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ANTAGONISTE, adj. et subst.
(Celui, celle, ce) qui lutte contre.
A.− [En parlant d'un phénomène phys.]
1. MÉDECINE
a) ANAT., PHYSIOL. [En parlant d'un muscle, d'un groupe de muscles] (Celui) qui produit un mouvement opposé au mouvement d'un autre muscle ou groupe de muscles ayant même point d'appui. Anton. synergiste :
1. On appelle muscles congénères des muscles qui concourent au même mouvement; (...). Par contre, les muscles sont dits muscles antagonistes quand ils produisent sur un même levier des mouvements opposés : c'est ainsi que les fléchisseurs sont antagonistes des extenseurs; que le grand pectoral, qui porte le bras en dedans (adduction), a pour antagoniste le deltoïde, qui le porte en dehors (abduction), etc. L. Testut, A. Latarjet, Traité d'anat. hum.,t. 1, 1948, p. 766.
b) PHYSIOL. GÉN. [En parlant d'une fonction, d'une substance organiques] (Ce) qui agit en sens inverse :
2. L'activité des différentes hormones peut être à certains égards synergique, comme celle de l'adrénaline, du cortisol, de la thyroxine ou du glucagon dans le métabolisme des sucres − ou antagoniste, comme celle de la folliculine et de la progestérone dans le déterminisme du cycle ovarien. M. Bariéty, Ch. Coury, Hist. de la méd.,1963, p. 774.
c) THÉRAPEUTIQUE [En parlant d'un agent thérapeutique] (Ce) qui opère un effet contraire, neutralise en s'opposant. Substances antagonistes (M. Bariéty, Ch. Coury, Hist. de la méd.,1963p. 687).
2. P. ext.
a) CHIM. [En parlant d'un corps, des éléments d'un corps] (Ce) qui possède des propriétés contraires à; en partic. ,,Se dit des actions mutuelles, inhibitrices de deux électrolytes en milieu colloïdal, du point de vue de la coagulation.`` (Duval 1959) :
3. La théorie des électrolytes forts, établie par Debye et Hückel en 1923, est basée sur l'hypothèse de leur dissociation complète. Elle fait jouer un rôle essentiel aux interactions électrostatiques, déjà prises en considération par Milner en 1912. Debye fait remarquer qu'un ion positif attire les ions négatifs et repousse les autres ions positifs; le mouvement brownien des ions tend au contraire à les disperser au hasard. Les deux mécanismes antagonistes d'attraction électrostatique et d'agitation thermique aboutissent à la formation autour d'un ion positif, par exemple, d'une atmosphère ionique négative ... Hist. gén. des sc.,t. 3, vol. 2, 1964, p. 291.
b) MÉCAN. Ressort(s) antagoniste(s) (cf. A. Ledieu, E. Cadiat, Le Nouv. matériel naval, t. 1, 1890, p. 682 et Guérin 1892, Quillet 1965).
B.− [En parlant d'une pers., d'un groupe de pers.]
1. (Personne) qui s'oppose à un(e) autre dans un combat d'athlètes, un jeu compétitif :
4. Compétition ou agôn. Tout un groupe de jeux apparaît comme compétition, c'est-à-dire comme un combat où l'égalité des chances est artificiellement créée pour que les antagonistes s'affrontent dans des conditions idéales, susceptibles de donner une valeur précise et incontestable au triomphe du vainqueur. Il s'agit donc chaque fois d'une rivalité qui porte sur une ou plusieurs qualités (...). Telle est la règle des épreuves sportives et la raison d'être de leurs multiples subdivisions, qu'elles opposent deux individus ou deux équipes (polo, tennis, football, boxe, escrime) ou qu'elles soient disputées entre un nombre indéterminé de concurrents (courses de toute espèce, concours de tir, golf, athlétisme). À la même classe appartiennent encore les jeux où les adversaires disposent au départ d'éléments exactement de même valeur et de même nombre. Jeux et sp.,1968, p. 159.
