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ALLÉGORIQUE, adj.
A.− LITT., B.-A. [En parlant d'un mode d'expression] Qui utilise l'allégorie, qui a valeur d'allégorie. Poème, peinture allégorique :
1. Le domaine [du rêve] n'a pas de limites. La représentation [en peinture] d'êtres allégoriques atteint aux puissances de la pure suggestion. C. Mauclair, De Watteau à Whistler,1905, p. 77.
2. Telle, les yeux aveugles, les lèvres scellées, les jambes liées, le corps nu, la figure du sommeil que projetait mon sommeil lui-même avait l'air de ces grandes figures allégoriques où Giotto a représenté l'envie avec un serpent dans la bouche, et que Swann m'avait données. M. Proust, À la recherche du temps perdu,Le Côté de Guermantes 1, 1920, p. 146.
3. Quelle que soit la nature même du lien allégorique qui conduit du sens propre au figuré, qu'il soit conventionnel, réflexif ou métaphorique, il nous expose au malentendu-type qui confond non point deux possibilités contradictoires, mais deux sens privilégiés... V. Jankélévitch, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien,1957, p. 159.
Rem. Syntagmes fréq. discours, fiction, figure, genre, image, peinture, personnage, récit, poème, statue, style, tableau allégorique.
B.− [En parlant d'un mode d'interprétation] Explication, sens allégorique :
4. Puis viendraient les mythes plus réfléchis, où les instincts de la nature humaine s'expriment d'une façon plus distincte, c'est-à-dire déjà avec une certaine analyse, mais sans réflexion, ni aucune vue de symbolisme allégorique. Puis enfin le symbolisme réfléchi, l'allégorie créée avec la conscience claire du double sens, lequel échappait complètement aux premiers créateurs de mythes. E. Renan, L'Avenir de la science,1890, p. 288.
En partic., THÉOL. [En parlant de l'interprétation de l'Écriture sainte] Qui cherche à découvrir sous le sens littéral un sens caché :
5. ... − dans la liturgie, les savants articles de dom Plaine, − dans la paléographie musicale, les travaux de dom Mocquereau et de dom Cagin, − dans la symbolique, les magistrales études de dom Legeay. − Oui, celles-là, je les connais, dit Durtal; ces travaux sur le sens allégorique des écritures sont, en effet, médullaires et saisissants... J.-K. Huysmans, L'Oblat,t. 1, 1903, p. 215.
6. C'est dans le même sens que les auteurs médiévaux (...) en viendront à distinguer sous (ou plutôt dans) la lettre du texte biblique un triple sens allégorique (encore appelé mystique, c'est-à-dire caché à la vue, ou spirituel, c'est-à-dire révélé par l'Esprit du Christ). 1oLe sens allégorique par excellence (...) est celui qui transpose et applique au Christ et à l'Église (...) ce qui est dit du Peuple de Dieu et des personnalités providentielles de l'Ancien Testament. 2oOn appellera ensuite tropologique ou moral le sens qui l'applique au chrétien lui-même, considéré dans l'Église et son union au Christ. 3oOn appellera enfin anagogique, ou plus particulièrement mystique, l'application ultime, faite à la vie éternelle, dans la consommation de toutes choses, à la fin des temps, de ce qui est dit du Peuple de Dieu en marche vers ce terme. Bouyer1963.
Prononc. : [alegɔ ʀik] ou [all-] (pour la répartition des dict. qui transcrivent [l] simple et ceux qui notent [ll] double, cf. allégorie).
Étymol. ET HIST. − Ca 1470 théol. « qui tient de l'allégorie, qui appartient à l'allégorie » (Le Livre de la discipline d'amour divine, f. 141b, éd. 1537 ds R. des ét. rabelaisiennes, IX, 299 : Sens de la saincte et divine escripture : tropologique ou moral, allegorique ou spirituel). Empr. au lat. chrét. allegoricus, attesté au même sens dep. Tertullien (Ad. nationes, 2, 12, p. 118 ds TLL s.v., 1671, 38; eleganter quidam sibi videntur physiologice per allegoricam [argu]mentationem de Saturno interpretari tempus esse).
STAT. − Fréq. abs. litt. : 202. Fréq. rel. litt. : xixes. : a) 488, b) 182; xxes. : a) 183, b) 233.
BBG. − Bar 1960. − Bél. 1957. − Dem. 1802. − Dup. 1961. − Lav. Diffic. 1846. − Miq. 1967.