. » G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Vue de la Terre promise, 1934, p. 172.
5. La science, dans les discours, devient tout de suite emphatique et boursouflée. Que d'idéologies! Que de déclarations vaines! Les choses les plus sûres et les plus sensées prennent, par le discours, un caractère de vérité électorale. Dans les meilleurs moments, cela ressemble aux apophtegmes et boniments naïfs de monsieur mon père sur la libération de l'humanité, apophtegmes honorables, mais dont je suis rassasié. G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Les Maîtres, 1937, p. 227.
Rem. Attesté ds tous les dict. des xixeet xxesiècles.
PRONONC. ET ORTH. − 1. Forme phon. : [apɔftεgm]. Pour la prononc. du groupe ph par [f], cf. aphasie. 2. Hist. − Fér. 1768, Ac. 1835, Besch. 1845, Lar. 19eet Littré écrivent apophthegme avec -th- (pour cette graph. cf. aussi Gramm. t. 1 1789, Bouillet 1859, Sardou 1877, Bach.-Dez. 1882 et Bél. 1957). Ac. 1878, Guérin 1892, Nouv. Lar. ill. et DG emploient la forme mod. apophtegme. Fér. Crit. t. 1 1787 proposait la suppression du 2eh (cf. aphte).
ÉTYMOL. ET HIST. − 1529 « adage » (G. Tory, Champ fleury, 54r ds Romania t. 51, p. 34 : En la quelle chose les Laconiens iadis en Grece auoient tres grande grace pource que de leur costume ilz comprenoient grant sens en peu de parolles, comme on peut veoir en leurs apophtegmes, cest a dire dittons sententieux, que Plutarche a redigez par memoire et escript). Empr. au gr. α ̓ π ο ́ φ θ ε γ μ α « sentence », Xénophon, Hell., 2, 3, 56 ds Bailly.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 30.
BBG. − Bach.-Dez. 1882. − Bouillet 1859. − Gramm. t. 1 1789. − Laurent (P.). Contribution à l'hist. du lex. Romania. 1925, t. 51, p. 34. − Mont. 1967. − Noter-Léc. 1912.