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ANTIQUAILLE, subst. fém.
Fam. et péj.
A.− [Empl. le plus souvent au plur.; au sing. il prend gén. la valeur d'un coll.] Objet plus ou moins ancien, de peu de valeur ou considéré comme tel. Synon. antiquaillerie* :
1. ... le bon Schmucke, en traitant ces magnificences de primporions et déplorant la manie de Pons, avait inculqué son mépris pour ces antiquailles à la portière et garanti le musée Pons de toute invasion pendant fort longtemps. Balzac, Le Cousin Pons,1847, p. 137.
2. La salle était assez grande, sombre, lourdement abritée du jour par d'énormes tentures bleues étouffantes, qui masquaient la fenêtre. Il y régnait un fort parfum de benjoin et d'essence d'Orient. Dans un désordre voulu, des fauteuils voilés de housses comme des fantômes, des guéridons, des sellettes, des antiquailles, un secrétaire Louis XV, un bureau de même époque, d'un fort joli dessin, mais qui fléchissait par le milieu, des coussins, un divan Récamier, encombraient tout le salon. Van der Meersch, Invasion 14,1935, p. 153.
Rem. Jossier 1881 distingue antiquités de antiquailles comme suit : Quand les objets ,,sont de peu d'importance ou de peu de valeur, on les désigne par mépris sous le nom d'antiquailles`` (s.v. antiquités).
B.− P. ext.
1. [Désignant un inanimé abstr.] Idée, institution désuète, périmée :
3. L'autorité commet sur ce point une étrange bévue, elle craint la nouveauté!!! c'est au contraire ce qu'elle doit désirer; on ne lui a jamais donné de nouveautés, tous les systèmes philosophiques sont des antiquailles replâtrées, roulant toujours sur les mêmes pivots, sur l'incohérence des ménages et cultures, et la concurrence de fourberie en commerce. Fourier, Le Nouv. monde industr.,1830, p. 45.
2. Vx. [Désignant une pers.] Personne âgée, décrépite :
4. Vils roturiers, Respectez les quartiers De la marquise de Pretintaille. Je veux citer les plus marquants, Bien qu'après coup tous ces croquants Osent me traiter d'antiquaille : Je ne suis aux yeux des malins Qu'une savonnette à vilains. Béranger, Chansons,t. 2, 1829, p. 220.
PRONONC. : [ɑ ̃tikɑ:j].
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Fin xves. « débris ou imitation de l'art grec et romain » (O. de S. Gelais, Eneid., B.N. 861, fo62b ds Gdf. Compl. : Avançons nous, car je voy les murailles, Les haultes tours et fieres antiquailles, Des grans cyclopes l'eminent edifice); 2. 1671 devenu péj. « chose de peu de valeur, surannée » (Corneille, Poés. div. La Défense des fables ds DG : Tous ces vieux ornements, traitez-les d'antiquailles). Empr. à l'ital. anticaglia (Sar. 1920, p. 42; Wind 1928, p. 117; Sain. Lang. Rab. t. 1 1922, p. 62) attesté dep. le xives. au sens de « ruines, antiquités archéologiques » (G. Villani [1280-1348] 3-I ds Batt.) dep. le xvies. au sens de ,,objet ancien, d'antiquaire`` (Cellini [1500-1571] I-27 [73] ibid.). Dep. le xvies., devenu péj. au sens de « objet ancien, abîmé », se dit ensuite d'une personne, d'un écrit, d'une idée (Berni [1498-1535] 154, ibid.). Ital. anticaglia, dér. de antico « ancien » (antique*); suff. coll. -aglia.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 35.
BBG. − Gay t. 1 1967 [1887]. − Laborde 1872. − Le Roux 1752. − Sar. 1920, p. 42.