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APLOMB, subst. masc.
A.− [En parlant de la position d'une ligne ou d'un volume] Direction perpendiculaire au plan de l'horizon, telle que l'indique le fil à plomb; position perpendiculaire :
1. D'en bas, quand on les toise [les arbres], leur volume et leur aplomb font tort à leur taille, et leur cime qui s'étale, dont les branches parfois partent à mi-fût, raccourcit aux yeux leur jet. Ils n'ont toute leur stature qu'étendus. Pesquidoux, Le Livre de raison,t. 2, 1928, p. 44.
2. Autour du brasier de lumières à l'aplomb de la coupole, le reste de la nef était très sombre,... Gracq, Le Rivage des Syrtes,1951, p. 190.
SYNT. Prendre l'aplomb; conserver, garder, perdre, tenir son aplomb; à l'aplomb de; l'aplomb d'un mur, d'un édifice, d'un rocher.
D'un seul aplomb. Perpendiculaire et d'un seul tenant :
3. ... ce sont des pics d'un seul aplomb qui ont l'air de venir à la rencontre de la terre plate comme des promontoires au-devant de la mer étalée, ... Pesquidoux, Le Livre de raison,t. 1, 1925, p. 174.
Spéc., IMPR. Donner l'aplomb. Mettre à la verticale :
4. ... on donne l'aplomb et l'équerre nécessaires... É. Leclerc, Nouv. manuel complet de typogr.,1932, p. 51.
B.− P. ext. Répartition régulière du poids, équilibre, stabilité.
1. [En parlant d'une chose] Ce mur tient bien son aplomb, a perdu son aplomb (Ac. 1835-1932).
Spéc., B.-A. Stabilité d'une figure considérée dans la réalité :
5. Le Français ne peut pardonner à ce génie [Cézanne] de l'avoir frustré d'une partie de la réalité palpable, d'avoir négligé l'aplomb et la pesanteur de la bouteille, la rondeur familière du compotier bourgeois, la stabilité de l'arbre et la dentelle connue de ses feuilles, l'intégrité de la maison et sa verticalité confortable, ... Lhote, Peinture d'abord,1942, p. 121.
Manquer d'aplomb. Se dit d'une figure dont la position serait intenable dans la réalité.
P. métaph. :
6. ... la douleur ne donne pas seulement d'utiles leçons : elle contribue aussi plus d'une fois à fortifier tout le corps; elle imprime plus de stabilité, d'équilibre et d'aplomb aux systèmes nerveux et musculaire. Cabanis, Rapports du physique et du moral de l'homme, t. 1, 1808, p. 196.
7. Chacun doit être le magistrat, le roi, le juge de soi-même (...). Nos qualités ne sont qu'un ordre sans lumière, une régularité sans règle, une droiture sans cordeau, un équilibre sans aplomb, ... J. Joubert, Pensées,t. 1, 1824, p. 274.
8. Le français et l'anglais n'ont pas les mêmes aplombs, l'un repose sur les substantifs, l'autre sur les verbes, ... Claudel, Correspondance[avec A. Gide], 1899-1926, p. 184.
2. [En parlant d'une pers. ou d'un animal] :
9. « Il est impossible, s'il faut l'en croire, de réunir à un plus haut degré toutes les qualités qui font une danseuse parfaite : une extrême légèreté; un aplomb imperturbable, qui la rend toujours maîtresse de terminer, quand il lui plaît et comme il lui plaît, le mouvement le plus rapide; ...» Jouy, L'Hermite de la Chaussée d'Antin,t. 4, 1813, p. 45.
10. le cavalier. − Finesse, proportions étroites, rapidité, liant, jusqu'à ses défauts d'aplomb; voilà ce qui en fait [du cheval limousin ou français pur] un animal merveilleux. G. d'Esparbès, La Folie de l'épée,1927, p. 179.
Au fig. [En parlant d'une pers.] Assurance, confiance en soi, aisance dans les gestes et la parole. Avoir de l'aplomb; perdre, retrouver son aplomb :
11. Le bureau étant définitivement constitué, j'ai lu mon discours d'ouverture avec un aplomb et une fermeté assez extraordinaires pour moi. Maine de Biran, Journal,1816, p. 219.
12. Ce fut pour moi une grande satisfaction que de voir le sang-froid et l'aplomb avec lequel mes deux amis s'assirent, s'approchèrent de la table, étalèrent leurs serviettes, et se préparèrent à agir. Brillat-Savarin, Physiol. du goût,1825, p. 180.
13. L'exercice des fonctions représentatives demande un aplomb que je n'avais point encore, une aisance qui ne s'improvise pas. Reybaud, Jérôme Paturot,1842, p. 338.
Péj. Assurance excessive touchant à l'insolence. Ne pas manquer d'aplomb; mentir avec aplomb :
14. ... vous ignorez tout ce que je veux dire. − Je l'ignore en effet, dit MmeMalassis, qui retrouva une sorte d'aplomb et d'impudence au plus fort de cette situation désespérée. Ponson du Terrail, Rocambole,t. 2, Le Club des valets de cœur, 1859, p. 219.
