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ALARMISTE, subst. et adj.
I.− Subst. gén. masc.
A.− Vx, rare. Personne qui, de manière insistante, avertit de l'imminence d'un danger :
1. ... quand Jérémie nous apprend que les faux prophètes combattaient les alarmistes, nous sommes tentés de trouver que les rôles étaient renversés. E. Renan, Histoire du peuple d'Israël,t. 3, 1887-1892, p. 277.
B.− Péj. et fam. Personne qui par goût ou par tempérament est portée à répandre l'alarme, notamment en colportant de mauvaises nouvelles :
2. L'astronome Lalande fut un grand alarmiste, il y a trente ans environ, au sujet d'un Mémoire lu à l'Académie des sciences, où il admettait la possibilité d'une comète heurtant la terre. Versailles eut peur, et menaça l'Alarmiste de la Bastille, s'il récidivait. S. Mercier, Néologie ou Vocabulaire de mots nouveaux, t. 1, 1801, p. 21.
3. Voilà ce que criait Jansénius, si on le condense en quelques mots. Bossuet trouvait que c'était là une crainte exagérée, que c'était, plus que de raison, être des chrétiens de malheur, des alarmistes du salut, et qu'en vociférant de la sorte, on ne réussissait qu'à effaroucher davantage ceux qui n'avaient déjà que trop d'aversion par nature. Ch.-A. Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 2, 1842, p. 158.
4. ... il était patent − la documentation réunie par Belsenza ne laissait là-dessus aucun doute − que Saint-Damase s'était trouvé être aussitôt, dans l'atmosphère très spéciale qu'on respirait maintenant à Maremma, le point de rassemblement choisi et difficile à surveiller des alarmistes et des propagateurs de rumeurs, en même temps que le rendez-vous à la mode des riches hivernants sceptiques dont le nombre se multipliait dans la ville. J. Gracq, Le Rivage des Syrtes,1951, p. 189.
Spéc., subst. masc., arg. ,,Chien de garde.`` (F. Vidocq, Les Voleurs, 1836, p. 6).
II.− Emploi adj., péj. Qui tend à répandre l'alarme.
A.− [En parlant d'une pers.] :
5. Le pauvre Deschartres s'efforçait vainement de la distraire. Outre qu'il n'y entendait rien et que personne n'était plus alarmiste par tempérament, il était si triste lui-même que c'était pitié de les voir remuer des cartes le soir sur une table à jeu, sans savoir ce qu'ils faisaient et sans savoir lequel des deux avait gagné ou perdu la partie. G. Sand, Histoire de ma vie,t. 1, 1855, p. 418.
6. Daudet me dit que la seule crainte qu'il éprouve pour moi, c'est que la fin de mes actes, sans effet théâtral, ne déroute le public. À ce qu'il paraît, Blanche, le peintre, annonce dans les sociétés que la première sera houleuse, mais Blanche est un potinier alarmiste, cherchant des effets pour lui, − même dans les nouvelles à sensation qu'il colporte. E. et J. de Goncourt, Journal,déc. 1888, p. 872.
7. Son autorité [du comte d'Haussonville] lui a valu d'être choisi comme le consultant attitré de bien des cas d'incertitude littéraire (...) Il en est le docteur écouté, sagace, aimable, un peu vétilleux, un peu alarmiste peut-être, à force d'être consciencieux. M. Proust, Chroniques,1922, p. 54.
B.− [En parlant d'un comportement] :
8. Voilà que les journaux reprenaient le ton alarmiste, pour les événements extérieurs cette fois... Les gens se rencontraient avec des mines. Personne n'achetait plus rien. Et il est vrai qu'une fois c'est le Maroc, l'autre les Balkans, l'autre la Tripolitaine, les rentes russes qui baissent à cause des troubles qu'ils ont en Sibérie, enfin le monde n'est pas bien tranquille, voilà ce qu'on peut dire. L. Aragon, Les Beaux quartiers,1936, p. 96.
Stylistique − On trouve chez Hugo un ex. où alarmiste, empl. comme adj., a except. le sens de « chargé de donner l'alarme » (cf. supra I A) : 9. Près de Sarah, Job le psalmiste Dormait là sur le vert genêt, Chargeant quelque hyène alarmiste D'aboyer si quelqu'un venait. V. Hugo, Les Chansons des rues et des bois, 1865, p. 60.
Prononc. : [alaʀmist].
Étymol. ET HIST. − 1793, 18 mars allarmiste « celui qui cherche à inquiéter » (Bulletin des amis de la vérité, no78 ds M. Frey, Les Transformations du vocab. fr. à l'époque de la Révolution (1789-1800), 1925, p. 105 : Izarn-Valady tombe dans le piège des allarmistes); 1794, 26 juill. alarmiste « id. » (Journal de Paris, ibid. : C'est ce personnage odieux qui est joué dans l'Alarmiste, Vaudeville en un acte... Le rôle de l'Alarmiste est dessiné avec autant de vérité que de finesse). Dér. de alarme*; suff. -iste*.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 8.
BBG. − Bailly (R.) 1969 [1946]. − Bél. 1957. − Bénac 1956. − Darm. 1877, p. 209. − Dub. Pol. 1962, p. 114, 135. − Esn. 1965. − France 1907. − Larch. 1880. − La Rue 1954. − Michel 1856.