P. anal. :
5. ... j'ai vu les pins soutenir leur lutte contre les puissances de l'air. En vain le vent de l'océan les couche : agriffé de toutes ses racines au sol pierreux, l'arbre invincible se tord, se retourne sur lui-même, et comme un homme arc-bouté sur le système contrarié de sa quadruple articulation, il fait tête, et des membres que de tous côtés il allonge et replie, il semble s'accrocher à l'antagoniste, se rétablir, se redresser sous l'assaut polymorphe du monstre qui l'accable. Au long de cette plage solennelle, j'ai, ce sombre soir, passé en revue la rangée héroïque et inspecté toutes les péripéties de la bataille. Claudel, Connaissance de l'Est,1907, p. 80.
2. (Personne) qui s'oppose à un(e) autre dans un conflit d'ordre moral, idéologique, etc. :
6. Dans la pique, on n'est nullement occupé du but apparent, il ne s'agit que de la victoire. C'est ce que l'on voit bien dans les amours des filles de l'Opéra; si vous éloignez la rivale, la prétendue passion, qui allait jusqu'à se jeter par la fenêtre, tombe à l'instant. L'amour par pique passe en un moment, au contraire de l'amour-passion. Il suffit que, par une démarche irréfragable, l'antagoniste avoue renoncer à la lutte. Stendhal, De l'Amour,1822, p. 118.
7. Tout d'abord, je vais parler de la lutte de classe, qui est le point de départ de toute réflexion socialiste et qui a tant besoin d'être élucidée depuis que des sophistes s'efforcent d'en donner une idée fausse. (...) Marx parle de la société comme si elle était coupée en deux groupes foncièrement antagonistes; cette thèse dichotomique a été souvent combattue au nom de l'observation ... Sorel, Réflexions sur la violence,1908, p. 189.
PARAD. a) (Quasi-) synon. combattant, compétiteur, contradicteur, ennemi, lutteur, opposant; b) (Quasi-) anton. agoniste, allié, ami, associé, auxiliaire, camarade, collaborateur, défenseur, disciple, partenaire, partisan.
C.− Au fig. [En parlant d'une chose abstr.] (Ce) qui entre en contradiction avec. Composantes antagonistes :
8. Religion et science : les deux faces ou phases conjuguées d'un même acte complet de connaissance, − le seul qui puisse embrasser, pour les contempler, les mesurer, et les achever, le passé et le futur de l'évolution. Dans le renforcement mutuel de ces deux puissances encore antagonistes, dans la conjonction de la raison et de la mystique, l'esprit humain, de par la nature même de son développement, est destiné à trouver l'extrême de sa pénétration, avec le maximum de sa force vive. Teilhard de Chardin, Le Phénomène humain,1955, p. 317.
PARAD. a) (Quasi-) synon. contraire, hostile, opposé; b) (Quasi-) anton. semblable, similaire.
PRONONC. : [ɑ ̃tagɔnist]. Enq. : /ãtagonist/.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1575 adj. anat. « qui agit en sens contraire » (Paré, XVIII, 28 ds Littré : Les deux autres muscles antagonistes, c'est-à-dire qui leur sont contraires); 2. av. 1628 subst. « [en parlant de personnes] adversaire » (Malherbe, Ep. de Sénèq., LXXXVIII, 2 ds Gdf. Compl. : Tous mes antagonistes). Empr. au gr. α ̓ ν τ α γ ω ν ι σ τ η ́ ς « adversaire, rival » (Xénophon, Cyr., 1, 6, 8 ds Bailly); cf. aussi « opposé à un système d'éducation » ds Aristote, Pol., 8, 4, 7, ibid.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 265. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 408, b) 269; xxes. : a) 374, b) 408.
BBG. − Bastin 1970. − Bouillet 1859. − Duval 1959. − Fromh.-King 1968. − Garnier-Del. 1961 [1958]. − Guizot 1864. − Kold. 1902. − Littré-Robin 1865. − Méd. 1966. − Méd. Biol. t. 1 1970. − Noter-Léc. 1912. − Nysten 1824. − Piéron 1963. − Prév. 1755. − Privat-Foc. 1870. − Rigaud (A.). Dialogue sur une patinoire. Vie Lang. 1968, no199, p. 656.