15. Il avait un sacré aplomb, un toupet du tonnerre, familier, bravant le danger. Zola, L'Assommoir,1877, p. 479.
16. Non mais alors quel aplomb! quelle effronterie fantastique! ... Céline, Mort à crédit,1936, p. 502.
C.− Loc. adv. D'aplomb (cf. supra A).
1. Perpendiculairement au plan de l'horizon. Tomber d'aplomb :
17. Nous suivons les jeunes gens dans un sentier rocailleux, sous le soleil de midi qui tombe d'aplomb sur nos crânes. T'Serstevens, L'Itinéraire espagnol,1933, p. 82.
2. P. ext.
a) [En parlant de l'équilibre du corps] Bien d'aplomb; d'aplomb sur ses jambes :
18. Il n'a pas l'air d'aplomb. En effet, l'homme traînait la jambe et ne marchait pas très droit. Arland, L'Ordre,1929, p. 469.
b) [En parlant de l'équilibre moral] :
19. Je sentais Putouarey si bien d'aplomb dans la vie, droit sur sa panse d'homme riche, prenant, sans même se donner la peine de se baisser, la fleur des plaisirs du monde; je le sentais si ferme et si plein de certitudes que j'avais honte, devant lui, de mes faiblesses sentimentales, de mes inquiétudes, de mes dégoûts et de mes timidités. Larbaud, A. O. Barnabooth,1913, p. 269.
c) Fam. [En parlant de l'état de santé d'une pers] . Être, se sentir d'aplomb; (se) remettre ou être remis d'aplomb :
20. Il [Beauchêne] regardait Mathieu. − Vous avez l'air d'aplomb, vous. Comment faites-vous pour ne paraître jamais fatigué? Zola, Fécondité,1899, p. 8.
21. Je n'ai jamais été d'aplomb. Voilà mon bilan si je me prospecte. Et, dans cet état lamentable, au lieu de garder la chambre, j'ai bourlingué partout. Cocteau, La Difficulté d'être,1947, p. 175.
Rem. Attesté ds Nouv. Lar. ill., avec la mention ,,en langage populaire``, ds Rob. et Lar. encyclop. (,,fam.``) et ds Dub., sans indication styl., comme synon. de bien portant.
PRONONC. : [aplɔ ̃]. Fouché Prononc. 1959, p. 411 note que le groupe -mb ,,est muet, avec voyelle précédente nasale, dans aplomb, coulomb, plomb, surplomb`` (cf. aussi V. Buben, Influence de l'orth. sur la prononc. du fr. mod., Bratislava, 1935, p. 169, et Mart. Comment prononce 1913, p. 210). Littré précise que le b ne se lie jamais.
ÉTYMOL. ET HIST. I.− Loc. adv. 1. ca 1200 à plon « à la verticale, perpendiculairement » (Alexandre, p. 503 ds Littré : Li mur sunt haut et fort, de quariaus à plon mis), attest. isolée; 1552 à plomb (G. Paradin, Cronique de Savoie, Lyon, d'apr. M. Bossard ds FEW t. 9, p. 99); 1762 d'aplomb « id. » (Ac. : Aplomb [...] On dit aussi, Ce mur, cette ligne est d'aplomb) mais aussi 1771 à plomb et d'aplomb (Trév. : Aplomb se dit aussi adverbialement, pour dire dans une direction verticale & perpendiculaire à l'horison ... Ce mur n'est pas d'aplomb. Le soleil darde aplomb ses rayons. On en fait ordinairement deux mots. Ce mur est, n'est pas à plomb); 2. 1835 d'aplomb « dans un équilibre stable » (Ac.). II.− Subst. 1. a) 1547 « verticale » (J. Martin, Vitruve ds Delb. Rec. ds DG : La cathete ou aplomb) d'où b) 1688 prendre les aplombs « vérifier qu'une construction est droite et verticale avec le fil à plomb » (Rich. s.v. plomb); c) 1798 escr. et danse « équilibre » (Ac.); 2. au fig. en parlant des pers. a) 1798 « équilibre de la personnalité » (Ac.); b) 1816 « assurance », supra ex. 11. Composé de plomb* et de la prép. à*.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 769. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 911, b) 1 770; xxes. : a) 1 279, b) 774.
BBG. − Barb.-Cad. 1963. − Bél. 1957. − Bruant 1901. − Canada 1930. − Chabat t. 1 1875. − Chauss. 1969. − Chesn. 1857. − Comte-Pern. 1963. − France 1907. − Giteau 1970. − Jossier 1881. − Larch. 1880. − Littré-Robin 1865. − Méd. Biol. t. 1 1970. − Noël 1968. − Noter-Léc. 1912. − Privat-Foc. 1870. − Spr. 1967. − Uv.-Chapman 1956.