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AMATEURISME, subst. masc.
A.− Rare. Qualité de celui, celle qui manifeste un goût de prédilection pour quelque chose (notamment pour l'art) :
1. Dès 1873, (...) il part pour l'Allemagne [Rimbaud], où il est vu, en février 1875, à Stuttgart, (...) encombrant les pinacothèques de son amateurisme, qui n'a rien d'un snob; ... P. Verlaine, Œuvres posthumes,t. 3, Arthur Rimbaud, 1896, p. 173.
B.− Domaines professionnels
1. SP. Caractère du sport pratiqué par l'amateur, sans rémunération :
2. L'Association vélocipédique d'Amateurs (...) a (...) en France la (...) tâche de faire fleurir l'amateurisme pur. L. Baudry de Saunier, Le Cyclisme,1892, p. 557.
3. Les Anglais répondent que seuls ils ont conservé le véritable esprit sportif pour qui le sport est un exercice, un jeu, un entraînement aux vertus morales, et non un massacre de records, que seuls ils défendent l'amateurisme désintéressé contre l'âpreté ou la brutalité des professionnels, que seuls ils ne permettent pas à un vaniteux et mesquin nationalisme d'envahir les stades et de fausser les résultats, et qu'enfin partout au monde, sauf chez eux, le champion a tué le sportsman. P. Morand, Londres,1933, p. 141.
4. ... les joueurs non rétribués pratiquent l'amateurisme et sont seuls admis aux Jeux Olympiques pour le tennis comme pour les autres sports ... Journaux sportifs,1936.
2. Caractère de celui, celle qui exerce un métier, un art, etc., en amateur, avec moins de qualification que le professionnel :
5. Le deuxième subterfuge qui tente, sans y réussir à déguiser l'amateurisme de la vedette, est de la faire figurer, encadrée par des danseuses d'école ... A. Lévinson, Les Visages de la danse,1933, p. 94.
6. L'œuvre d'art, comme la religion, emprunte souvent d'étranges voies et je savais que le chagrin secret de cet esprit délicat [un ami] avait toujours été l'impuissance et l'amateurisme. P. Morand, Chroniques de l'Homme maigre,1941, p. 23.
7. Un talent qui, sans doute, ne devait jamais dépasser l'exquis de l'amateurisme, deux mains qui ne traduisaient l'âme qu'avec une innocente gaucherie. A. Arnoux, Royaume des ombres,1954, p. 130.
8. Les faillites d'un assez grand nombre de maisons d'éditions créées au lendemain de la Libération, si elles témoignent d'un certain amateurisme dans un métier difficile, et aussi peut-être de spéculations financières, témoignent également du besoin d'expression dont rarement notre société a donné une telle image. B. Cacérès, Hist. de l'éducation populaire,1964, p. 153.
P. anal. Synon. dilettantisme :
9. ... grâce à la terminologie rébarbative des programmes, l'École avait échappé à l' « amateurisme » envahissant des fils de famille en quête de dispense militaire. Maîtres et élèves avaient la même foi; presque seul, Bernard portait le joug avec désinvolture. R. Martin du Gard, Devenir,1909, p. 18.
10. Mais la paralysie n'est pas une profession. Encore moins un amateurisme, je vous en réponds! H. Bazin, Lève-toi et marche,1952, p. 35.
Prononc. : [amatœ ʀism].
Étymol. ET HIST. − 1892 (Le Figaro d'apr. Dauzat 1968); 1897 sp. (Nouv. Lar. ill. : Amateurisme [...] Terme de sport par lequel on désigne, surtout en vélocipédie, le fait d'être amateur). Dér. de amateur* terme de sp. au sens de « celui qui exerce un sport par dilettantisme (opposé à professionnel) », John Orr, Les Anglicismes du vocab. sportif ds Fr. mod., t. 3, p. 299. L'hyp. d'un empr. à l'angl. amateurism « dilettantisme » semble moins probable du point de vue chronol., ce mot étant attesté au sens gén. de « fait de cultiver un art, une science, comme passe-temps » en 1868 (Tomahawk, 5 déc. ds NED : Amateurism is the curse of the nineteenth century), en 1882 (Field, 7 oct., 506, ibid. [dans un cont. trop court pour pouvoir juger s'il appartient au domaine des sp.] : [either] to keep within the bounds of honest amateurism, or turn professional); l'emploi sportif est seulement attesté dans les dict. d'angl. contemp. (Harrap's). L'angl. amateurism est dér. de l'angl. amateur attesté dep. 1784 au sens de « celui qui aime (qqc.) » et dep. 1882 comme terme sportif (voir amateur).
STAT. − Fréq. abs. litt. : 3.
BBG. − Bél. 1957. − Schmidt (H.). Français vivant. Recherches lexicologiques. Praxis. 1969, t. 16, p. 183.